Marceline Desbordes-Valmore

C’est au théâtre que Marceline Desbordes-Valmore débute sa carrière, en tant qu’actrice et cantatrice. Pendant vingt ans, elle monte sur les planches de nombreuses scènes, de Paris à Bruxelles où elle rencontre l’acteur Prosper Valmore qu’elle épouse en 1817. Après avoir publié avec succès, dès 1819, ses premiers recueils de poésie, elle quitte le théâtre en 1823 pour se consacrer à l’écriture.

Si son œuvre est très lyrique et élégiaque, elle ne se limite pas aux romances, ni à la littérature pour enfants. Dans sa poésie transparaissent toutes les difficultés rencontrées au cours de sa vie, marquée par de nombreux deuils : la perte de sa mère d’abord, emportée par la fièvre jaune en Guadeloupe alors qu’elle est encore jeune fille, mais surtout le deuil de tous ses enfants à l’exception de son fils, Hippolyte, le seul à lui survivre.

Les poèmes de Debordes-Valmore s’inscrivent aussi dans les revendications sociales de son temps comme la révolte des canuts à laquelle elle assiste à Lyon, ou le statut de la femme artiste, encore trop déprécié. De plus, la poétesse fait preuve d’un grande inventivité formelle reconnue par ses contemporains et les générations suivantes, à l’image de Baudelaire et Verlaine. La musicalité de ses textes lui vaudra d’ailleurs d’être mise en musique par de grands compositeurs : Saint-Saëns, Bizet, Franck…