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Thot, inventeur de l’écriture

Le « scribe parfait aux mains pures »
Nebméroutef écrivant en présence du dieu Thot
Nebméroutef écrivant en présence du dieu Thot

Photo (C) Musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais / Georges Poncet

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Tantôt représenté sous la forme d’un homme à tête d’ibis, tantôt sous celle d’un ibis ou d’un babouin, Thot, adoré en Égypte comme le dieu de l’écriture, est à la fois le « maître des paroles divines » et « le scribe des dieux ». Son sanctuaire principal est situé en Moyenne Égypte en un lieu que les Grecs ont appelé Hermopolis en assimilant Thot à leur dieu Hermès Trismégiste, Hermès « trois fois très grand ».

Un récit mythologique, le livre de Vache du ciel, raconte que, lassé de la compagnie humaine, Rê avait quitté l’Égypte et nommé Thot dieu de la sagesse comme administrateur.

Conduisez Thot devant moi ». On le lui emmena aussitôt et la majesté de ce dieu dit à Thot : Je suis à ma place dans le ciel ; je veux faire en sorte que ma lumière brille dans l’autre monde et dans l’île de Baba. Et toi, tu seras mon scribe ici, tu rétabliras l’ordre parmi les hommes. Tu seras à ma place, tu seras mon substitut. Ainsi tu seras appelé Thot, le substitut de Rê.

Mais Thot, dieu de l’écriture, est devenu tout à la fois le dieu des magiciens, à qui l’on doit des grimoires contenant des formules de guérison, le dieu du temps qui « sépare les mois, les saisons, les années », celui qui préside à l’astronomie, au calendrier, ou encore, selon Platon (Phèdre, 274c), l’inventeur des dés. Il règne sur tout ce qui relève d’une activité intellectuelle : les arts de l’écriture, de l’arpentage, de la médecine, de la mathématique, de l’astronomie. Il est aidé par Seshat, la maîtresse des livres, qui gère les archives, rédige les chroniques des rois, inscrit leurs noms sur les feuilles de l’arbre de la vie. Sur les ordres de Rê, les hommes reçurent de Thot les hiéroglyphes, c’est-à-dire les paroles sacrées qui permettraient l’appropriation de toute sagesse.

Statuette d’Imhotep
Statuette d’Imhotep |

© Bibliothèque nationale de France

La ruse ne lui est pas étrangère. Ainsi permit-il à la déesse Nout de donner naissance à ses enfants. Rê, jaloux, avait interdit à Nout d’épouser Geb, le dieu de la terre, et comme elle avait désobéi il défendit aux douze mois de la laisser accoucher. Alors Thot invita la Lune à un jeu et gagna la soixante-douzième partie de sa lumière, soit cinq jours. Il offrit ces cinq jours à Nout, pour qu’elle puisse mettre au monde ses enfants Osiris, Horus, Seth, Isis, et Nephthys.

Évoqué dans le Livre des morts comme « scribe parfait aux mains pures », il est le savant par excellence.

Je suis Thot, celui qui annonce la venue du jour, celui qui voit l'avenir sans erreur, qui commande dans le ciel, sur la terre et dans l'au-delà, qui a donné la vie à l'homme. Je donne le souffle à celui qui demeure dans le monde caché grâce aux paroles magiques qui sortent de ma bouche, afin qu'Osiris triomphe de ses adversaires.

Provenance

Cet article provient du site L’aventure des écritures (2002).

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