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Personnalité

Pétrarque

Humaniste et poète italien
1304-1370
La plus ancienne effigie de Pétrarque
Bibliothèque nationale de France
Je veille, je pense, je brûle, je pleure ; et ce qui me détruit
est toujours devant moi pour ma suave peine
Pétrarque, Canzoniere, sonnet 164

Francesco Petrarca, dit Pétrarque, est né à Arezzo en 1304. Réfugié avec son père, notaire, dans le Sud de la France, il se lance dans des études de droit, qu’il abandonne rapidement. La cour papale est alors installée à Avignon : il entre au service de l’évêque Giacomo Colonna, qui restera un proche.

Pétrarque écrit en italien et en latin. Ses poèmes sont dédiés en grande partie à une femme, Laure, qu’il indique avoir vue pour la première fois le 6 avril 1327 dans l’église Sainte-Claire d’Avignon. Personne réelle ? Muse imaginaire ? Si certains proposent de voir dans la jeune femme aux tresses d’or et au teint de neige Laure de Noves, épouse de Hugues II de Sade, l’incertitude demeure. Quoi qu’il en soit, elle a inspiré au poète aussi bien son Canzoniere, recueil de 366 poèmes (sonnets, chansons notamment) que ses Triomphes.

Pétrarque est aussi considéré comme le père du mouvement humaniste, qui promeut la relecture des textes de l’Antiquité grecque et romaine, ainsi qu’un nouveau rapport à l’Homme et à Dieu. En 1333, au cours d’un voyage effectué dans le Nord de l’Europe, il parvient à récupérer des œuvres peu connues de Cicéron, lançant une véritable chasse aux manuscrits. Spécialiste des textes antiques, il met au point des techniques de comparaison et de critique des sources encore utilisées de nos jours.

1341 est l’année de la consécration. Au début du mois d’avril, Pétrarque est couronné « poète, historien et maître » à Rome. Mais la vie de courtisan lui pèse, dans une Italie en proie à de nombreux bouleversements politiques. Les années qui suivent sont marquées par d’incessants déplacements : Avignon, Naples, Rome, Parme, Vérone… Fontaine-de-Vaucluse, en Provence, lui offre un séjour où il se consacre au Secretum, texte spirituel où il dialogue avec Saint-Augustin, et à des poèmes rassemblés dans le Bucolicum carmen, le De vita solitaria et le De otio religioso.

Mais l’Histoire a raison de son repos. Après avoir pris quelques temps fait et cause pour la révolte de Cola di Rienzo à Rome, il est témoin de l’arrivée de la Peste Noire à Parme, en 1348. « Pèlerin partout », il cherche un lieu capable de l’accueillir et de lui garantir la liberté de travailler. Après Milan, où il rédige le De remediis utriusque fortune (Les Remèdes aux deux fortunes), il obtient une rente à Venise, mais s’installe finalement à Padoue pour écrire ses Seniles (Lettres de la vieillesse). C’est là qu’il meurt, dans la nuit du 18 au 19 juillet 1370, la tête appuyée sur son Virgile bien-aimé.

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Les voyages de Pétrarque # 1 - Le voyage humaniste

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