Découvrir, comprendre, créer, partager

Livre à feuilleter

La Quête du Saint Graal

Français 343
Le format de l'image est incompatible
Français 343, page de garde

Page de garde

Page de garde
Français 343 fol. 001

fol. 1 : La messagère du roi Pellès arrive, en compagnie de Lancelot et de son écuyer, à une abbaye de moniales située dans la forêt non loin de Camelot

Plus de détails sur la page

Un décor italien
Les artistes médiévaux n'avaient pas le souci de la reconstitution historique. Aussi l'enlumineur italien et ses aides, travaillant pour les Visconti, ont-il resitué les légendes de la Grande et de la Petite Bretagne, dans le contexte de la Lombardie du 14e siècle et plus particulièrement de la cour des ducs de Milan pour laquelle ils travaillaient. Cette actualisation était d'autant plus prisée par les membres de cette haute société cultivée, éprise de littérature arthurienne, qu'ils n'hésitaient pas à s'identifier à leurs héros favoris.

Or dit le conte, à la veille de la Pentecôte, au moment où les compagnons de la Table Ronde, réunis à Camelot, allaient se mettre à table, une demoiselle entra dans la salle et requit Lancelot au nom du roi Pellés pour la suivre jusqu'en la forêt prochaine. Lancelot la suivit accompagné de son écuyer. Ils arrivèrent devant une abbaye de nonnes. La portière leur ouvrit. Les nonnes vinrent à la rencontre de Lancelot et le conduisirent dans une chambre de l'abbaye où il fut en grande joie de retrouver ses deux cousins Bohort et Lionel.

fol. 1 : La messagère du roi Pellès arrive, en compagnie de Lancelot et de son écuyer, à une abbaye de moniales située dans la forêt non loin de Camelot
Français 343, page de garde

Page de garde

Page de garde
Français 343 fol. 001

fol. 1 : La messagère du roi Pellès arrive, en compagnie de Lancelot et de son écuyer, à une abbaye de moniales située dans la forêt non loin de Camelot

Plus de détails sur la page

Un décor italien
Les artistes médiévaux n'avaient pas le souci de la reconstitution historique. Aussi l'enlumineur italien et ses aides, travaillant pour les Visconti, ont-il resitué les légendes de la Grande et de la Petite Bretagne, dans le contexte de la Lombardie du 14e siècle et plus particulièrement de la cour des ducs de Milan pour laquelle ils travaillaient. Cette actualisation était d'autant plus prisée par les membres de cette haute société cultivée, éprise de littérature arthurienne, qu'ils n'hésitaient pas à s'identifier à leurs héros favoris.

Or dit le conte, à la veille de la Pentecôte, au moment où les compagnons de la Table Ronde, réunis à Camelot, allaient se mettre à table, une demoiselle entra dans la salle et requit Lancelot au nom du roi Pellés pour la suivre jusqu'en la forêt prochaine. Lancelot la suivit accompagné de son écuyer. Ils arrivèrent devant une abbaye de nonnes. La portière leur ouvrit. Les nonnes vinrent à la rencontre de Lancelot et le conduisirent dans une chambre de l'abbaye où il fut en grande joie de retrouver ses deux cousins Bohort et Lionel.

fol. 1 : La messagère du roi Pellès arrive, en compagnie de Lancelot et de son écuyer, à une abbaye de moniales située dans la forêt non loin de Camelot
Français 343 fol.1v

Fol. 1v : Adoubement de Galaad dans la chapelle de l'abbaye
 

Plus de détails sur la page

Tandis qu'ils devisaient, les nonnes amenèrent le jeune Galaad, si beau et bien fait qu'on n'eût pas trouvé son pareil au monde. A la prière de l'abbesse, Lancelot qui vit en l'enfant belle stature et moult qualités, le fit chevalier dès le lendemain. Lionel et Bohort lui chaussèrent les éperons, puis Lancelot lui ceignit l'épée et lui donna la colée en priant Dieu de le garder prud'homme.

 Lancelot partit avec ses deux cousins. Arrivés à Camelot pendant que le roi était à la grand'messe, ils se mirent à parler de l'enfant. Bohort dit qu'il n'avait jamais vu personne qui ressemblât tant à Lancelot. « Et certes, fit celui-ci, je crois c'est Galaad qui fut engendré de la fille du riche Roi Pêcheur, car il porte merveilleusement la ressemblance de ce lignage et du nôtre. »

 

Fol. 1v : Adoubement de Galaad dans la chapelle de l'abbaye
 
Français 343 fol. 2

Fol. 2 : A Camelot, le jour de la Pentecôte, Arthur et ses chevaliers sont sortis du palais pour voir, émergeant des eaux, le rocher vermeil dans lequel est fichée une épée ; Gauvain essaie en vain de la retirer.
 

Plus de détails sur la page

Revenant du moutier, le roi Arthur et les compagnons de la Table Ronde furent en grande joie de revoir Lancelot, Bohort et Lionel. Aussi la fête commença-t-elle céans. Au moment où le roi commanda de dresser la table, un valet entra, annonçant qu'il venait de voir devant le palais une chose très étrange. Tous sortirent et virent flottant sur l'eau, un bloc de marbre vermeil dans lequel était fichée une épée dont la garde en pierre précieuse, s'ornait de lettres d'or disant : NUL NE M'OTERA SI CE N'EST CELUI AU COTE DUQUEL JE DOIS PENDRE ET CELUI-LA SERA LE MEILLEUR CHEVALIER DU MONDE.
À la lecture de ces mots, Arthur requit Lancelot pour s'emparer de l'épée. Celui-ci répondit qu'il n'en était pas digne et que ce serait folie d'y prétendre car, dit-il : « Aujourd'hui commenceront les grandes merveilles du Saint Graal. » A la demande du roi, Gauvain puis Perceval essayèrent vainement d'arracher l'épée à la pierre. Les chevaliers comprenant que Lancelot avait raison, quittèrent la rive pour aller dîner.

 

Fol. 2 : A Camelot, le jour de la Pentecôte, Arthur et ses chevaliers sont sortis du palais pour voir, émergeant des eaux, le rocher vermeil dans lequel est fichée une épée ; Gauvain essaie en vain de la retirer.
 
Français 343 fol.1v

Fol. 1v : Adoubement de Galaad dans la chapelle de l'abbaye
 

Plus de détails sur la page

Tandis qu'ils devisaient, les nonnes amenèrent le jeune Galaad, si beau et bien fait qu'on n'eût pas trouvé son pareil au monde. A la prière de l'abbesse, Lancelot qui vit en l'enfant belle stature et moult qualités, le fit chevalier dès le lendemain. Lionel et Bohort lui chaussèrent les éperons, puis Lancelot lui ceignit l'épée et lui donna la colée en priant Dieu de le garder prud'homme.

 Lancelot partit avec ses deux cousins. Arrivés à Camelot pendant que le roi était à la grand'messe, ils se mirent à parler de l'enfant. Bohort dit qu'il n'avait jamais vu personne qui ressemblât tant à Lancelot. « Et certes, fit celui-ci, je crois c'est Galaad qui fut engendré de la fille du riche Roi Pêcheur, car il porte merveilleusement la ressemblance de ce lignage et du nôtre. »

 

Fol. 1v : Adoubement de Galaad dans la chapelle de l'abbaye
 
Français 343 fol. 2

Fol. 2 : A Camelot, le jour de la Pentecôte, Arthur et ses chevaliers sont sortis du palais pour voir, émergeant des eaux, le rocher vermeil dans lequel est fichée une épée ; Gauvain essaie en vain de la retirer.
 

Plus de détails sur la page

Revenant du moutier, le roi Arthur et les compagnons de la Table Ronde furent en grande joie de revoir Lancelot, Bohort et Lionel. Aussi la fête commença-t-elle céans. Au moment où le roi commanda de dresser la table, un valet entra, annonçant qu'il venait de voir devant le palais une chose très étrange. Tous sortirent et virent flottant sur l'eau, un bloc de marbre vermeil dans lequel était fichée une épée dont la garde en pierre précieuse, s'ornait de lettres d'or disant : NUL NE M'OTERA SI CE N'EST CELUI AU COTE DUQUEL JE DOIS PENDRE ET CELUI-LA SERA LE MEILLEUR CHEVALIER DU MONDE.
À la lecture de ces mots, Arthur requit Lancelot pour s'emparer de l'épée. Celui-ci répondit qu'il n'en était pas digne et que ce serait folie d'y prétendre car, dit-il : « Aujourd'hui commenceront les grandes merveilles du Saint Graal. » A la demande du roi, Gauvain puis Perceval essayèrent vainement d'arracher l'épée à la pierre. Les chevaliers comprenant que Lancelot avait raison, quittèrent la rive pour aller dîner.

 

Fol. 2 : A Camelot, le jour de la Pentecôte, Arthur et ses chevaliers sont sortis du palais pour voir, émergeant des eaux, le rocher vermeil dans lequel est fichée une épée ; Gauvain essaie en vain de la retirer.
 
Français 343 fol 2v

Fol 2v

Fol 2v
Français 343 fol. 3

Fol. 3 : Le même jour, l'ermite Nascien amène Galaad à la cour au moment où Arthur et les chevaliers de la Table ronde prennent leur repas.
 

Plus de détails sur la page

Le roi fit sonner le cor puis il s'assit et chacun prit place à la Table ronde. Tous les sièges furent occupés excepté le Siège Périlleux.

Après le premier mets, les portes et les fenêtres du palais se fermèrent d'elles-mêmes. Survint alors un prud'homme, âgé, vêtu d'une robe blanche. Il était à pied, menant par la main un chevalier en armes vermeilles, sans épée ni écu. Le prud'homme dit : « Roi Arthur, je t'amène le Chevalier Désiré, celui qui est né du haut lignage du roi David et de la parenté de Joseph d'Arimathie; celui par qui les merveilles de ce pays et des terres étrangères doivent prendre fin, le voici. » Le chevalier fut conduit au Siège Périlleux sur lequel le prud'homme reconnut le nom de Galaad. Il dit alors : « Sire chevalier, asseyez-vous ici car cette place est la vôtre ». Le prud'homme s'en fut, recommandant à Dieu le roi Arthur et ses barons. On fit honneur au chevalier pensant qu'il était bien celui devait mettre un terme aux aventures du royaume de Logres.

 

Fol. 3 : Le même jour, l'ermite Nascien amène Galaad à la cour au moment où Arthur et les chevaliers de la Table ronde prennent leur repas.
 
Français 343 fol 2v

Fol 2v

Fol 2v
Français 343 fol. 3

Fol. 3 : Le même jour, l'ermite Nascien amène Galaad à la cour au moment où Arthur et les chevaliers de la Table ronde prennent leur repas.
 

Plus de détails sur la page

Le roi fit sonner le cor puis il s'assit et chacun prit place à la Table ronde. Tous les sièges furent occupés excepté le Siège Périlleux.

Après le premier mets, les portes et les fenêtres du palais se fermèrent d'elles-mêmes. Survint alors un prud'homme, âgé, vêtu d'une robe blanche. Il était à pied, menant par la main un chevalier en armes vermeilles, sans épée ni écu. Le prud'homme dit : « Roi Arthur, je t'amène le Chevalier Désiré, celui qui est né du haut lignage du roi David et de la parenté de Joseph d'Arimathie; celui par qui les merveilles de ce pays et des terres étrangères doivent prendre fin, le voici. » Le chevalier fut conduit au Siège Périlleux sur lequel le prud'homme reconnut le nom de Galaad. Il dit alors : « Sire chevalier, asseyez-vous ici car cette place est la vôtre ». Le prud'homme s'en fut, recommandant à Dieu le roi Arthur et ses barons. On fit honneur au chevalier pensant qu'il était bien celui devait mettre un terme aux aventures du royaume de Logres.

 

Fol. 3 : Le même jour, l'ermite Nascien amène Galaad à la cour au moment où Arthur et les chevaliers de la Table ronde prennent leur repas.
 
Français 343 fol 3v

Fol. 3v : Demeurée dans ses appartements, Guenièvre apprend par un écuyer que le "Chevalier désiré" était arrivé à la cour ; la reine devine qu'il s'agit de Galaad, le fils de Lancelot et de la fille du Roi Pêcheur.
 

Plus de détails sur la page

La nouvelle courut si bien en amont et en aval, que la reine dans ses appartements l'apprit par un valet et comme elle l'interrogeait, il reprit : « Dame, c'est un des plus beaux chevaliers du monde. Il ressemble tant à Lancelot et à la parenté du roi Ban que tous disent qu'il en est issu. » La reine pensa bien que c'était Galaad, le fils de Lancelot et de la fille du Roi Pêcheur.

 

Fol. 3v : Demeurée dans ses appartements, Guenièvre apprend par un écuyer que le "Chevalier désiré" était arrivé à la cour ; la reine devine qu'il s'agit de Galaad, le fils de Lancelot et de la fille du Roi Pêcheur.
 
Français 343 fol 4

Fol. 4 : En présence d'Arthur et de la cour, Galaad met au fourreau l'épée qu'il vient de retirer avec aisance du rocher vermeil.
 

Plus de détails sur la page

Le roi conta à Galaad l'aventure de l'épée à laquelle les gens de céans avaient failli. « Sire, dit Galaad, je la verrais très volontiers. » Le roi suivi de tous les barons le conduisit sur la rive. « Sire, dit Galaad, cette aventure est mienne. Je comptais sur cette épée ; aussi, n'en ai-je point apporté comme vous avez pu le voir. »  Avec aisance il saisit l'épée et la tira du rocher. Il la mit au fourreau et la ceignit en disant : « Sire, il ne me manque plus qu'un écu.— Dieu vous en enverra un comme il le fit de l'épée », rétorqua le roi.

 

Fol. 4 : En présence d'Arthur et de la cour, Galaad met au fourreau l'épée qu'il vient de retirer avec aisance du rocher vermeil.
 
Français 343 fol 3v

Fol. 3v : Demeurée dans ses appartements, Guenièvre apprend par un écuyer que le "Chevalier désiré" était arrivé à la cour ; la reine devine qu'il s'agit de Galaad, le fils de Lancelot et de la fille du Roi Pêcheur.
 

Plus de détails sur la page

La nouvelle courut si bien en amont et en aval, que la reine dans ses appartements l'apprit par un valet et comme elle l'interrogeait, il reprit : « Dame, c'est un des plus beaux chevaliers du monde. Il ressemble tant à Lancelot et à la parenté du roi Ban que tous disent qu'il en est issu. » La reine pensa bien que c'était Galaad, le fils de Lancelot et de la fille du Roi Pêcheur.

 

Fol. 3v : Demeurée dans ses appartements, Guenièvre apprend par un écuyer que le "Chevalier désiré" était arrivé à la cour ; la reine devine qu'il s'agit de Galaad, le fils de Lancelot et de la fille du Roi Pêcheur.
 
Français 343 fol 4

Fol. 4 : En présence d'Arthur et de la cour, Galaad met au fourreau l'épée qu'il vient de retirer avec aisance du rocher vermeil.
 

Plus de détails sur la page

Le roi conta à Galaad l'aventure de l'épée à laquelle les gens de céans avaient failli. « Sire, dit Galaad, je la verrais très volontiers. » Le roi suivi de tous les barons le conduisit sur la rive. « Sire, dit Galaad, cette aventure est mienne. Je comptais sur cette épée ; aussi, n'en ai-je point apporté comme vous avez pu le voir. »  Avec aisance il saisit l'épée et la tira du rocher. Il la mit au fourreau et la ceignit en disant : « Sire, il ne me manque plus qu'un écu.— Dieu vous en enverra un comme il le fit de l'épée », rétorqua le roi.

 

Fol. 4 : En présence d'Arthur et de la cour, Galaad met au fourreau l'épée qu'il vient de retirer avec aisance du rocher vermeil.
 
Français 343 fol. 4v

Fol. 4v : La demoiselle envoyée de Nascien annonce d'abord à Lancelot qu'il n'est plus désormais le meilleur chevalier du monde et ensuite à Arthur que le saint Graal va apparaître en son hôtel. Présageant que l'aventure de la Quête du Graal allait bientôt commencer, le roi Arthur organise un grand tournoi.
 

Plus de détails sur la page

Regardant vers l'aval, ils virent arriver à vive allure, une demoiselle montée sur un blanc palefroi. Elle s'arrêta, salua le roi et, en pleurant, avertit Lancelot qu'il n'était plus désormais le meilleur chevalier du monde. Puis elle dit : « Roi Arthur, l'ermite Nascien te mande par moi qu'il t'adviendra le plus grand honneur jamais advenu à un chevalier de Bretagne. Le Saint-Graal apparaîtra aujourd'hui en ton hôtel et repaîtra les compagnons de la Table Ronde. » Ayant prononcé ces paroles, elle s'en retourna.Comprenant que ses barons allaient entrer prochainement dans la Quête du Saint-Graal, le roi ordonna que l'on commence un tournoi qui soit mémorable. Tous approuvèrent. Lorsqu'ils furent assemblés aux prairies de Camelot, Galaad mit son haubert et son heaume, mais ne voulut prendre d'écu. La reine était sur les murs en grande compagnie de dames et de demoiselles. Galaad brisa les lances si rudement qu'en peu de temps il n'y eut personne qui ne le tînt pour le meilleur chevalier. Après les vêpres, le roi fit mettre les tables et les chevaliers reprirent leurs places. Un prodigieux bruit de tonnerre se fit entendre et voici qu'entra un rayon de soleil éclairant le palais au centuple. Ceux qui étaient là furent comme illuminés par la grâce de Notre Seigneur. Ils se regardèrent incapables de parler. Sans que personne ne pût voir qui le portait, le Saint-Graal parut, couvert d'un samit blanc, répandant de bonnes odeurs d'épices. À mesure qu'il passait près des convives, les tables se garnissaient des mets que chacun désirait. Quand tous furent servis, le vase sacré disparut.

 

Fol. 4v : La demoiselle envoyée de Nascien annonce d'abord à Lancelot qu'il n'est plus désormais le meilleur chevalier du monde et ensuite à Arthur que le saint Graal va apparaître en son hôtel. Présageant que l'aventure de la Quête du Graal allait bientôt commencer, le roi Arthur organise un grand tournoi.
 
Français 343 fol. 5

Fol. 5

Fol. 5
Français 343 fol. 4v

Fol. 4v : La demoiselle envoyée de Nascien annonce d'abord à Lancelot qu'il n'est plus désormais le meilleur chevalier du monde et ensuite à Arthur que le saint Graal va apparaître en son hôtel. Présageant que l'aventure de la Quête du Graal allait bientôt commencer, le roi Arthur organise un grand tournoi.
 

Plus de détails sur la page

Regardant vers l'aval, ils virent arriver à vive allure, une demoiselle montée sur un blanc palefroi. Elle s'arrêta, salua le roi et, en pleurant, avertit Lancelot qu'il n'était plus désormais le meilleur chevalier du monde. Puis elle dit : « Roi Arthur, l'ermite Nascien te mande par moi qu'il t'adviendra le plus grand honneur jamais advenu à un chevalier de Bretagne. Le Saint-Graal apparaîtra aujourd'hui en ton hôtel et repaîtra les compagnons de la Table Ronde. » Ayant prononcé ces paroles, elle s'en retourna.Comprenant que ses barons allaient entrer prochainement dans la Quête du Saint-Graal, le roi ordonna que l'on commence un tournoi qui soit mémorable. Tous approuvèrent. Lorsqu'ils furent assemblés aux prairies de Camelot, Galaad mit son haubert et son heaume, mais ne voulut prendre d'écu. La reine était sur les murs en grande compagnie de dames et de demoiselles. Galaad brisa les lances si rudement qu'en peu de temps il n'y eut personne qui ne le tînt pour le meilleur chevalier. Après les vêpres, le roi fit mettre les tables et les chevaliers reprirent leurs places. Un prodigieux bruit de tonnerre se fit entendre et voici qu'entra un rayon de soleil éclairant le palais au centuple. Ceux qui étaient là furent comme illuminés par la grâce de Notre Seigneur. Ils se regardèrent incapables de parler. Sans que personne ne pût voir qui le portait, le Saint-Graal parut, couvert d'un samit blanc, répandant de bonnes odeurs d'épices. À mesure qu'il passait près des convives, les tables se garnissaient des mets que chacun désirait. Quand tous furent servis, le vase sacré disparut.

 

Fol. 4v : La demoiselle envoyée de Nascien annonce d'abord à Lancelot qu'il n'est plus désormais le meilleur chevalier du monde et ensuite à Arthur que le saint Graal va apparaître en son hôtel. Présageant que l'aventure de la Quête du Graal allait bientôt commencer, le roi Arthur organise un grand tournoi.
 
Français 343 fol. 5

Fol. 5

Fol. 5
Français 343 fol. 6v

Fol. 6v

Fol. 6v
Français 343 fol. 7

Fol. 7 : Le lendemain, Galaad suivi des chevaliers d'Arthur prêtent serment en l'église de Camelot pour confirmer le vœu qu'ils ont formulé la veille, après l'apparition du saint Graal, d'entrer dans la Quête et de s'y maintenir un an et un jour.
 

Plus de détails sur la page

Il fut annoncé par toutes les chambres du palais que la Quête du Saint-Graal était commencée. Dames et demoiselles menèrent grand deuil. La reine demanda à un valet si Gauvain et Lancelot étaient compagnons de cette Quête. Quand il le lui confirma, la reine fut si dolente qu'elle pensa mourir de deuil. Peu après, elle s'approcha de Galaad et s'assit à ses côtés, le questionnant sur son lignage. Il répondit, mais de ce qu'il fût le fils de Lancelot, il ne souffla mot et bien qu'elle insistât, elle n'en sut pas davantage.

Le lendemain, les chevaliers se rendirent à l'église, entendirent l'office et revinrent au palais. Sur le conseil du roi Baudemagu, Arthur fit apporter les reliques des saints. On appela Galaad ; il s'agenouilla et jura, en loyal chevalier, qu'il maintiendrait la Quête un an et un jour et plus encore s'il le fallait, et que jamais il ne reviendrait à la cour qu'il n'eût appris la vérité du Saint-Graal, s'il pouvait l'apprendre de quelque manière. Lancelot fit même serment puis tous les compagnons de la Table Ronde les uns après les autres.

 

Fol. 7 : Le lendemain, Galaad suivi des chevaliers d'Arthur prêtent serment en l'église de Camelot pour confirmer le vœu qu'ils ont formulé la veille, après l'apparition du saint Graal, d'entrer dans la Quête et de s'y maintenir un an et un jour.
 
Français 343 fol. 6v

Fol. 6v

Fol. 6v
Français 343 fol. 7

Fol. 7 : Le lendemain, Galaad suivi des chevaliers d'Arthur prêtent serment en l'église de Camelot pour confirmer le vœu qu'ils ont formulé la veille, après l'apparition du saint Graal, d'entrer dans la Quête et de s'y maintenir un an et un jour.
 

Plus de détails sur la page

Il fut annoncé par toutes les chambres du palais que la Quête du Saint-Graal était commencée. Dames et demoiselles menèrent grand deuil. La reine demanda à un valet si Gauvain et Lancelot étaient compagnons de cette Quête. Quand il le lui confirma, la reine fut si dolente qu'elle pensa mourir de deuil. Peu après, elle s'approcha de Galaad et s'assit à ses côtés, le questionnant sur son lignage. Il répondit, mais de ce qu'il fût le fils de Lancelot, il ne souffla mot et bien qu'elle insistât, elle n'en sut pas davantage.

Le lendemain, les chevaliers se rendirent à l'église, entendirent l'office et revinrent au palais. Sur le conseil du roi Baudemagu, Arthur fit apporter les reliques des saints. On appela Galaad ; il s'agenouilla et jura, en loyal chevalier, qu'il maintiendrait la Quête un an et un jour et plus encore s'il le fallait, et que jamais il ne reviendrait à la cour qu'il n'eût appris la vérité du Saint-Graal, s'il pouvait l'apprendre de quelque manière. Lancelot fit même serment puis tous les compagnons de la Table Ronde les uns après les autres.

 

Fol. 7 : Le lendemain, Galaad suivi des chevaliers d'Arthur prêtent serment en l'église de Camelot pour confirmer le vœu qu'ils ont formulé la veille, après l'apparition du saint Graal, d'entrer dans la Quête et de s'y maintenir un an et un jour.
 
Français 343 fol. 8v

Fol. 8v : Groupés à la porte de la ville, les habitants de Camelot se lamentent en voyant partir les chevaliers de la Table ronde conduits par le roi.

Plus de détails sur la page

À l'orée de la forêt du Chastel Vagan, Arthur prend congé de Galaad et de ses compagnons.

 

Fol. 8v : Groupés à la porte de la ville, les habitants de Camelot se lamentent en voyant partir les chevaliers de la Table ronde conduits par le roi.
Français 343 fol. 9

Fol. 9 : Vagan, ancien chevalier et prud'homme, fait ses adieux aux compagnons de la Table ronde qu'il a accueillis et qui se dispersent pour s'engager dans la Quête.
 

Plus de détails sur la page

Quand la reine les vit sur le point de partir, elle entra dans sa chambre et se laissa choir sur son lit en telle affliction que nul au monde n'aurait pu ne pas en avoir pitié. Lancelot, ému plus que tout autre de la douleur de sa dame, se rendit dans la chambre où il l'avait vue entrer. « Ha ! Lancelot, s'écria-t-elle, vous m'avez trahie et réduite à la mort, vous qui me laissez pour aller en terre étrangère d'où vous ne reviendrez pas si Notre Sire ne vous en ramène. » - « Dame, fit-il, si Dieu le veut, je reviendrai plus tôt que vous ne le croyez. » La reine lui ayant donné son congé, Lancelot retrouva ses compagnons qui l'attendaient pour partir. Quant ils quittèrent la ville, tous ceux de la cité, riches et pauvres pleuraient à chaudes larmes.

Arrivés près de la forêt du chastel Vagan, ils prirent congé du roi Arthur. Vagan, un prud'homme qui avait été bon chevalier dans sa jeunesse, accueillit les compagnons, puis ceux-ci se dispersèrent dans la forêt, pénétrant là où il n'y avait plus ni voie ni sentier.

 

Fol. 9 : Vagan, ancien chevalier et prud'homme, fait ses adieux aux compagnons de la Table ronde qu'il a accueillis et qui se dispersent pour s'engager dans la Quête.
 
Français 343 fol. 8v

Fol. 8v : Groupés à la porte de la ville, les habitants de Camelot se lamentent en voyant partir les chevaliers de la Table ronde conduits par le roi.

Plus de détails sur la page

À l'orée de la forêt du Chastel Vagan, Arthur prend congé de Galaad et de ses compagnons.

 

Fol. 8v : Groupés à la porte de la ville, les habitants de Camelot se lamentent en voyant partir les chevaliers de la Table ronde conduits par le roi.
Français 343 fol. 9

Fol. 9 : Vagan, ancien chevalier et prud'homme, fait ses adieux aux compagnons de la Table ronde qu'il a accueillis et qui se dispersent pour s'engager dans la Quête.
 

Plus de détails sur la page

Quand la reine les vit sur le point de partir, elle entra dans sa chambre et se laissa choir sur son lit en telle affliction que nul au monde n'aurait pu ne pas en avoir pitié. Lancelot, ému plus que tout autre de la douleur de sa dame, se rendit dans la chambre où il l'avait vue entrer. « Ha ! Lancelot, s'écria-t-elle, vous m'avez trahie et réduite à la mort, vous qui me laissez pour aller en terre étrangère d'où vous ne reviendrez pas si Notre Sire ne vous en ramène. » - « Dame, fit-il, si Dieu le veut, je reviendrai plus tôt que vous ne le croyez. » La reine lui ayant donné son congé, Lancelot retrouva ses compagnons qui l'attendaient pour partir. Quant ils quittèrent la ville, tous ceux de la cité, riches et pauvres pleuraient à chaudes larmes.

Arrivés près de la forêt du chastel Vagan, ils prirent congé du roi Arthur. Vagan, un prud'homme qui avait été bon chevalier dans sa jeunesse, accueillit les compagnons, puis ceux-ci se dispersèrent dans la forêt, pénétrant là où il n'y avait plus ni voie ni sentier.

 

Fol. 9 : Vagan, ancien chevalier et prud'homme, fait ses adieux aux compagnons de la Table ronde qu'il a accueillis et qui se dispersent pour s'engager dans la Quête.
 
Français 343 fol. 11v

Fol. 11v : Le chevalier aux armes blanches explique à Galaad que l'écu qui lui a été remis dans l'abbaye cistercienne où il s'était arrêté, est celui du roi Mordrain sur lequel Joseph d'Arimathie avait tracé une croix avec son sang, juste avant de mourir.
 

Plus de détails sur la page

Or dit le conte que Galaad, parvint à une blanche abbaye où il trouva deux autres chevaliers de la Table Ronde : Yvain l'Avoltre et le roi Baudemagu. Ce dernier lui conta qu'il y avait dans cette abbaye un bouclier que nul ne pouvait pendre à son cou sans qu'il lui advînt malheur mais qu'il avait l'intention de le prendre pour vérifier l'aventure. Le lendemain, Baudemagu demanda à l'un des frères où était l'écu. On le conduisit derrière le maître-autel. Il y avait là un écu blanc à la croix vermeille. Il s'en empara puis monta à cheval. Les frères lui donnèrent un écuyer pour rapporter l'écu s'il en était besoin.

À peine Baudemagu eut-il franchi deux lieues qu'il arriva dans une plaine en vue d'un ermitage. Il en surgit un chevalier aux armes blanches qui fonça sur lui à grande allure et le frappa si durement qu'il le mit à terre lui enfonçant dans l'épaule le fer tranchant de sa lance. Lui ôtant l'écu, il dit à Baudemagu : « Sire chevalier, vous fûtes bien fou pour suspendre à votre cou cet écu, car il n'est permis à aucun homme de le porter s'il n'est pas le meilleur chevalier du monde. » P uis il s'adressa à l'écuyer lui enjoignant de remettre l'écu au Bon Chevalier que l'on nomme Galaad : «Dis-lui que le Haut Maître lui commande de le porter. » Ils partirent de l'endroit où le roi avait été navré. Lorsqu'ils arrivèrent à l'abbaye, les frères donnèrent à Baudemagu tous les soins qu'ils purent. Devant tous ceux de la place, le valet adressa l'ordre du blanc chevalier à Galaad. Celui-ci demanda ses armes, puis il pendit l'écu à son cou, et recommandant les frères à Dieu, il s'en alla avec l'écuyer. Yvain de son côté s'enfonça dans la forêt. Galaad se rendit auprès du chevalier à la blanche armure qui lui conta l'histoire de cet écu à la croix vermeille et disparut sitôt après.

 

Fol. 11v : Le chevalier aux armes blanches explique à Galaad que l'écu qui lui a été remis dans l'abbaye cistercienne où il s'était arrêté, est celui du roi Mordrain sur lequel Joseph d'Arimathie avait tracé une croix avec son sang, juste avant de mourir.
 
Français 343 fol. 12

Fol. 12 : Accompagné de Mélyant de Danemark, son écuyer, Galaad s'en retourne à l'abbaye. Les moines les accueillent sur le seuil de l'église. Galaad chasse le démon qui habitait la tombe d'un chevalier indûment inhumé en terre bénite

Plus de détails sur la page

Le valet qui avait entendu le récit pria Galaad de l'accepter pour écuyer et de lui conférer la chevalerie. Il consentit. Ils repartirent donc à l'abbaye où il y avait une aventure que nul n'avait encore pu achever.

Arrivé sur le lieu, Galaad demanda où était l'aventure. « Sachez, dirent les frères, que c'est une voix qui sort de l'une des tombes de notre cimetière. Elle est si forte que nul ne l'entend sans perdre mémoire et sens pour longtemps. » Galaad se fit conduire près de la tombe : la voix jeta un cri douloureux et quand il voulu soulever la pierre, on vit sortir parmi la fumée et les flammes, la figure la plus hideuse qui soit sous forme humaine. Galaad se signa ; la voix dit : « Ha ! Galaad, sainte créature, je te vois si environné de la grâce du Saint-Esprit que mon pouvoir ne peut rien contre ta force. » Et l'Ennemi s'en fut. Alors, le prud'homme qui avait indiqué l'aventure à Galaad, lui en expliqua le sens. Le lendemain, Galaad fit chevalier son écuyer qui n'était autre que Mélyant, le fils du roi de Danemark. Ils repartirent de compagnie et chevauchèrent jusqu'à une croix qui divisait la voie en deux chemins. Une inscription y annonçait périlleuse aventure. Les deux chevaliers se séparèrent.

 

Fol. 12 : Accompagné de Mélyant de Danemark, son écuyer, Galaad s'en retourne à l'abbaye. Les moines les accueillent sur le seuil de l'église. Galaad chasse le démon qui habitait la tombe d'un chevalier indûment inhumé en terre bénite
Français 343 fol. 11v

Fol. 11v : Le chevalier aux armes blanches explique à Galaad que l'écu qui lui a été remis dans l'abbaye cistercienne où il s'était arrêté, est celui du roi Mordrain sur lequel Joseph d'Arimathie avait tracé une croix avec son sang, juste avant de mourir.
 

Plus de détails sur la page

Or dit le conte que Galaad, parvint à une blanche abbaye où il trouva deux autres chevaliers de la Table Ronde : Yvain l'Avoltre et le roi Baudemagu. Ce dernier lui conta qu'il y avait dans cette abbaye un bouclier que nul ne pouvait pendre à son cou sans qu'il lui advînt malheur mais qu'il avait l'intention de le prendre pour vérifier l'aventure. Le lendemain, Baudemagu demanda à l'un des frères où était l'écu. On le conduisit derrière le maître-autel. Il y avait là un écu blanc à la croix vermeille. Il s'en empara puis monta à cheval. Les frères lui donnèrent un écuyer pour rapporter l'écu s'il en était besoin.

À peine Baudemagu eut-il franchi deux lieues qu'il arriva dans une plaine en vue d'un ermitage. Il en surgit un chevalier aux armes blanches qui fonça sur lui à grande allure et le frappa si durement qu'il le mit à terre lui enfonçant dans l'épaule le fer tranchant de sa lance. Lui ôtant l'écu, il dit à Baudemagu : « Sire chevalier, vous fûtes bien fou pour suspendre à votre cou cet écu, car il n'est permis à aucun homme de le porter s'il n'est pas le meilleur chevalier du monde. » P uis il s'adressa à l'écuyer lui enjoignant de remettre l'écu au Bon Chevalier que l'on nomme Galaad : «Dis-lui que le Haut Maître lui commande de le porter. » Ils partirent de l'endroit où le roi avait été navré. Lorsqu'ils arrivèrent à l'abbaye, les frères donnèrent à Baudemagu tous les soins qu'ils purent. Devant tous ceux de la place, le valet adressa l'ordre du blanc chevalier à Galaad. Celui-ci demanda ses armes, puis il pendit l'écu à son cou, et recommandant les frères à Dieu, il s'en alla avec l'écuyer. Yvain de son côté s'enfonça dans la forêt. Galaad se rendit auprès du chevalier à la blanche armure qui lui conta l'histoire de cet écu à la croix vermeille et disparut sitôt après.

 

Fol. 11v : Le chevalier aux armes blanches explique à Galaad que l'écu qui lui a été remis dans l'abbaye cistercienne où il s'était arrêté, est celui du roi Mordrain sur lequel Joseph d'Arimathie avait tracé une croix avec son sang, juste avant de mourir.
 
Français 343 fol. 12

Fol. 12 : Accompagné de Mélyant de Danemark, son écuyer, Galaad s'en retourne à l'abbaye. Les moines les accueillent sur le seuil de l'église. Galaad chasse le démon qui habitait la tombe d'un chevalier indûment inhumé en terre bénite

Plus de détails sur la page

Le valet qui avait entendu le récit pria Galaad de l'accepter pour écuyer et de lui conférer la chevalerie. Il consentit. Ils repartirent donc à l'abbaye où il y avait une aventure que nul n'avait encore pu achever.

Arrivé sur le lieu, Galaad demanda où était l'aventure. « Sachez, dirent les frères, que c'est une voix qui sort de l'une des tombes de notre cimetière. Elle est si forte que nul ne l'entend sans perdre mémoire et sens pour longtemps. » Galaad se fit conduire près de la tombe : la voix jeta un cri douloureux et quand il voulu soulever la pierre, on vit sortir parmi la fumée et les flammes, la figure la plus hideuse qui soit sous forme humaine. Galaad se signa ; la voix dit : « Ha ! Galaad, sainte créature, je te vois si environné de la grâce du Saint-Esprit que mon pouvoir ne peut rien contre ta force. » Et l'Ennemi s'en fut. Alors, le prud'homme qui avait indiqué l'aventure à Galaad, lui en expliqua le sens. Le lendemain, Galaad fit chevalier son écuyer qui n'était autre que Mélyant, le fils du roi de Danemark. Ils repartirent de compagnie et chevauchèrent jusqu'à une croix qui divisait la voie en deux chemins. Une inscription y annonçait périlleuse aventure. Les deux chevaliers se séparèrent.

 

Fol. 12 : Accompagné de Mélyant de Danemark, son écuyer, Galaad s'en retourne à l'abbaye. Les moines les accueillent sur le seuil de l'église. Galaad chasse le démon qui habitait la tombe d'un chevalier indûment inhumé en terre bénite
Français 343 fol. 13v

Fol. 13v : Après son adoubement, Mélyant s'est séparé de Galaad. Arrivé dans une clairière, il a mis pied à terre pour s'emparer d'une couronne royale placée sur un trône, près d'une nappe chargée d'un repas servi pour deux convives.
 

Plus de détails sur la page

Galaad partit à dextre, Mélyant s'engagea à sénestre pour éprouver sa bravoure. Il parvint à une clairière au milieu de laquelle il y avait un siège riche et beau. Dessus était posée une magnifique couronne et devant, des tables garnies de nourritures. Il n'eut envie de rien sauf de la couronne. Il la prit, la passa à son bras et entra dans la forêt. À peine y avait-il pénétré qu'un chevalier monté sur un grand destrier lui enjoignit de laisser la couronne. Mélyant se signa comprenant qu'il devait jouter. L'autre le frappa et le renversa, lui enfonçant un grand morceau de sa lance dans le flanc. Le chevalier lui ôta la couronne du bras et s'en retourna.

 

Fol. 13v : Après son adoubement, Mélyant s'est séparé de Galaad. Arrivé dans une clairière, il a mis pied à terre pour s'emparer d'une couronne royale placée sur un trône, près d'une nappe chargée d'un repas servi pour deux convives.
 
Français 343 fol. 14

Fol. 14 : Vaincu par un chevalier, Mélyant doit rendre la couronne qu'il s'était passé au bras. Galaad survenu au même moment, terrasse le vainqueur et s'apprête à pourchasser un second chevalier venu à la rescousse du premier.
 

Plus de détails sur la page

Sur ces entrefaites survint Galaad. Quand il vit Mélyant blessé, étendu à terre, il en fut tout dolent, le croyant touché à mort. Pendant qu'ils parlaient, le chevalier qui avait abattu Mélyant surgit de la feuillée s'écriant : « Sire gardez-vous de moi car je vous ferai tout le mal que je pourrai ! » Galaad ne répondit pas mais le frappa et l'abattit sur son cheval. Un autre chevalier vint briser sa lance sur l'écu de Galaad sans pouvoir le déloger de la selle. Galaad d'un coup d'épée lui trancha le poignet. Le blessé s'enfuit craignant d'être mis à mort. Lors Mélyant demanda à Galaad qu'il le porte dans une abbaye proche. Les frères reçurent le chevalier et le portèrent moult doucement en une chambre où il se confessa et reçut la communion comme bon chrétien puis Galaad lui ôta le fer du corps et Mélyant s'évanouit de douleur. Un prud'homme vit la plaie et assura la guérison du chevalier puis il leur conta le sens de l'aventure.

 

Fol. 14 : Vaincu par un chevalier, Mélyant doit rendre la couronne qu'il s'était passé au bras. Galaad survenu au même moment, terrasse le vainqueur et s'apprête à pourchasser un second chevalier venu à la rescousse du premier.
 
Français 343 fol. 13v

Fol. 13v : Après son adoubement, Mélyant s'est séparé de Galaad. Arrivé dans une clairière, il a mis pied à terre pour s'emparer d'une couronne royale placée sur un trône, près d'une nappe chargée d'un repas servi pour deux convives.
 

Plus de détails sur la page

Galaad partit à dextre, Mélyant s'engagea à sénestre pour éprouver sa bravoure. Il parvint à une clairière au milieu de laquelle il y avait un siège riche et beau. Dessus était posée une magnifique couronne et devant, des tables garnies de nourritures. Il n'eut envie de rien sauf de la couronne. Il la prit, la passa à son bras et entra dans la forêt. À peine y avait-il pénétré qu'un chevalier monté sur un grand destrier lui enjoignit de laisser la couronne. Mélyant se signa comprenant qu'il devait jouter. L'autre le frappa et le renversa, lui enfonçant un grand morceau de sa lance dans le flanc. Le chevalier lui ôta la couronne du bras et s'en retourna.

 

Fol. 13v : Après son adoubement, Mélyant s'est séparé de Galaad. Arrivé dans une clairière, il a mis pied à terre pour s'emparer d'une couronne royale placée sur un trône, près d'une nappe chargée d'un repas servi pour deux convives.
 
Français 343 fol. 14

Fol. 14 : Vaincu par un chevalier, Mélyant doit rendre la couronne qu'il s'était passé au bras. Galaad survenu au même moment, terrasse le vainqueur et s'apprête à pourchasser un second chevalier venu à la rescousse du premier.
 

Plus de détails sur la page

Sur ces entrefaites survint Galaad. Quand il vit Mélyant blessé, étendu à terre, il en fut tout dolent, le croyant touché à mort. Pendant qu'ils parlaient, le chevalier qui avait abattu Mélyant surgit de la feuillée s'écriant : « Sire gardez-vous de moi car je vous ferai tout le mal que je pourrai ! » Galaad ne répondit pas mais le frappa et l'abattit sur son cheval. Un autre chevalier vint briser sa lance sur l'écu de Galaad sans pouvoir le déloger de la selle. Galaad d'un coup d'épée lui trancha le poignet. Le blessé s'enfuit craignant d'être mis à mort. Lors Mélyant demanda à Galaad qu'il le porte dans une abbaye proche. Les frères reçurent le chevalier et le portèrent moult doucement en une chambre où il se confessa et reçut la communion comme bon chrétien puis Galaad lui ôta le fer du corps et Mélyant s'évanouit de douleur. Un prud'homme vit la plaie et assura la guérison du chevalier puis il leur conta le sens de l'aventure.

 

Fol. 14 : Vaincu par un chevalier, Mélyant doit rendre la couronne qu'il s'était passé au bras. Galaad survenu au même moment, terrasse le vainqueur et s'apprête à pourchasser un second chevalier venu à la rescousse du premier.
 
Français 343 fol. 17v

Fol. 17v : A l'orée de la forêt de Gaste, Lancelot et Perceval rencontrent Galaad sans le reconnaître. Ils l'affrontent et dans le combat, Lancelot qui brise sa lance sur l'écu de Galaad, est désarçonné.
 

Plus de détails sur la page

Quand il eut quitté le Château des Pucelles, Galaad chevaucha jusqu'à la forêt de Gaste. Là, il rencontra Lancelot et Perceval qui allaient de compagnie. Ne connaissant pas ses armes, ils ne le reconnurent pas et l'affrontèrent près de l'ermitage d'une recluse. Galaad les vainquit sans toutefois les blesser et s'enfuit à bride abattue. Dolents, Perceval et Lancelot se remirent en route. Comme il faisait nuit, Perceval retourna chez la recluse mais Lancelot alla plus avant.

 

Fol. 17v : A l'orée de la forêt de Gaste, Lancelot et Perceval rencontrent Galaad sans le reconnaître. Ils l'affrontent et dans le combat, Lancelot qui brise sa lance sur l'écu de Galaad, est désarçonné.
 
Français 343 fol.18

Fol. 18 : Dans la forêt de Gaste, Lancelot s'est arrêté au pied d'un arbre, à proximité d'une chapelle apparemment abandonnée. Il simule l'assoupissement tandis que s'approche une litière portée par deux palefrois ; le chevalier malade qui en descend s'agenouille devant la chapelle. Pendant qu'il prie, le saint Graal apparaît, lui apportant la guérison.
 

Plus de détails sur la page

Lancelot arriva près d'une chapelle où six cierges brûlaient sur un candélabre d'argent. Une grille lui interdisant l'accès du lieu, il attacha son cheval à un arbre, s'assit et s'endormit. Au réveil, il aperçut venant sur une litière portée par deux palefrois, un chevalier malade. Il fit semblant de dormir. Lors, il vit le Saint-Graal apparaître, le chevalier se mettre en prière et obtenir la guérison. Lancelot était appesanti ne sachant si c'était vision ou réalité. Un écuyer arriva, remit au chevalier les armes et la monture de Lancelot et tous deux disparurent. Lancelot se dressa sur son séant, se dirigea vers la chapelle d'où il entendit une voix le congédier rudement. Alors, il regretta ses fautes et le lendemain, il se dirigea à pied vers un ermitage où il avoua au prud'homme son fol amour pour la reine et reçut l'absolution.

 

Fol. 18 : Dans la forêt de Gaste, Lancelot s'est arrêté au pied d'un arbre, à proximité d'une chapelle apparemment abandonnée. Il simule l'assoupissement tandis que s'approche une litière portée par deux palefrois ; le chevalier malade qui en descend s'agenouille devant la chapelle. Pendant qu'il prie, le saint Graal apparaît, lui apportant la guérison.
 
Français 343 fol. 17v

Fol. 17v : A l'orée de la forêt de Gaste, Lancelot et Perceval rencontrent Galaad sans le reconnaître. Ils l'affrontent et dans le combat, Lancelot qui brise sa lance sur l'écu de Galaad, est désarçonné.
 

Plus de détails sur la page

Quand il eut quitté le Château des Pucelles, Galaad chevaucha jusqu'à la forêt de Gaste. Là, il rencontra Lancelot et Perceval qui allaient de compagnie. Ne connaissant pas ses armes, ils ne le reconnurent pas et l'affrontèrent près de l'ermitage d'une recluse. Galaad les vainquit sans toutefois les blesser et s'enfuit à bride abattue. Dolents, Perceval et Lancelot se remirent en route. Comme il faisait nuit, Perceval retourna chez la recluse mais Lancelot alla plus avant.

 

Fol. 17v : A l'orée de la forêt de Gaste, Lancelot et Perceval rencontrent Galaad sans le reconnaître. Ils l'affrontent et dans le combat, Lancelot qui brise sa lance sur l'écu de Galaad, est désarçonné.
 
Français 343 fol.18

Fol. 18 : Dans la forêt de Gaste, Lancelot s'est arrêté au pied d'un arbre, à proximité d'une chapelle apparemment abandonnée. Il simule l'assoupissement tandis que s'approche une litière portée par deux palefrois ; le chevalier malade qui en descend s'agenouille devant la chapelle. Pendant qu'il prie, le saint Graal apparaît, lui apportant la guérison.
 

Plus de détails sur la page

Lancelot arriva près d'une chapelle où six cierges brûlaient sur un candélabre d'argent. Une grille lui interdisant l'accès du lieu, il attacha son cheval à un arbre, s'assit et s'endormit. Au réveil, il aperçut venant sur une litière portée par deux palefrois, un chevalier malade. Il fit semblant de dormir. Lors, il vit le Saint-Graal apparaître, le chevalier se mettre en prière et obtenir la guérison. Lancelot était appesanti ne sachant si c'était vision ou réalité. Un écuyer arriva, remit au chevalier les armes et la monture de Lancelot et tous deux disparurent. Lancelot se dressa sur son séant, se dirigea vers la chapelle d'où il entendit une voix le congédier rudement. Alors, il regretta ses fautes et le lendemain, il se dirigea à pied vers un ermitage où il avoua au prud'homme son fol amour pour la reine et reçut l'absolution.

 

Fol. 18 : Dans la forêt de Gaste, Lancelot s'est arrêté au pied d'un arbre, à proximité d'une chapelle apparemment abandonnée. Il simule l'assoupissement tandis que s'approche une litière portée par deux palefrois ; le chevalier malade qui en descend s'agenouille devant la chapelle. Pendant qu'il prie, le saint Graal apparaît, lui apportant la guérison.
 
Français 343 fol. 23v

Fol. 23v : Perceval arrive devant un monastère fortifié et entouré de douves; il hèle le portier pour qu'il lui baisse le pont-levis.
 

Plus de détails sur la page

Retourné chez la recluse, Perceval s'entretint avec celle qui n'était autre que sa tante, autrefois reine de la Terre Gaste. Apprenant que Perceval voulait combattre son vainqueur, elle l'en dissuada, lui annonçant que ce chevalier, lui-même et Bohort de Gaunes seraient les trois chevaliers qui devaient achever la Quête. Ils devisèrent encore longtemps de la Table Ronde et de la cour du roi Arthur, puis Perceval ayant pris congé de sa tante, s'en alla par la forêt qui était merveilleusement grande.
Après vêpres, il arriva à un monastère ceint de murs et d'un profond fossé. Il appela pour qu'on lui ouvrit et voyant ce chevalier errant, ceux du couvent lui firent bel accueil.

 

Fol. 23v : Perceval arrive devant un monastère fortifié et entouré de douves; il hèle le portier pour qu'il lui baisse le pont-levis.
 
Français 343 fol. 24
 

Fol.  24 : Accueilli et hébergé au monastère, Perceval, agenouillé, assiste à la messe dans la chapelle du couvent et à la communion du roi Mordrain. Celui-ci avait été frappé de paralysie pour avoir voulu jadis approcher de trop près le saint Graal.
 

Plus de détails sur la page

Perceval se rendit à la chapelle où derrière une grille de fer, un frère allait commencer la messe. Il se trouvait là un lit richement paré où gisait quelqu'un dont le visage était couvert d'une fine toile blanche. Au moment de l'élévation, celui qui était couché se dressa sur son séant. C'était un homme très vieux, il avait une couronne d'or sur la tête. Son corps, nu jusqu'au nombril, était tout navré de plaies. Il paraissait bien avoir trois cents ans d'âge. Le prêtre lui donna la communion. Le roi prit sa couronne, la fit poser sur l'autel et se recoucha. Après la messe, Perceval interrogea l'un des frères sur ce qu'il avait vu. Le prud'homme lui narra comment Josèphe, fils de Joseph d'Arimathie fut envoyé par le Haut Maître en cette terre de Grande Bretagne pour y édifier la sainte chrétienté. Jeté en prison avec les siens par le roi très cruel de ce pays, il y subsista par la grâce du Saint-Graal jusqu'à ce que le roi Mordrain et son armée vinssent le délivrer. Mordrain était le nom que le Sarrazin Ewalac avait pris au moment de son baptême après qu'il eût reçu l'enseignement de Josèphe et obtenu la victoire sur ses ennemis par la vertu de la croix vermeille que Josèphe lui avait fait apposer sur son bouclier. Mordrain qui s'était fort battu contre le roi cruel, eut le corps couvert de blessures dont par miracle il ne souffrait pas. Après la délivrance de Josèphe, s'étant trop approché du Saint-Graal, il devint aveugle et paralytique; cependant Dieu lui octroya la faveur de ne pas mourir avant d'avoir pu voir et embrasser le Bon Chevalier, neuvième de son lignage, celui qui verra sans voile les merveilles du Saint-Graal. « Sachez, dit le frère, que le roi Mordrain est celui que vous avez vu aujourd'hui» .
Perceval, qui ne voulut pas s'attarder à l'abbaye, prit congé et chevaucha.

 

Fol.  24 : Accueilli et hébergé au monastère, Perceval, agenouillé, assiste à la messe dans la chapelle du couvent et à la communion du roi Mordrain. Celui-ci avait été frappé de paralysie pour avoir voulu jadis approcher de trop près le saint Graal.
 
Français 343 fol. 23v

Fol. 23v : Perceval arrive devant un monastère fortifié et entouré de douves; il hèle le portier pour qu'il lui baisse le pont-levis.
 

Plus de détails sur la page

Retourné chez la recluse, Perceval s'entretint avec celle qui n'était autre que sa tante, autrefois reine de la Terre Gaste. Apprenant que Perceval voulait combattre son vainqueur, elle l'en dissuada, lui annonçant que ce chevalier, lui-même et Bohort de Gaunes seraient les trois chevaliers qui devaient achever la Quête. Ils devisèrent encore longtemps de la Table Ronde et de la cour du roi Arthur, puis Perceval ayant pris congé de sa tante, s'en alla par la forêt qui était merveilleusement grande.
Après vêpres, il arriva à un monastère ceint de murs et d'un profond fossé. Il appela pour qu'on lui ouvrit et voyant ce chevalier errant, ceux du couvent lui firent bel accueil.

 

Fol. 23v : Perceval arrive devant un monastère fortifié et entouré de douves; il hèle le portier pour qu'il lui baisse le pont-levis.
 
Français 343 fol. 24
 

Fol.  24 : Accueilli et hébergé au monastère, Perceval, agenouillé, assiste à la messe dans la chapelle du couvent et à la communion du roi Mordrain. Celui-ci avait été frappé de paralysie pour avoir voulu jadis approcher de trop près le saint Graal.
 

Plus de détails sur la page

Perceval se rendit à la chapelle où derrière une grille de fer, un frère allait commencer la messe. Il se trouvait là un lit richement paré où gisait quelqu'un dont le visage était couvert d'une fine toile blanche. Au moment de l'élévation, celui qui était couché se dressa sur son séant. C'était un homme très vieux, il avait une couronne d'or sur la tête. Son corps, nu jusqu'au nombril, était tout navré de plaies. Il paraissait bien avoir trois cents ans d'âge. Le prêtre lui donna la communion. Le roi prit sa couronne, la fit poser sur l'autel et se recoucha. Après la messe, Perceval interrogea l'un des frères sur ce qu'il avait vu. Le prud'homme lui narra comment Josèphe, fils de Joseph d'Arimathie fut envoyé par le Haut Maître en cette terre de Grande Bretagne pour y édifier la sainte chrétienté. Jeté en prison avec les siens par le roi très cruel de ce pays, il y subsista par la grâce du Saint-Graal jusqu'à ce que le roi Mordrain et son armée vinssent le délivrer. Mordrain était le nom que le Sarrazin Ewalac avait pris au moment de son baptême après qu'il eût reçu l'enseignement de Josèphe et obtenu la victoire sur ses ennemis par la vertu de la croix vermeille que Josèphe lui avait fait apposer sur son bouclier. Mordrain qui s'était fort battu contre le roi cruel, eut le corps couvert de blessures dont par miracle il ne souffrait pas. Après la délivrance de Josèphe, s'étant trop approché du Saint-Graal, il devint aveugle et paralytique; cependant Dieu lui octroya la faveur de ne pas mourir avant d'avoir pu voir et embrasser le Bon Chevalier, neuvième de son lignage, celui qui verra sans voile les merveilles du Saint-Graal. « Sachez, dit le frère, que le roi Mordrain est celui que vous avez vu aujourd'hui» .
Perceval, qui ne voulut pas s'attarder à l'abbaye, prit congé et chevaucha.

 

Fol.  24 : Accueilli et hébergé au monastère, Perceval, agenouillé, assiste à la messe dans la chapelle du couvent et à la communion du roi Mordrain. Celui-ci avait été frappé de paralysie pour avoir voulu jadis approcher de trop près le saint Graal.
 
Françias 343 fol. 26v

Fol. 26v : Dans le combat opposant un chevalier qui a volé un cheval noir à un valet, et Perceval, la monture de ce dernier, mortellement blessée, s'effondre sous son cavalier.
 

Plus de détails sur la page

Perceval rencontra vingt chevaliers armés portant dans la bière d'un chevalier le corps d'un homme récemment tué. « Sus! à lui ! » crièrent-ils lorsque Perceval leur dit qu'il était de la maison du roi Arthur. Ils le frappèrent et bien qu'il se défendît vaillamment, il eût été occis si d'aventure Galaad n'était survenu pour disperser les assaillants. Perceval étant hors de péril, le Bon Chevalier s'en alla à grande allure comme quelqu'un qui ne veut pas revenir. Lors, son cheval ayant été tué, Perceval était à pied. Il rencontra un écuyer allant sur un roussin et menant un grand destrier plus noir que mûre. Désirant un cheval pour suivre le chevalier qui l'avait secouru, il demanda à l'écuyer de lui prêter la bête, mais le valet refusa, car il ne lui appartenait guère. Perceval n'osa insister et s'arrêta, menant grand deuil. Il était si dolent qu'il ne put réagir en voyant passer à vive allure un chevalier montant le destrier noir. Peu après arriva le valet en quête de l'animal qui venait de lui être enlevé de force. L'écuyer se lamentait en songeant à la male mort que son seigneur lui réserverait. Perceval offrit son aide et le valet lui ayant prêté son roussin, il partit dans la forêt sur les traces du chevalier. Il arriva bientôt à une clairière où apercevant le chevalier qui galopait devant lui, il s'écria : « Sire chevalier, retournez et rendez à l'écuyer le cheval que vous emmenez vilainement ». Le chevalier fit volte face, le glaive levé. Se ruant sur Perceval, il le désarçonna et frappa à mort le roussin; puis, refusant le combat à l'épée, il s'enfonça dans la forêt. Perceval pleura et se lamenta à haute voix tant il se trouvait chétif et malheureux. Il demeura en telle plainte et sans nul réconfort toute une journée puis il s'endormit.

 

Fol. 26v : Dans le combat opposant un chevalier qui a volé un cheval noir à un valet, et Perceval, la monture de ce dernier, mortellement blessée, s'effondre sous son cavalier.
 
Françias 343 fol. 27

Fol. 27 : Privé de son roussin, Perceval a accepté le cheval noir que lui a proposé une demoiselle à condition qu'il agisse selon son bon vouloir. Il écoute ses ordres sans se douter que Satan se cache sous les traits de sa bienfaitrice.

Plus de détails sur la page

Perceval s'éveilla vers le milieu de la nuit et vit devant lui une femme qui lui demanda d'une voix terrible : « que fais-tu là ? » Perceval répondit qu'il ne faisait ni bien ni mal et qu'il s'en irait volontiers s'il avait un cheval. La dame lui dit que s'il promettait d'agir suivant sa volonté quand elle le lui enjoindrait, elle lui fournirait un cheval. Perceval, sans se douter qu'il parlait à l'Ennemi, accepta. La dame disparut dans la forêt pour revenir peu après avec un grand destrier étonnement noir. Bien qu'il fut saisi d'horreur à la vue de l'animal, il fut cependant assez téméraire pour prendre ses armes et monter en selle. Souvenez-vous que vous m'êtes redevable d'une récompense, dit la dame tandis que le cheval noir emportait Perceval. Ils s'engagèrent dans une vallée abrupte et profonde où coulait une rivière. La bête chercha à faire tomber Perceval et celui fut saisi de crainte. Ne voulant pas traverser de nuit la rivière qui n'avait guère de pont, il fit le signe de la croix. Aussitôt l'Ennemi jeta son cavalier à terre et se précipita en hurlant dans les eaux muées en brasier aux flammes claires. Quand Perceval vit cette aventure, il s'éloigna de la rivière comprenant que l'Ennemi avait voulu la perdition de son corps et de son âme. Il s'agenouilla vers l'Orient et se mit à prier jusqu'au matin.

 

Fol. 27 : Privé de son roussin, Perceval a accepté le cheval noir que lui a proposé une demoiselle à condition qu'il agisse selon son bon vouloir. Il écoute ses ordres sans se douter que Satan se cache sous les traits de sa bienfaitrice.
Françias 343 fol. 26v

Fol. 26v : Dans le combat opposant un chevalier qui a volé un cheval noir à un valet, et Perceval, la monture de ce dernier, mortellement blessée, s'effondre sous son cavalier.
 

Plus de détails sur la page

Perceval rencontra vingt chevaliers armés portant dans la bière d'un chevalier le corps d'un homme récemment tué. « Sus! à lui ! » crièrent-ils lorsque Perceval leur dit qu'il était de la maison du roi Arthur. Ils le frappèrent et bien qu'il se défendît vaillamment, il eût été occis si d'aventure Galaad n'était survenu pour disperser les assaillants. Perceval étant hors de péril, le Bon Chevalier s'en alla à grande allure comme quelqu'un qui ne veut pas revenir. Lors, son cheval ayant été tué, Perceval était à pied. Il rencontra un écuyer allant sur un roussin et menant un grand destrier plus noir que mûre. Désirant un cheval pour suivre le chevalier qui l'avait secouru, il demanda à l'écuyer de lui prêter la bête, mais le valet refusa, car il ne lui appartenait guère. Perceval n'osa insister et s'arrêta, menant grand deuil. Il était si dolent qu'il ne put réagir en voyant passer à vive allure un chevalier montant le destrier noir. Peu après arriva le valet en quête de l'animal qui venait de lui être enlevé de force. L'écuyer se lamentait en songeant à la male mort que son seigneur lui réserverait. Perceval offrit son aide et le valet lui ayant prêté son roussin, il partit dans la forêt sur les traces du chevalier. Il arriva bientôt à une clairière où apercevant le chevalier qui galopait devant lui, il s'écria : « Sire chevalier, retournez et rendez à l'écuyer le cheval que vous emmenez vilainement ». Le chevalier fit volte face, le glaive levé. Se ruant sur Perceval, il le désarçonna et frappa à mort le roussin; puis, refusant le combat à l'épée, il s'enfonça dans la forêt. Perceval pleura et se lamenta à haute voix tant il se trouvait chétif et malheureux. Il demeura en telle plainte et sans nul réconfort toute une journée puis il s'endormit.

 

Fol. 26v : Dans le combat opposant un chevalier qui a volé un cheval noir à un valet, et Perceval, la monture de ce dernier, mortellement blessée, s'effondre sous son cavalier.
 
Françias 343 fol. 27

Fol. 27 : Privé de son roussin, Perceval a accepté le cheval noir que lui a proposé une demoiselle à condition qu'il agisse selon son bon vouloir. Il écoute ses ordres sans se douter que Satan se cache sous les traits de sa bienfaitrice.

Plus de détails sur la page

Perceval s'éveilla vers le milieu de la nuit et vit devant lui une femme qui lui demanda d'une voix terrible : « que fais-tu là ? » Perceval répondit qu'il ne faisait ni bien ni mal et qu'il s'en irait volontiers s'il avait un cheval. La dame lui dit que s'il promettait d'agir suivant sa volonté quand elle le lui enjoindrait, elle lui fournirait un cheval. Perceval, sans se douter qu'il parlait à l'Ennemi, accepta. La dame disparut dans la forêt pour revenir peu après avec un grand destrier étonnement noir. Bien qu'il fut saisi d'horreur à la vue de l'animal, il fut cependant assez téméraire pour prendre ses armes et monter en selle. Souvenez-vous que vous m'êtes redevable d'une récompense, dit la dame tandis que le cheval noir emportait Perceval. Ils s'engagèrent dans une vallée abrupte et profonde où coulait une rivière. La bête chercha à faire tomber Perceval et celui fut saisi de crainte. Ne voulant pas traverser de nuit la rivière qui n'avait guère de pont, il fit le signe de la croix. Aussitôt l'Ennemi jeta son cavalier à terre et se précipita en hurlant dans les eaux muées en brasier aux flammes claires. Quand Perceval vit cette aventure, il s'éloigna de la rivière comprenant que l'Ennemi avait voulu la perdition de son corps et de son âme. Il s'agenouilla vers l'Orient et se mit à prier jusqu'au matin.

 

Fol. 27 : Privé de son roussin, Perceval a accepté le cheval noir que lui a proposé une demoiselle à condition qu'il agisse selon son bon vouloir. Il écoute ses ordres sans se douter que Satan se cache sous les traits de sa bienfaitrice.
Français 343 fol. 28v

Fol. 28v : Un lion reconnaissant de ce que Perceval avait sauvé sa progéniture de la gueule d'un serpent, vient se coucher près du chevalier qui s'endort contre son flanc. Il voit en songe deux femmes : la plus jeune, chevauchant un lion, annonce à Perceval qu'il va devoir combattre l'ennemi le plus redouté du monde ; la vielle, assise sur un serpent, lui reproche la mort de son animal en le menaçant d'un nouveau piège

Plus de détails sur la page

Au lever du soleil, Perceval regarda alentour et vit qu'il était sur une île occupée par une très haute montagne fort sauvage, peuplée d'animaux féroces. Contre lions, ours, léopards et serpents volants, il songea qu'il était plus sûr de compter sur Celui qui sauva Jonas du ventre de la baleine, que sur son épée. En se dirigeant vers un rocher qui paraissait offrir un abri, Perceval aperçut un serpent qui fuyait à flanc de montagne et tenait dans sa gueule un lionceau; un lion le poursuivait poussant des rugissements lamentables. Perceval escalada la roche mais le lion plus leste le dépassa et engagea le combat avec le serpent. Parvenu au sommet, le chevalier, protégé de son écu, infligea, d'un coup d'épée, une plaie mortelle au serpent qui succomba crachant des flammes. Le lion délivré, remuant la queue, fit grande fête à Perceval qui lui caressa le cou et la tête. Le lion resta tout le jour à ses côtés mais, vers l'heure de none, il prit son lionceau par la peau du cou et s'en retourna dans son repaire. Laissé à la solitude, Perceval se remit en prière. Quand il eut achevé, il vit revenir le lion qui se coucha à ses pieds comme une bête apprivoisée. Perceval s'allongea, la tête posée sur l'épaule de l'animal et s'endormit. Il eut alors un songe. Deux dames venaient vers lui, l'une, belle et jeune, l'autre, vieille ; la première chevauchant un lion, la seconde un serpent. La jeune annonça à Perceval qu'il devait se préparer à  un rude combat contre le champion le plus redouté du monde et sitôt cet avertissement elle disparut. La vieille s'approcha à son tour et reprocha la mort de son serpent au chevalier. Il se justifia mais la dame reprit : « Je veux qu'en réparation pour ma bête que vous avez occise, vous deveniez mon vassal. » Il refusa, mais avant de s'en aller, la vieille lui promit que là où elle le trouverait, elle le reprendrait. Bien que fort troublé par cette vision, Perceval dormit toute la nuit.

 

Fol. 28v : Un lion reconnaissant de ce que Perceval avait sauvé sa progéniture de la gueule d'un serpent, vient se coucher près du chevalier qui s'endort contre son flanc. Il voit en songe deux femmes : la plus jeune, chevauchant un lion, annonce à Perceval qu'il va devoir combattre l'ennemi le plus redouté du monde ; la vielle, assise sur un serpent, lui reproche la mort de son animal en le menaçant d'un nouveau piège
Français 343 fol. 29

Fol. 29 : Au réveil, Perceval voyant s'approcher une nef; se dirige vers le rivage. L'embarcation est occupée par un prud'homme vêtu d'ornements sacerdotaux et coiffé d'une couronne. Symbole du Christ, ce roi et prêtre conseille le chevalier et lui explique le sens de ses songes.
 

Plus de détails sur la page

Le lendemain, Perceval ne vit plus ni le lion qui lui avait tenu compagnie ni le serpent qu'il avait tué mais il aperçut une nef qui se dirigeait, voile tendue, vers le lieu où il se tenait. S'approchant, il remarqua que le pavillon de la nef abritait un prud'homme revêtu, comme un prêtre, d'une aube et d'un surplis, son chef  étant ceint d'une couronne de blanc samit, ornée d'une inscription à la gloire de Notre Seigneur. Perceval le salua et ils devisèrent. Le prud'homme expliqua au chevalier le sens de sa vision et de l'aventure qui l'avait conduit en cette île. Puis il lui dit : « Prenez garde que votre adversaire ne vous prenne au dépourvu car vous le payeriez chèrement ». Le vent gonfla la voile et la nef disparut rapidement. Perceval regagna la montagne où il trouva le lion qui lui fit fête. L'après-midi, il vit venir une autre nef qui fendait les flots avec des tourbillons d'eau comme si tous les vents la poussaient. Il descendit jusqu'au rivage et vit que le pavillon était tendu de drap noir.

 

Fol. 29 : Au réveil, Perceval voyant s'approcher une nef; se dirige vers le rivage. L'embarcation est occupée par un prud'homme vêtu d'ornements sacerdotaux et coiffé d'une couronne. Symbole du Christ, ce roi et prêtre conseille le chevalier et lui explique le sens de ses songes.
 
Français 343 fol. 28v

Fol. 28v : Un lion reconnaissant de ce que Perceval avait sauvé sa progéniture de la gueule d'un serpent, vient se coucher près du chevalier qui s'endort contre son flanc. Il voit en songe deux femmes : la plus jeune, chevauchant un lion, annonce à Perceval qu'il va devoir combattre l'ennemi le plus redouté du monde ; la vielle, assise sur un serpent, lui reproche la mort de son animal en le menaçant d'un nouveau piège

Plus de détails sur la page

Au lever du soleil, Perceval regarda alentour et vit qu'il était sur une île occupée par une très haute montagne fort sauvage, peuplée d'animaux féroces. Contre lions, ours, léopards et serpents volants, il songea qu'il était plus sûr de compter sur Celui qui sauva Jonas du ventre de la baleine, que sur son épée. En se dirigeant vers un rocher qui paraissait offrir un abri, Perceval aperçut un serpent qui fuyait à flanc de montagne et tenait dans sa gueule un lionceau; un lion le poursuivait poussant des rugissements lamentables. Perceval escalada la roche mais le lion plus leste le dépassa et engagea le combat avec le serpent. Parvenu au sommet, le chevalier, protégé de son écu, infligea, d'un coup d'épée, une plaie mortelle au serpent qui succomba crachant des flammes. Le lion délivré, remuant la queue, fit grande fête à Perceval qui lui caressa le cou et la tête. Le lion resta tout le jour à ses côtés mais, vers l'heure de none, il prit son lionceau par la peau du cou et s'en retourna dans son repaire. Laissé à la solitude, Perceval se remit en prière. Quand il eut achevé, il vit revenir le lion qui se coucha à ses pieds comme une bête apprivoisée. Perceval s'allongea, la tête posée sur l'épaule de l'animal et s'endormit. Il eut alors un songe. Deux dames venaient vers lui, l'une, belle et jeune, l'autre, vieille ; la première chevauchant un lion, la seconde un serpent. La jeune annonça à Perceval qu'il devait se préparer à  un rude combat contre le champion le plus redouté du monde et sitôt cet avertissement elle disparut. La vieille s'approcha à son tour et reprocha la mort de son serpent au chevalier. Il se justifia mais la dame reprit : « Je veux qu'en réparation pour ma bête que vous avez occise, vous deveniez mon vassal. » Il refusa, mais avant de s'en aller, la vieille lui promit que là où elle le trouverait, elle le reprendrait. Bien que fort troublé par cette vision, Perceval dormit toute la nuit.

 

Fol. 28v : Un lion reconnaissant de ce que Perceval avait sauvé sa progéniture de la gueule d'un serpent, vient se coucher près du chevalier qui s'endort contre son flanc. Il voit en songe deux femmes : la plus jeune, chevauchant un lion, annonce à Perceval qu'il va devoir combattre l'ennemi le plus redouté du monde ; la vielle, assise sur un serpent, lui reproche la mort de son animal en le menaçant d'un nouveau piège
Français 343 fol. 29

Fol. 29 : Au réveil, Perceval voyant s'approcher une nef; se dirige vers le rivage. L'embarcation est occupée par un prud'homme vêtu d'ornements sacerdotaux et coiffé d'une couronne. Symbole du Christ, ce roi et prêtre conseille le chevalier et lui explique le sens de ses songes.
 

Plus de détails sur la page

Le lendemain, Perceval ne vit plus ni le lion qui lui avait tenu compagnie ni le serpent qu'il avait tué mais il aperçut une nef qui se dirigeait, voile tendue, vers le lieu où il se tenait. S'approchant, il remarqua que le pavillon de la nef abritait un prud'homme revêtu, comme un prêtre, d'une aube et d'un surplis, son chef  étant ceint d'une couronne de blanc samit, ornée d'une inscription à la gloire de Notre Seigneur. Perceval le salua et ils devisèrent. Le prud'homme expliqua au chevalier le sens de sa vision et de l'aventure qui l'avait conduit en cette île. Puis il lui dit : « Prenez garde que votre adversaire ne vous prenne au dépourvu car vous le payeriez chèrement ». Le vent gonfla la voile et la nef disparut rapidement. Perceval regagna la montagne où il trouva le lion qui lui fit fête. L'après-midi, il vit venir une autre nef qui fendait les flots avec des tourbillons d'eau comme si tous les vents la poussaient. Il descendit jusqu'au rivage et vit que le pavillon était tendu de drap noir.

 

Fol. 29 : Au réveil, Perceval voyant s'approcher une nef; se dirige vers le rivage. L'embarcation est occupée par un prud'homme vêtu d'ornements sacerdotaux et coiffé d'une couronne. Symbole du Christ, ce roi et prêtre conseille le chevalier et lui explique le sens de ses songes.
 
Français 343 fol. 31v


Fol. 31v : La mise en garde du prud'homme ne fut pas suffisante pour dissuader Perceval d'écouter la requête d'une demoiselle qui se prétend injustement déshéritée. Arrivée à bord d'une nef, elle fait dresser une tente et servir au chevalier désarmé un repas accompagné du meilleur vin.
 

Plus de détails sur la page

Au lieu du prud'homme dont il espérait le retour, Perceval aperçut une demoiselle de grande beauté, parée de somptueux vêtements. En le voyant, elle se leva et sans le saluer elle lui demanda ce qu'il faisait là sur cette montagne où il allait mourir de faim et d'ennui ou se faire manger par les bêtes sauvages. Le chevalier répondit en citant l'Évangile qu'il comptait sur l'aide de son Créateur. Entendant cela, la demoiselle changea de sujet; elle dit venir de la forêt de Gaste où elle avait vu merveilleuse aventure du Bon Chevalier mais qu'elle ne lui révèlerait que s'il lui faisait allégeance. Mis en confiance, Perceval promit et ils continuèrent à deviser. Elle lui conta qu'elle était une demoiselle déshéritée par un puissant roi et que sachant Perceval preux chevalier et compagnon de la Table Ronde, elle était venue requérir son aide pour recouvrer son patrimoine. Perceval accepta puis ils parlèrent encore longtemps. La demoiselle fit dresser un riche pavillon par deux sergents où le chevalier ôta ses armes et put se reposer à l'abri du soleil. A son réveil, elle fit servir un somptueux repas et lui donna à boire du vin, le meilleur et le plus fort qu'il eut jamais bu. Tout échauffé Perceval trouva la demoiselle fort désirable et s'enflamma tant qu'il la requit d'amour. Tout en se défendant pour attiser son désir, elle commanda à ses valets de préparer un lit sous le pavillon. Ils y couchèrent la demoiselle; Perceval l'y rejoignit. Son épée étant restée à terre, il la prit pour la mettre à son chevet et ce faisant vit la croix vermeille entaillée à la garde. Il traça le signe sur son front. Aussitôt il fut environné de fumée et saisi d'une telle crainte qu'il se crut en enfer. Quand il ouvrit les yeux, la pavillon avait disparu. A bord de la nef, la demoiselle cria : « Perceval, vous m'avez trahie » et les flots impétueux l'emportèrent au loin sur une mer enflammée.

 


Fol. 31v : La mise en garde du prud'homme ne fut pas suffisante pour dissuader Perceval d'écouter la requête d'une demoiselle qui se prétend injustement déshéritée. Arrivée à bord d'une nef, elle fait dresser une tente et servir au chevalier désarmé un repas accompagné du meilleur vin.
 
Français 343 fol. 32

Fol. 32 : Tout échauffé, Perceval requiert d'amour la demoiselle. Il s'apprête à passer la nuit avec elle mais apercevant la croix vermeille sur la garde de son épée, il se signe. Le sortilège s'évanouit dans une fumée infernale, Le chevalier reste seul et presque nu sur le rivage tandis que la demoiselle s'éloigne sur les flots en l'invectivant.
 

Plus de détails sur la page

Sur le rivage, Perceval, nu hormis ses braies, demeura tout dolent près de ses armes et de ses vêtements épars. Dans son courroux, il se transperça la cuisse gauche de son épée, mêlant la douleur du corps à celle de l'âme. Ayant passé la nuit en deuil et oraison, il aperçut au matin, dans la clarté du soleil, la nef parée de soie blanche qui s'approchait. Elle accosta et le prud'homme, vêtu comme un prêtre, alla s'asseoir sur la rive auprès de Perceval. L'ayant réconforté, il lui expliqua comme l'Ennemi aux paroles mensongères, l'avait possédé, déguisé en demoiselle. « Sire, dit Perceval, je comprends qu'elle est ce champion que je dois combattre ». Perceval, longtemps admonesté par le prud'homme, ne sentit plus sa blessure et fut bientôt convaincu que celui qui lui parlait était plus un esprit qu'une créature terrestre. Dès qu'il eut professé sa foi au prud'homme, ce dernier disparut et Perceval entendit une voix lui enjoindre de monter en la nef  qui devait le mener en aventure. Il s'arma et prit la mer, une grande joie au coeur.

 

Fol. 32 : Tout échauffé, Perceval requiert d'amour la demoiselle. Il s'apprête à passer la nuit avec elle mais apercevant la croix vermeille sur la garde de son épée, il se signe. Le sortilège s'évanouit dans une fumée infernale, Le chevalier reste seul et presque nu sur le rivage tandis que la demoiselle s'éloigne sur les flots en l'invectivant.
 
Français 343 fol. 31v


Fol. 31v : La mise en garde du prud'homme ne fut pas suffisante pour dissuader Perceval d'écouter la requête d'une demoiselle qui se prétend injustement déshéritée. Arrivée à bord d'une nef, elle fait dresser une tente et servir au chevalier désarmé un repas accompagné du meilleur vin.
 

Plus de détails sur la page

Au lieu du prud'homme dont il espérait le retour, Perceval aperçut une demoiselle de grande beauté, parée de somptueux vêtements. En le voyant, elle se leva et sans le saluer elle lui demanda ce qu'il faisait là sur cette montagne où il allait mourir de faim et d'ennui ou se faire manger par les bêtes sauvages. Le chevalier répondit en citant l'Évangile qu'il comptait sur l'aide de son Créateur. Entendant cela, la demoiselle changea de sujet; elle dit venir de la forêt de Gaste où elle avait vu merveilleuse aventure du Bon Chevalier mais qu'elle ne lui révèlerait que s'il lui faisait allégeance. Mis en confiance, Perceval promit et ils continuèrent à deviser. Elle lui conta qu'elle était une demoiselle déshéritée par un puissant roi et que sachant Perceval preux chevalier et compagnon de la Table Ronde, elle était venue requérir son aide pour recouvrer son patrimoine. Perceval accepta puis ils parlèrent encore longtemps. La demoiselle fit dresser un riche pavillon par deux sergents où le chevalier ôta ses armes et put se reposer à l'abri du soleil. A son réveil, elle fit servir un somptueux repas et lui donna à boire du vin, le meilleur et le plus fort qu'il eut jamais bu. Tout échauffé Perceval trouva la demoiselle fort désirable et s'enflamma tant qu'il la requit d'amour. Tout en se défendant pour attiser son désir, elle commanda à ses valets de préparer un lit sous le pavillon. Ils y couchèrent la demoiselle; Perceval l'y rejoignit. Son épée étant restée à terre, il la prit pour la mettre à son chevet et ce faisant vit la croix vermeille entaillée à la garde. Il traça le signe sur son front. Aussitôt il fut environné de fumée et saisi d'une telle crainte qu'il se crut en enfer. Quand il ouvrit les yeux, la pavillon avait disparu. A bord de la nef, la demoiselle cria : « Perceval, vous m'avez trahie » et les flots impétueux l'emportèrent au loin sur une mer enflammée.

 


Fol. 31v : La mise en garde du prud'homme ne fut pas suffisante pour dissuader Perceval d'écouter la requête d'une demoiselle qui se prétend injustement déshéritée. Arrivée à bord d'une nef, elle fait dresser une tente et servir au chevalier désarmé un repas accompagné du meilleur vin.
 
Français 343 fol. 32

Fol. 32 : Tout échauffé, Perceval requiert d'amour la demoiselle. Il s'apprête à passer la nuit avec elle mais apercevant la croix vermeille sur la garde de son épée, il se signe. Le sortilège s'évanouit dans une fumée infernale, Le chevalier reste seul et presque nu sur le rivage tandis que la demoiselle s'éloigne sur les flots en l'invectivant.
 

Plus de détails sur la page

Sur le rivage, Perceval, nu hormis ses braies, demeura tout dolent près de ses armes et de ses vêtements épars. Dans son courroux, il se transperça la cuisse gauche de son épée, mêlant la douleur du corps à celle de l'âme. Ayant passé la nuit en deuil et oraison, il aperçut au matin, dans la clarté du soleil, la nef parée de soie blanche qui s'approchait. Elle accosta et le prud'homme, vêtu comme un prêtre, alla s'asseoir sur la rive auprès de Perceval. L'ayant réconforté, il lui expliqua comme l'Ennemi aux paroles mensongères, l'avait possédé, déguisé en demoiselle. « Sire, dit Perceval, je comprends qu'elle est ce champion que je dois combattre ». Perceval, longtemps admonesté par le prud'homme, ne sentit plus sa blessure et fut bientôt convaincu que celui qui lui parlait était plus un esprit qu'une créature terrestre. Dès qu'il eut professé sa foi au prud'homme, ce dernier disparut et Perceval entendit une voix lui enjoindre de monter en la nef  qui devait le mener en aventure. Il s'arma et prit la mer, une grande joie au coeur.

 

Fol. 32 : Tout échauffé, Perceval requiert d'amour la demoiselle. Il s'apprête à passer la nuit avec elle mais apercevant la croix vermeille sur la garde de son épée, il se signe. Le sortilège s'évanouit dans une fumée infernale, Le chevalier reste seul et presque nu sur le rivage tandis que la demoiselle s'éloigne sur les flots en l'invectivant.
 
Français 343 fol. 49v

Fol. 49v : Venue chercher Galaad à l'ermitage où il était hébergé, la sœur de Lancelot conduit le Bon chevalier à travers la forêt de Célibe jusqu'à la mer.
 

Plus de détails sur la page

Après le tournoi, le Bon Chevalier chevaucha selon que le menait aventure et arriva à la nuit tombante, à deux lieues de Corbenic, devant un ermitage. Le prud'homme lui accorda l'asile comme à chevalier errant. Dans la nuit, alors que tous deux dormaient, une demoiselle heurta à l'huis en appelant : « Galaad, Galaad ! ». L'ermite demanda qui voulait entrer à pareille heure. La demoiselle répondit qu'elle voulait parler à Galaad. Celui-ci se leva et elle le pria de la suivre car elle devait lui montrer la plus haute aventure qui fût jamais. Le chevalier s'arma, recommanda l'ermite à Dieu et partit avec la demoiselle qui chevaucha à aussi vive allure que pouvait l'endurer son palefroi. A l'aube, ils pénétrèrent dans la forêt de Celibe qui s'étend jusqu'à la mer. Ils continuèrent leur route tout le jour et arrivèrent en un châtel où les gens de céans leur souhaitèrent la bienvenue. Après le repas et un court sommeil, la demoiselle prit avec elle un écrin de grande richesse et ils repartirent à bride abattue jusqu'à ce qu'ils aient atteint la mer.

 

Fol. 49v : Venue chercher Galaad à l'ermitage où il était hébergé, la sœur de Lancelot conduit le Bon chevalier à travers la forêt de Célibe jusqu'à la mer.
 
Français 343 fol. 50

Fol. 50 : Galaad et la demoiselle montent à bord de la nef dans laquelle se trouvaient Bohort et Perceval. Le vent pousse l'embarcation en haute mer, loin du pays de Logres, vers une île qui abrite dans une crique, une nef merveilleuse symbolisant la Foi.
 

Plus de détails sur la page

Ils aperçurent la nef à bord de laquelle se trouvaient Bohort et Perceval. Ceux-ci criaient déjà à Galaad : « Sire soyez le bienvenu ! » pendant qu'il mettait pied à terre avec la demoiselle. Laissant leurs montures, ils entrèrent dans la nef que le vent poussa rapidement vers la haute mer. Lorsque vint le jour, ils s'entre-reconnurent, pleurant de joie de s'être retrouvés.
À pleine voile la nef les emporta loin du pays de Logres. Ils arrivèrent à une île sauvage où une nef était cachée au fond d'une crique entre deux rochers. « Beaux seigneurs, dit la demoiselle, en cette nef est l'aventure pour laquelle Notre Sire vous a rassemblés tous les trois. » Ils sautèrent sur le rivage, amarrèrent leur bateau puis s'avancèrent vers l'autre navire qui était splendide. Sur le bord, une inscription en chaldéen disait : « Je suis la Foi et la Croyance » et mettait en garde quiconque voulait entrer de n'être convaincu de mécréance. Les trois chevaliers s'interrogèrent. Pour conforter Perceval, la demoiselle lui révéla qu'elle était sa soeur, la fille du roi Pelléhen. Il la reconnut et ils pénétrèrent dans la nef. Parmi les grandes les merveilles qu'ils y découvrirent, il y avait une couronne et une épée précieuses accompagnées d'inscriptions que la soeur de Perceval expliqua aux trois chevaliers. La couronne et l'épée avaient été jadis déposée en cette nef par le roi Salomon. Le fourreau de l'épée avait été en partie fabriqué à partir d'une branche de l'Arbre de Vie, qui selon la légende, avait été planté par Eve à partir d'un rameau de l'Arbre de la connaissance, après l'expulsion du paradis terrestre; c'est sous cet arbre que Caïn avait tué Abel d'où le nom "Mémoire de sang" donné au fourreau. Nul ne pouvait s'emparer de l'épée avant qu'elle n'ait reçu un baudrier digne de sa richesse. La demoiselle sortit alors de l'écrin qu'elle avait emporté, un baudrier fait d'or, de soie et de cheveux. Elle conta à ses compagnons comment elle l'avait tissé avec ses tresses car elle avait possédé la plus belle chevelure qui eut été au monde. Ils dirent à Galaad : « Sire, nous vous prions, au nom de Jésus-Christ, pour que toute chevalerie en soit glorifiée, ceignez l'"Epée à l'étrange baudrier » qui fut tant désirée au royaume de Logres. Galaad saisit l'épée et vit qu'elle convenait à sa main. La demoiselle plaça l'étrange baudrier puis déclara qu'elle était la plus chanceuse pucelle du monde puisqu'elle avait fait chevalier le plus vaillant des hommes.
Après cette aventure, ils quittèrent la nef et regagnèrent la leur qui les emporta jusqu'au château de Carcelois, dans les marches d'Ecosse.

 

Fol. 50 : Galaad et la demoiselle montent à bord de la nef dans laquelle se trouvaient Bohort et Perceval. Le vent pousse l'embarcation en haute mer, loin du pays de Logres, vers une île qui abrite dans une crique, une nef merveilleuse symbolisant la Foi.
 
Français 343 fol. 49v

Fol. 49v : Venue chercher Galaad à l'ermitage où il était hébergé, la sœur de Lancelot conduit le Bon chevalier à travers la forêt de Célibe jusqu'à la mer.
 

Plus de détails sur la page

Après le tournoi, le Bon Chevalier chevaucha selon que le menait aventure et arriva à la nuit tombante, à deux lieues de Corbenic, devant un ermitage. Le prud'homme lui accorda l'asile comme à chevalier errant. Dans la nuit, alors que tous deux dormaient, une demoiselle heurta à l'huis en appelant : « Galaad, Galaad ! ». L'ermite demanda qui voulait entrer à pareille heure. La demoiselle répondit qu'elle voulait parler à Galaad. Celui-ci se leva et elle le pria de la suivre car elle devait lui montrer la plus haute aventure qui fût jamais. Le chevalier s'arma, recommanda l'ermite à Dieu et partit avec la demoiselle qui chevaucha à aussi vive allure que pouvait l'endurer son palefroi. A l'aube, ils pénétrèrent dans la forêt de Celibe qui s'étend jusqu'à la mer. Ils continuèrent leur route tout le jour et arrivèrent en un châtel où les gens de céans leur souhaitèrent la bienvenue. Après le repas et un court sommeil, la demoiselle prit avec elle un écrin de grande richesse et ils repartirent à bride abattue jusqu'à ce qu'ils aient atteint la mer.

 

Fol. 49v : Venue chercher Galaad à l'ermitage où il était hébergé, la sœur de Lancelot conduit le Bon chevalier à travers la forêt de Célibe jusqu'à la mer.
 
Français 343 fol. 50

Fol. 50 : Galaad et la demoiselle montent à bord de la nef dans laquelle se trouvaient Bohort et Perceval. Le vent pousse l'embarcation en haute mer, loin du pays de Logres, vers une île qui abrite dans une crique, une nef merveilleuse symbolisant la Foi.
 

Plus de détails sur la page

Ils aperçurent la nef à bord de laquelle se trouvaient Bohort et Perceval. Ceux-ci criaient déjà à Galaad : « Sire soyez le bienvenu ! » pendant qu'il mettait pied à terre avec la demoiselle. Laissant leurs montures, ils entrèrent dans la nef que le vent poussa rapidement vers la haute mer. Lorsque vint le jour, ils s'entre-reconnurent, pleurant de joie de s'être retrouvés.
À pleine voile la nef les emporta loin du pays de Logres. Ils arrivèrent à une île sauvage où une nef était cachée au fond d'une crique entre deux rochers. « Beaux seigneurs, dit la demoiselle, en cette nef est l'aventure pour laquelle Notre Sire vous a rassemblés tous les trois. » Ils sautèrent sur le rivage, amarrèrent leur bateau puis s'avancèrent vers l'autre navire qui était splendide. Sur le bord, une inscription en chaldéen disait : « Je suis la Foi et la Croyance » et mettait en garde quiconque voulait entrer de n'être convaincu de mécréance. Les trois chevaliers s'interrogèrent. Pour conforter Perceval, la demoiselle lui révéla qu'elle était sa soeur, la fille du roi Pelléhen. Il la reconnut et ils pénétrèrent dans la nef. Parmi les grandes les merveilles qu'ils y découvrirent, il y avait une couronne et une épée précieuses accompagnées d'inscriptions que la soeur de Perceval expliqua aux trois chevaliers. La couronne et l'épée avaient été jadis déposée en cette nef par le roi Salomon. Le fourreau de l'épée avait été en partie fabriqué à partir d'une branche de l'Arbre de Vie, qui selon la légende, avait été planté par Eve à partir d'un rameau de l'Arbre de la connaissance, après l'expulsion du paradis terrestre; c'est sous cet arbre que Caïn avait tué Abel d'où le nom "Mémoire de sang" donné au fourreau. Nul ne pouvait s'emparer de l'épée avant qu'elle n'ait reçu un baudrier digne de sa richesse. La demoiselle sortit alors de l'écrin qu'elle avait emporté, un baudrier fait d'or, de soie et de cheveux. Elle conta à ses compagnons comment elle l'avait tissé avec ses tresses car elle avait possédé la plus belle chevelure qui eut été au monde. Ils dirent à Galaad : « Sire, nous vous prions, au nom de Jésus-Christ, pour que toute chevalerie en soit glorifiée, ceignez l'"Epée à l'étrange baudrier » qui fut tant désirée au royaume de Logres. Galaad saisit l'épée et vit qu'elle convenait à sa main. La demoiselle plaça l'étrange baudrier puis déclara qu'elle était la plus chanceuse pucelle du monde puisqu'elle avait fait chevalier le plus vaillant des hommes.
Après cette aventure, ils quittèrent la nef et regagnèrent la leur qui les emporta jusqu'au château de Carcelois, dans les marches d'Ecosse.

 

Fol. 50 : Galaad et la demoiselle montent à bord de la nef dans laquelle se trouvaient Bohort et Perceval. Le vent pousse l'embarcation en haute mer, loin du pays de Logres, vers une île qui abrite dans une crique, une nef merveilleuse symbolisant la Foi.
 
Français 343 fol. 57v

Fol. 57v

Fol. 57v
Français 343 fol. 58

Fol. 58 : En forêt de Gaste, l'apparition du Cerf blanc mené par quatre lions, a entraîné Galaad, Bohort et Perceval jusqu'à la chapelle d'un ermitage où la vision se transforme : le Cerf est remplacé par le Fils de l'homme, autrement dit, le Christ, siégeant sur un trône accompagné non plus par quatre lions mais par les symboles des évangélistes : l'homme, l'aigle, le lion et le bœuf. Les trois chevaliers agenouillés contemplent la théophanie en présence d'un prud'homme qui s'apprêtait à célébrer la messe.
 

Plus de détails sur la page

Le lendemain, Galaad, Bohort, Perceval et sa soeur se remirent en route. À peine furent-ils entré dans la forêt Gaste qu'ils aperçurent le Cerf conduit par quatre lions. Voulant connaître la vérité de cette aventure merveilleuse, ils suivirent la vision. Elle les mena dans la chapelle d'un ermitage où un vieux prud'homme s'apprêtait à célébrer la messe. Au moment de la secrète, le Cerf se changea en homme et s'assit sur un siège fort riche, placé sur l'autel et les lions se muèrent l'un en homme, le second en forme d'un autre lion, le troisième en aigle et le quatrième en boeuf. Tous avaient des ailes. Ils prirent le siège et sortirent en passant au travers d'une verrière sans la briser. Une voix se fit entendre : « C'est en telle manière que le Fils de Dieu entra en la benoîte Vierge sans corrompre sa virginité. » Les compagnons churent à terre et quand ils revinrent à eux, la messe était chantée. Après que l'ermite leur eut expliqué la vision, ils prirent congé. Chemin faisant, ils passèrent près d'un châtel de belle apparence mais n'y entrèrent pas. Cependant, un chevalier vint à eux et saisissant au mors le cheval de la soeur de Perceval il leur dit qu'elle devait se soumettre à la coutume du château. Celle-ci consistait pour chaque pucelle passant en ces lieux, à donner une écuelle de sang pour en asperger la demoiselle de céans rongée par la lèpre et obtenir sa guérison. Galaad, Bohort et Perceval refusèrent et entamèrent un rude combat avec les chevaliers du château. Le soir venu, comme ils en avaient abattu un grand nombre, un prud'homme vint leur proposer une trêve et l'hospitalité qu'ils acceptèrent. La soeur de Perceval, déclara alors, malgré la réticence de ses compagnons, qu'elle désirait donner son sang pour sauver la lépreuse et éviter que davantage de chevaliers périssent. Elle commanda que l'on apporte l'écuelle, tendit le bras et se fit trancher la veine avec une lame aiguë comme un rasoir. Promptement ses forces la quittèrent, elle s'évanouit. Après cette pâmoison, elle demanda qu'on l'ensevelisse dans une nef et pria ses compagnons de partir chez le roi Méhaignié, puis elle rendit l'âme. Lavée par le sang de cette sainte pucelle, la dame du château recouvra santé et beauté, le jour même. Après que la nef chargée du corps embaumé, eut disparu à l'horizon, les trois chevaliers quittèrent la place pour reprendre la Quête.

 

Fol. 58 : En forêt de Gaste, l'apparition du Cerf blanc mené par quatre lions, a entraîné Galaad, Bohort et Perceval jusqu'à la chapelle d'un ermitage où la vision se transforme : le Cerf est remplacé par le Fils de l'homme, autrement dit, le Christ, siégeant sur un trône accompagné non plus par quatre lions mais par les symboles des évangélistes : l'homme, l'aigle, le lion et le bœuf. Les trois chevaliers agenouillés contemplent la théophanie en présence d'un prud'homme qui s'apprêtait à célébrer la messe.
 
Français 343 fol. 57v

Fol. 57v

Fol. 57v
Français 343 fol. 58

Fol. 58 : En forêt de Gaste, l'apparition du Cerf blanc mené par quatre lions, a entraîné Galaad, Bohort et Perceval jusqu'à la chapelle d'un ermitage où la vision se transforme : le Cerf est remplacé par le Fils de l'homme, autrement dit, le Christ, siégeant sur un trône accompagné non plus par quatre lions mais par les symboles des évangélistes : l'homme, l'aigle, le lion et le bœuf. Les trois chevaliers agenouillés contemplent la théophanie en présence d'un prud'homme qui s'apprêtait à célébrer la messe.
 

Plus de détails sur la page

Le lendemain, Galaad, Bohort, Perceval et sa soeur se remirent en route. À peine furent-ils entré dans la forêt Gaste qu'ils aperçurent le Cerf conduit par quatre lions. Voulant connaître la vérité de cette aventure merveilleuse, ils suivirent la vision. Elle les mena dans la chapelle d'un ermitage où un vieux prud'homme s'apprêtait à célébrer la messe. Au moment de la secrète, le Cerf se changea en homme et s'assit sur un siège fort riche, placé sur l'autel et les lions se muèrent l'un en homme, le second en forme d'un autre lion, le troisième en aigle et le quatrième en boeuf. Tous avaient des ailes. Ils prirent le siège et sortirent en passant au travers d'une verrière sans la briser. Une voix se fit entendre : « C'est en telle manière que le Fils de Dieu entra en la benoîte Vierge sans corrompre sa virginité. » Les compagnons churent à terre et quand ils revinrent à eux, la messe était chantée. Après que l'ermite leur eut expliqué la vision, ils prirent congé. Chemin faisant, ils passèrent près d'un châtel de belle apparence mais n'y entrèrent pas. Cependant, un chevalier vint à eux et saisissant au mors le cheval de la soeur de Perceval il leur dit qu'elle devait se soumettre à la coutume du château. Celle-ci consistait pour chaque pucelle passant en ces lieux, à donner une écuelle de sang pour en asperger la demoiselle de céans rongée par la lèpre et obtenir sa guérison. Galaad, Bohort et Perceval refusèrent et entamèrent un rude combat avec les chevaliers du château. Le soir venu, comme ils en avaient abattu un grand nombre, un prud'homme vint leur proposer une trêve et l'hospitalité qu'ils acceptèrent. La soeur de Perceval, déclara alors, malgré la réticence de ses compagnons, qu'elle désirait donner son sang pour sauver la lépreuse et éviter que davantage de chevaliers périssent. Elle commanda que l'on apporte l'écuelle, tendit le bras et se fit trancher la veine avec une lame aiguë comme un rasoir. Promptement ses forces la quittèrent, elle s'évanouit. Après cette pâmoison, elle demanda qu'on l'ensevelisse dans une nef et pria ses compagnons de partir chez le roi Méhaignié, puis elle rendit l'âme. Lavée par le sang de cette sainte pucelle, la dame du château recouvra santé et beauté, le jour même. Après que la nef chargée du corps embaumé, eut disparu à l'horizon, les trois chevaliers quittèrent la place pour reprendre la Quête.

 

Fol. 58 : En forêt de Gaste, l'apparition du Cerf blanc mené par quatre lions, a entraîné Galaad, Bohort et Perceval jusqu'à la chapelle d'un ermitage où la vision se transforme : le Cerf est remplacé par le Fils de l'homme, autrement dit, le Christ, siégeant sur un trône accompagné non plus par quatre lions mais par les symboles des évangélistes : l'homme, l'aigle, le lion et le bœuf. Les trois chevaliers agenouillés contemplent la théophanie en présence d'un prud'homme qui s'apprêtait à célébrer la messe.
 
Français 343
Le format de l'image est incompatible
-

La Quête du Saint Graal raconte sur le mode allégorique et mystique la recherche du Graal par les chevaliers de la Table ronde.
Ce manuscrit a été réalisé en Italie vers 1380 pour les ducs de Milan. Le dessin rehaussé de couleurs, d'or et d'argent, la mise en scène et la perspective qui gagne de l'espace en marge, révèlent le travail d'enlumineurs lombards.

Consultez le manuscrit sur Gallica