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Une encyclopédie sur la Chine

Les Pères de la Compagnie de Jésus : Matthieu Ricci, Adam Schaal, Ferdinand Verbiest, de Paul Siu ou premier ministre d'état et de Candide Hiu, petite-fille du Colao Paul Siu
Les Pères de la Compagnie de Jésus : Matthieu Ricci, Adam Schaal, Ferdinand Verbiest, de Paul Siu ou premier ministre d'état et de Candide Hiu, petite-fille du Colao Paul Siu

Bibliothèque nationale de France

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« Jésuite. Quoiqu'il ne soit point sorti de Paris, et qu'il n'ait point su le chinois, a donné, sur les Mémoires de ses confrères, la plus ample et la meilleure description de l'empire de la Chine qu'on ait dans le monde. » Voltaire

C'est sans quitter Paris que le Père Jean-Baptiste du Halde a compilé les dix-huit tomes de la plus importante encyclopédie sur la Chine du 18e siècle européen : en s'appuyant sur les écrits de vingt-sept de ses confrères jésuites, missionnaires en Chine.

Son but était, par là, de faire connaître la volonté d'ouverture des jésuites à la civilisation chinoise et d'offrir au lecteur une image de la Chine digne de l'effort fourni par l'Europe pour la mission jésuite. Par une étrange ironie de l'histoire, au moment où son livre paraît, en 1735, la mission allait déjà vers son déclin, elle devait être supprimée avant la fin du siècle.

Jean-Baptiste du Halde présente les Chinois comme un peuple doté d'une culture admirable et d'une société harmonieuse s'appuyant sur des principes de philosophie naturelle. Déistes et physiocrates découvriront son oeuvre avec un intérêt particulier : les uns voyant dans la Chine un exemple de despotisme éclairé, les autres saluant les succès de l'agriculture chinoise.

 Parmi la masse impressionnante des sujets abordés (géographie, technologie industrielle, médecine, manufactures de porcelaine, traductions de Confucius etc.), l'agriculture et la sériciculture occupent une place de choix. Des informations et certains textes traduits sont tirés d'encyclopédies chinoises. La planche sur la soie fut tirée à part et publiée jusqu'au 19e siècle en France mais aussi en Allemagne.

Observatoire de Peking
Observatoire de Peking

Son oeuvre demeurera longtemps une source souvent citée pour l'histoire de la Chine. Elle restera populaire, même une fois démodée. Mais si elle réussit à éveiller l'Europe à la civilisation chinoise, elle échoua dans son objectif de propagande en faveur des jésuites. En proposant en effet un regard enthousiaste sur une civilisation étrangère au christianisme, elle fournit paradoxalement des matériaux inattendus aux détracteurs de la compagnie de Jésus.

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