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Personnalité

Émile Zola

Écrivain et journaliste français
1840-1902
Portrait d’Émile Zola dans L’Assommoir
Bibliothèque nationale de France
Tout voir, tout savoir, tout dire. Je voudrais coucher l'humanité sur une page blanche, tous les êtres, toutes les choses ; une œuvre qui serait l'arche immense.
Émile Zola, Contes à Ninon, 1864.

Né à Paris en 1840, Émile Zola s’est fait aussi bien le témoin que l’acteur des mutations du siècle de l’industrie. Journaliste à partir de 1866, il alterne chroniques sociales et critiques d’art. Proche des modernes par son souci de la vérité et du réalisme, il admire Balzac et se lie d’amitié avec Manet et Cézanne, dont il fait l’éloge dans des textes qui font souvent scandale.
En 1867, la parution de Thérèse Raquin fait de lui un romancier reconnu mais très attaqué. Il poursuit néanmoins dans la voie de la littérature en mettant sur pied le projet des Rougon-Macquart : peindre « une seule famille, en montrant le jeu de la race modifiée par le milieu ». En vingt-cinq ans et vingt romans soigneusement documentés, il entraîne le lecteur dans les mines du Nord, au cœur des Halles de Paris, dans les allées d’un grand magasin ou dans les champs noirs de la Beauce. S’appropriant le réel pour inventer le vrai, Zola se revendique dans les Rougon-Macquart d’une veine « naturaliste », qui décrit sans concession la réalité et les revers de la modernité : aliénation de l’homme par la machine, matérialisme érigé en principe, misère et alcoolisme…
Les romans qui suivent son grand cycle entrevoient pourtant l’avenir sur une note plus optimiste. La trilogie des Trois Villes lui permet de faire émerger dans Paris une société nouvelle prônant la religion de l'avenir, laïque, humanitaire et scientiste. Réclamant « après quarante ans d'analyse le droit à l'utopie », il prépare également quatre « Évangiles » laïcs, dont seuls trois verront le jour : Fécondité,  hymne à la vie s'opposant au malthusianisme ; Travail, sur l'organisation du travail et Vérité, qui transpose l’affaire Dreyfus en milieu scolaire. Le quatrième, Justice, est resté à l’état d’ébauche.
Au moment de l’affaire Dreyfus, Zola met son immense notoriété au service de la vérité en publiant « J’accuse...! » Condamné, exilé, injurié, il symbolise désormais la trahison pour les uns, le courage de l'intellectuel engagé pour les autres. Le 29 septembre 1902, il meurt asphyxié, probablement du fait d’antidreyfusards.

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