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Album
La mise en scène de l’événément
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Unes mémorables, de 1851 à 1940
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Reportage et enquête : donner du sens au fait de société
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L’irrésistible attraction du fait divers
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Le sport dans la presse
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Des échos mondains à la presse people
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Du roman feuilleton au fait divers
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L’opinion, la presse et les revues
Des échos mondains à la presse people

Bibliothèque nationale de France
La maison Tellier, par Guy de Maupassant
Lancé le 19 novembre 1879 par A. Dumont, le Gil Blas, quotidien républicain, acquiert dans les milieux bien pensants, la réputation d’un journal « léger et grivois ». « Amuser les gens qui passent, leur plaire aujourd’hui et recommencer le lendemain » telle est sa devise. D’emblée, ce quotidien est le plus littéraire de tous et compte parmi ses chroniqueurs les meilleures plumes de Paris : Théodore de Banville, Guy de Maupassant, Jean Richepin… Sa plus belle réussite est la création de ses suppléments superbement illustrés par les plus grands artistes (au premier rang desquels Steinlen) qui publient en bonnes feuilles de très nombreux poèmes, nouvelles et romans. Interrompu en 1914, il reparaît par intermittences jusqu’en 1938.
Bibliothèque nationale de France
Des échos mondains…
En France, dès les années 1880, le Gil Blas se spécialise dans les échos mondains et les histoires croustillantes des aristocrates et des grands bourgeois en vue. Son tirage ne s’élève cependant qu’à 30 000 exemplaires. La rubrique « Dans le Monde » du Figaro propose aussi des reportages sur la vie de la haute société parisienne : fêtes, clubs et réceptions, déplacements de la noblesse au sein de la capitale et dans toute la France, fiançailles et mariages.
Dans l’entre-deux guerres, Ciné-Miroir, Cinémonde, Pour vous mettent à la une les photos et les nouvelles des stars. Paris-Soir (qui lancera en 1935 Paris-Soir dimanche) ou l’Intransigeant, grands quotidiens populaires à forte diffusion, rapportent les histoires d’amour des acteurs célèbres ou font découvrir l’univers quotidien des grands de ce monde. À la fin des années 1920, le journal La Presse crée la rubrique « La Presse Potinière » dans laquelle on peut lire les bavardages et les bruits qui courent dans la capitale.

La Revue mondaine

Ciné-Miroir
Dans l’entre-deux guerres, Ciné-Miroir, Cinémonde, Pour vous mettent à la une les photos et les nouvelles des stars. Paris-Soir (qui lancera en 1935 Paris-Soir dimanche) ou l’Intransigeant, grands quotidiens populaires à forte diffusion, rapportent les histoires d’amour des acteurs célèbres ou font découvrir l’univers quotidien des grands de ce monde.
© Bibliothèque nationale de France
© Bibliothèque nationale de France
En 1945, Noir et Blanc évoque les histoires de cœur et les vies des princes et princesses et relaie les nouvelles des journaux populaires anglais. Ici-Paris et France-Dimanche puis Points de vue-Images du monde se développent à la même époque. Paris-Jour, quotidien « people », ne vit que de 1959 à 1972. Dans les années soixante, avec le développement de l’audiovisuel, les histoires des chanteurs éclipsent celles des princesses dans Ici-Paris et France-Dimanche. Salut les copains connaît un succès foudroyant (533 769 exemplaires en 1962, plus de 1 million en 64, 65, 66, 67), car ce support écrit issu du succès d’une émission radio révèle parfaitement les aspirations de la jeunesse qui trouve dans les vedettes ses porte-parole. C’est l’amorce d’une presse du star system, à l’image de Age tendre et tête de bois, Hit ou Podium, presse au prix très bas qui fait la promotion des idoles grâce à l’argent de poche du public jeune et adolescent, marché potentiel attirant de plus en plus de convoitises.

Irène Némirowsky et le cinéma, les débuts de Chaplin
Dans l’entre-deux guerres, Ciné-Miroir, Cinémonde, Pour vous mettent à la une les photos et les nouvelles des stars. Paris-Soir (qui lancera en 1 935 Paris-Soir dimanche) ou l’Intransigeant, grands quotidiens populaires à forte diffusion, rapportent les histoires d’amour des acteurs célèbres ou font découvrir l’univers quotidien des grands de ce monde.
© Bibliothèque nationale de France
© Bibliothèque nationale de France

Point de vue. Images du monde
Né de la fusion de Point de vue et d’Images du monde, ce magazine d’informations illustré qui s’affiche comme « le journal des princes d’aujourd’hui » se spécialise dans l’actualité des têtes couronnées. À l’instar de ses concurrents, son objectif est de répondre à la curiosité du public, mais l’indiscrétion ne l’emporte pas sur le ton mesuré des articles.
Affichant ses sympathies royalistes, l’hebdomadaire consacrera sa première une avec photographie en couleur au couronnement d’Élisabeth II en 1952.
© Point de vue. Images du monde, 1948
© Point de vue. Images du monde, 1948
… à la presse people
Ce que l’on appelait la « presse à sensation » ne commettait pourtant pas beaucoup de transgressions et les procès étaient rares. Mais les choses changent avec l’apparition de Voici (édité par le groupe Prisma Presse qui publiera aussi Gala) qui devient un « journal à paparazzi » dans les années 1990. Les photographies y jouent un rôle primordial car elles matérialisent la preuve de l’existence des vedettes.
Cette presse, désormais appelée presse people, connaît une forte croissance dans les années 1980 notamment grâce au succès de Voici, qui, sur le modèle de la presse anglaise, table sur les photos volées et les reportages agressifs. Voyant sa diffusion baisser, Voici adoucira par la suite sa ligne éditoriale, réagissant ainsi à une certaine lassitude du public, et à la rigueur des condamnations suite aux plaintes des vedettes pour atteinte à la vie privée ou au droit à l’image (170 procès en 1997). Un nouveau concept avec une multiplication de photos et des textes positifs apparaît en septembre 1998 avec Oh là !, version française d’un magazine espagnol auquel le groupe Prisma presse oppose sans succès le magazine Allo qui cesse de paraître au printemps 1999. Mais Oh là ! disparaît à son tour en 2005.
Un secteur de plus en plus concurrentiel
À quoi sert la presse people ?
Autrement dit, le média people remplit une fonction de médiation en établissant un dialogue...Lire l'extrait
Depuis quelques années, la presse people se multiplie (22 titres au total en France dont Public, Closer, Oops ! ) et se diversifie. D’autant que la presse TV mais aussi la presse généraliste s’emparent aussi de ces sujets : « l’information people » est de plus en plus consommée par les lecteurs de la presse et occupe toujours davantage l’espace jadis réservé à l’actualité. Si la diffusion connaît une forte progression de 2002 à 2008, elle est en baisse depuis, concurrencée par de nouveaux magazines féminins et par le succès du web, notamment le site internet Purepeople. com et les réseaux sociaux. D’ailleurs Closer ( « Cette semaine sur Twitter » ) et Public ( « Ça buzze sur le Net » ) ont créé des rubriques qui résument les informations people des réseaux sociaux. Cependant l’année 2010 voit l’éclosion de plusieurs nouveaux titres : pendant l’été, période la plus favorable, apparaissent Gossip (groupe 20 Ans, le 9 juillet), France People (groupe Medias People, le 3 août), Secret (groupe 20 Ans, le 13 août) et People Scoop (groupe 20 Ans, le 14 août) qui répondent à une approche commerciale « low cost ». La publicité compense la baisse : en dix ans, les investissements publicitaires bruts dans les magazines people ont presque triplé, de 50 à 142 millions d’euros par an.

© Gala, 1993

Diana, un destin
© Paris Match, 1997 / photographie de Patrick Demarchelier
© Paris Match, 1997 / photographie de Patrick Demarchelier
Provenance
Cet article provient du site Presse à la Une (2012), réalisé en partenariat avec le CLEMI et l’AFP.
Lien permanent
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