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Les héros, entre hommes et dieux

Par Danièle Thibault
5 min de lecture
Le combat d’Hector et Ajax interrompu par les hérauts de Zeus
Le combat d’Hector et Ajax interrompu par les hérauts de Zeus

© Bibliothèque nationale de France

Le combat d’Hector et Ajax interrompu par les hérauts de Zeus

À la nuit tombée, les deux hérauts de Zeus interrompent le duel entre Hector et Ajax : « Tous deux se sont battus pour la querelle qui dévore les cœurs et se sont séparés après avoir formé un amical accord » (Il., VII, 301-302). Déclarant la partie égale, ils s’échangent des présents et chacun regagne son camp.

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© Bibliothèque nationale de France

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Caractérisés par leur ascendance semi-divine, les héros homériques n’en demeurent pas moins des hommes. Aidés par les dieux dans la conduite de la guerre, ils éprouvent toute la gamme des sentiments humains, tout en cherchant l’immortalité dans le souvenir de leur bravoure.
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© BnF – Éditions Multimédias

Héros et héroïnes homériques

Dans l’Iliade, les Achéens « aux bonnes jambières » et les Troyens « dompteurs de cavales » ne sont guère différents. Ils parlent la même langue, prient les mêmes dieux, leur sacrifient les mêmes hécatombes de cuisses de taureaux, de génisses et de chèvres, dont ils font ensuite un festin, incinèrent leurs morts et pratiquent les mêmes rites funéraires, guerroient de la même manière, arrivant en chars sur le lieu du combat puis, la plupart du temps, sautant des chars pour se jeter dans la mêlée ou s’affronter au corps à corps. Lorsqu’ils tuent un adversaire, ils le dépouillent de ses armes et s’emparent de ses chevaux. Agamemnon comme Priam ou Hector ne prennent de décisions qu’après avoir réuni l’Assemblée des guerriers ou le Conseil des anciens. Ils tuent, pillent et enlèvent les femmes de leurs ennemis vaincus avec leurs trésors en guise de butin de guerre.

Aussi longtemps que l’aube dure et que grandit le jour sacré, les traits des deux côtés portent et les hommes tombent. Mais l’heure vient où le soleil a franchi le milieu du ciel ; alors le Père des dieux déploie sa balance d’or ; il y place les deux déesses du trépas douloureux, celle des Troyens dompteurs de cavales, celle des Achéens à la cotte de bronze ; puis, la prenant par le milieu, il la soulève, et c’est le jour fatal des Achéens qui penche.

Iliade, VIII, 66-73, trad. Paul Mazon

Les héros homériques ne sont pas des surhommes. Ils éprouvent des sentiments, ils souffrent, ils pleurent. Ils n’accomplissent des exploits qu’avec l’aide des dieux qui dirigent leur vie. Ils sont, pour la plupart, le fruit de l’union d’un dieu et d’une mortelle (ou vice versa), ou, pour le moins, ont un dieu dans leur ascendance. Chacun a la volonté d’être toujours le meilleur, car l’immortalité à laquelle ils aspirent est de survivre par leurs exploits dans la mémoire des générations à venir. L’épopée qui les célèbre leur donne cette immortalité.

Provenance

Cet article provient du site Homère, sur les traces d’Ulysse (2006).

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