L’essor d’une littérature profane à la cour de Bourgogne

Sur le plan littéraire, le 15^e siècle bourguignon correspond à l’émergence d’écrits nouveaux ou jusque-là destinés à des cercles restreints. Même si les ouvrages de dévotion, comme les livres d’heures ou les psautiers, gardent droit de cité, le monde laïc s’instruit alors dans des chroniques, des chansons de geste, des épopées chevaleresques, des romans courtois ou des livres de chasse.

Les livres sont des objets de luxe, richement reliés, ornés et illustrés qui contribuent au prestige de celui qui les possède. Mais les princes de Bourgogne s'entourent aussi de bibliophiles, amateurs de beaux textes qui contribuent à développer une littérature de cour.

L'influence française reste présente mais progressivement se développe une littérature propre à la cour de Bourgogne, notamment avec Philippe le Bon. À côté des œuvres inspirées par la Toison d'or, le duc encourage une production nourrie de l'histoire antique ou centrée sur l'histoire des principautés bourguignonnes.

En s'assimilant aux héros de l'Antiquité, le duc de Bourgogne s'inscrit dans une tradition prestigieuse. Les vœux du paon, illustrés dans l’Histoire d’Alexandre, ont, par exemple, inspiré le banquet du Faisan où Philippe le Bon fit jurer à près de deux cents chevaliers d'entrer en croisade contre les Turcs.

Philippe le Bon encourage aussi une production littéraire en rapport avec l'histoire orientale : voyages et croisades. Il ravive ainsi l’idéal chevaleresque et propose à la société féodale finissante un projet unificateur mais factice.

La cour de Bourgogne qui apprécie les romans de chevalerie suscite la composition d'œuvres mettant en scène les aventures fantaisistes de héros issus de la noblesse de Flandre, de l'Artois ou de la Picardie.

Des auteurs comme Jacques du Clercq, Olivier de la Marche, Enguerrand de Monstrelet, Jean Molinet ou Jean de Wavrin font vivre une histoire bourguignonne favorable aux ducs et à leur politique.