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Sports d'ailleurs

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Danse de natifs
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Le gorodki
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Spiritualité, défense, cérémoniel, arts, les pratiques sportives s’insèrent dans différents pans des sociétés humaines. Plus que d’analyser leur singularité technique, il est intéressant de découvrir comment certaines d’entre elles sont comme enchâssées à un territoire et liées aux peuples qui l'habitent. Si la plupart se dotent de règles fixes avec la modernité, retracer leur histoire, c’est aussi révéler les éléments constitutifs d’une culture. Au delà de l’originalité d’un sport - rappelons que nombre d’entre eux sont communs à bien des cultures bien que leurs formes puissent varier -, le plus riche est sans doute au cœur du folklore qui s’organise autour de lui. 

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Sports d'ailleurs

Spiritualité, défense, cérémoniel, arts, les pratiques sportives s’insèrent dans différents pans des sociétés humaines. Plus que d’analyser leur singularité technique, il est intéressant de découvrir comment certaines d’entre elles sont comme enchâssées à un territoire et liées aux peuples qui l'habitent. Si la plupart se dotent de règles fixes avec la modernité, retracer leur histoire, c’est aussi révéler les éléments constitutifs d’une culture. Au delà de l’originalité d’un sport - rappelons que nombre d’entre eux sont communs à bien des cultures bien que leurs formes puissent varier -, le plus riche est sans doute au cœur du folklore qui s’organise autour de lui. 

Sumô

Japon

Le sumô est un sport de lutte japonais qui trouverait ses racines dans un rituel agraire destiné à obtenir des faveurs des dieux sur les récoltes. Exclusivement masculins, les combats se pratiquaient dans des sanctuaires. Au Moyen-Âge, la discipline se rapproche plus de l’art militaire, influencée par la culture samouraï. Ce n’est qu’au 16e siècle que les règles se stabilisent. Le combat voit s’affronter deux équipes. Deux lutteurs de l’une d’elles, après avoir lancé des poignées de sel pour purifier la salle, tapent du pied sur le sol pour chasser les mauvais esprits. Vêtus d’un cache-sexe noué au bas des reins, ils pratiquent des exercices d’assouplissement, s’observent, avant de commencer. S’enlaçant ensuite avec brutalité, ils tentent de trouver le point faible de leur adversaire et de le projeter hors de l’arène, délimitée par un cercle, ou de le faire tomber sur le dos, en moins de deux minutes.

Shunshô, auteur de cette estampe fut sans doute à l’origine du développement des estampes de sumô, bien que l’on trouve déjà ce type de représentation au 17e siècle chez Moronobu par exemple. Les corps et les expressions des lutteurs offrirent à Sunshô un sujet d’étude passionnant et insolite. Il campe ici les deux sumotori de l’équipe « Est » se préparant pour un tournoi. Le champion Urae mon est identifiable à sa situation à gauche de l’estampe, côté est. Sumiemon, à droite, se tient légèrement en retrait. Au début du tournoi, les deux lutteurs sont revêtus de tabliers (keshômawashi) en soie, aux motifs ornementaux, crêtes de vagues écumantes d’où semblent surgir des pluviers, pour l’un, et des pivoines épanouies, les « roses du Japon », dont les tiges et les feuilles se nouent en entrelacs, pour l’autre.

Baseball

Japon

En 1854 le Japon est forcé d’ouvrir deux de ses ports au États-Unis avec la signature de la convention de Kanagawa. Le pays n’a alors d’autres choix que de rompre le « sakoku », politique commerciale isolationniste en vigueur depuis 1650, et de s’ouvrir peu à peu aux échanges internationaux. En 1868, la restauration de Meiji succède à l’ère Edo. Désireux d'entamer une modernisation des savoirs et techniques, le nouveau gouvernement invite de nombreux professeurs et scientifiques étrangers, notamment au sein des universités. L’implantation de la pratique du baseball au Japon découle de cette politique d’ouverture à l’Occident. C’est l’enseignant américain Horace Wilson qui, lors de son passage à la Kaisei Gakko (aujourd’hui l’université impériale de Tokyo), apprend les règles de ce sport à ses étudiants. Le baseball gagne progressivement en popularité et le pays se dote de sa première équipe en 1878. C'est aujourd’hui une véritable institution au Japon où il fait partie des sports les plus populaires .  

Cricket

Australie

La pratique du cricket sur le continent australien commence au début du 19e siècle en Nouvelle-Galles-du Sud. Importé d’Angleterre par les colons, ce sport d'équipe qui se joue avec une balle et des battes devient vite une marque de distinction de la classe supérieure. La genèse du cricket australien est fortement marquée par les enjeux coloniaux indissociables de l’histoire du pays. L’intégration difficile des joueurs aborigènes aux équipes ou l’utilisation de la discipline par les missionnaires à des fins de « civilisation » en sont quelques exemples. En 1838 est fondé le premier club de cricket. De nombreux autres verront le jour, souvent à la demande de l’armée, dans l'État de Victoria ou en Australie Méridionale. Vers la moitié du 19e siècle, le sport pousse les portes des universités et c’est ainsi que naissent les premiers réseaux de compétition. Il n’est bientôt plus seulement le privilège des élites, attirant de plus en plus d’amateurs issus de classes sociales différentes. C’est aujourd’hui le deuxième sport favori des australiens qui ont développé leur propre style de jeu.

Śrama

Inde

Cette peinture indienne est la représentation d’un « raga », un type de pièce mélodique que l’on retrouve dans la musique indienne classique. Elle fait partie d’un ensemble de plusieurs images : le « Ragamala » (Guirlande des ragas). Sur celle-ci, intitulée Deśākhya, on distingue plusieurs athlètes. Les exercices physiques, « śrama », qu’ils effectuent sont considérés comme faisant partie des arts dans plusieurs textes sanskrits. Au centre, un athlète accomplit des mouvements sur un « stambah » (sorte de mat). À gauche, on distingue des haltères, à droite, une chaîne. La partie inférieure de l’image est occupée par une scène de lutte.

Kok-boru

Kirghizistan

Le kok-boru (« kôkbôrù »), que l’on peut traduire par « jeu du tire-bouc », est un sport originaire du Kirghizistan. Sa pratique s’étend au Kazakhstan où on l’appelle « kôkpar » et plus largement aux peuples turciques de l’Asie centrale. Il est doté d’une forte dimension rituelle et s’intègre traditionnellement à des festivités dédiées aux étapes de la vie comme le mariage ou les funérailles. Deux équipes s’y affrontent à cheval, une carcasse de chèvre remplie de sable tient lieu de ballon. L’objectif du jeu : marquer des buts avec ce dernier. Comme beaucoup de sports aux racines populaires ou folkloriques, il se dote de règles plus stables sous la période soviétique. Aujourd’hui, la chèvre a été remplacée par un moulage mais le tire-bouc reste considéré comme l’un des sports les plus brutaux au monde. C'est toutefois l'événement principal des Jeux mondiaux des nomades, qui se déroulent tous les deux ans au Kirghizistan depuis 2014.

Umkhosi womhlanga

Afrique du Sud

L’umkhosi womhlanga, que l’on peut traduire par « la danse des roseaux », est une cérémonie qui a lieu chaque année au mois de septembre dans la province sud-africaine de KwaZulu-Natal. Elle est l’héritière d’un rite de chasteté swazi, l’ « umchwasho ». Venues de toutes les régions de la province danser devant leur roi, les jeunes filles qui y participent portent de longs roseaux choisis pour leur robustesse. En effet, si ces derniers se cassent cela signifie que la porteuse n’est plus vierge. Elle doit dans ce cas s'acquitter d'une amende. Ce rituel a été largement soutenu par le roi Goodwill Zwelethini dans les années 1990, pensé alors comme une façon de réduire la transmission du VIH. Ici, la photographie a été prise à Pietermaritzburg en 1925 lors du voyage du futur Édouard VIII en Afrique du Sud. On y distingue les costumes traditionnels caractéristiques de la danse : bracelets de cheville, jupes et ceintures.

Jonglage

Égypte

La plus ancienne trace connue de la jonglerie est une peinture murale, ornant le tombeau de Khéty, fils de Baquet III, situé sur le site de la nécropole princière de Beni Hassan en Haute-Égypte. Deux femmes tendent les mains, un objet rond dans chaque main, un troisième flottant en l'air au-dessus d'elles. Une autre femme est dans une position similaire, mais avec un bras croisé devant la poitrine. Les égyptologues notent que les cheveux des femmes sont coiffés dans un style formel, ce qui pourrait indiquer que la scène fait partie d'une sorte de cérémonie. Si nous ne connaissons ni le nom ni la fonction de l'activité, du moins avons-nous ici une preuve de l’existence de la jonglerie vers 2000 ans av. J.-C. Cette reproduction de la peinture murale a été réalisée par l’artiste Alexandre Duchesne qui faisait partie de l’expédition franco-toscane en Égypte entreprise par Jean-François Champollion (1828). 

Lutte

Ouzbékistan

Les peuples de l’Asie centrale sont nombreux à avoir une culture de la lutte. Elle s’y pratique au corps à corps ou avec une serviette, comme dans le « kourash » ouzbek. Cette illustration du 16e siècle accompagne une histoire du premier chapitre du Golestan, œuvre morale du poète persan S’adi écrite en vers et en prose vers 1258. Un homme ayant atteint un excellent niveau dans l’art de la lutte avait pris sous son aile un de ses disciples et lui avait appris à maîtriser plus de trois cent tours. Le temps passa et l’apprenti développa un fort orgueil. Il s'estimait aussi talentueux que son professeur. Désapprouvant ce trait, le sultan organisa un combat entre les deux lutteurs devant toute sa cour. Ce dernier fut remporté par le maître qui avait gardé pour lui un dernier tour. Ces lignes explorent le thème de la fidélité et sont suivies d’une morale qui prend la forme d’un distique. 

Calcio florentin

Italie

Si « calcio » signifie « football » en italien, le « calcio florentin » n’est pas l’équivalent de ce dernier. On y retrouve certes quelques éléments de ce qui allait devenir le football, mais il présente également des ressemblances avec la lutte ou le rugby. Comme de nombreux sports de balle - pensons à la soule picarde -, il jouit d’une grande popularité à l’époque médiévale. D’innombrables rues de Florence sont le décor de parties de calcio jusqu’à la fin du 17e siècle. Elles s’intégrent souvent à des festivités populaires, comme le Carnaval, et séduisent quelques nobles comme Laurent II de Médicis. L’estampe présentée ici est l’une des dernières représentations du sport avant sa disparition pour une longue période. Ce n’est que pendant les années 1930 que de nouvelles parties sont disputées, voyant s’affronter les quartiers historiques de Florence, chacun arborant ses couleurs.

Lancer de marteau

Écosse

Le lancer de marteau est l’une des épreuves des Highlands Games, une tradition qui trouve ses racines dans la structure clanique qui fut longtemps celle de la société écossaise. Plusieurs sources indiquent que des compétitions sportives étaient organisées dans la région des Highlands à l’occasion d’assemblées de clans ou lors de rencontres entre plusieurs clans. Après l'ultime répression des rébellions jacobites en 1746, le pouvoir britannique entreprend d’effacer le patrimoine et le folklore écossais mettant en péril de telles traditions. Toutefois, de nouvelles rencontres ont lieu au cours du 19e siècle et ce jusqu’à nos jours, mais elles ne se limitent pas aux frontières de l’Écosse. Véritable célébration de la culture écossaise, elles concernent toute la diaspora et prennent pour cadre les États-Unis, le Canada, mais aussi l’Australie ou la Nouvelle-Zélande. Des concerts de musique traditionnelle entourent souvent ces événements. 

Lacross

Amérique du Nord

Le lacrosse ou « la crosse » est l’héritier de très anciens jeux collectifs pratiqués entre autres par des peuples iroquois, algonquins et hurons-wendats d’Amérique du Nord bien avant la découverte du continent américain par les Européens. Lié à des aspects rituels, il contribuait aux rapports sociaux entre les peuples. Doté de règles fixes au milieu du 19e siècle, sa pratique est alors l’occasion de rencontres sportives entre natifs et canadiens d’origines européennes. Très populaire au Canada mais aussi aux États-Unis, notamment dans les lycées, il présente de nombreuses similitudes avec le hockey sur gazon. Munis de manches dotés de filets - qui donnent son nom à la discipline -, les joueurs s’affrontent en deux équipes et ont pour objectif d’envoyer la balle dans le but adverse.

Chunkey

Amérique du Nord

Le mot « chunkey », qui peut aussi s’écrire « tchung kee » proviendrait probablement d’une langue siouane. Le sport, dont certaines versions existent en Arctique ou en Amérique centrale, se joue à l’aide de bâtons et de disques. Les participants font d’abord rouler le disque, puis, lorsque celui-ci s’arrête, ils lancent chacun leurs bâtons en espérant les voir atterrir le plus près possible de cette cible. Parfois, le disque est percé et le but est alors d’atteindre la partie vide de l’objet. Ce sport, sans doute originaire de la région qui correspond désormais à l'état du Missouri, était encore pratiqué par plusieurs peuples natifs d'Amérique du Nord lorsque les Européens ont découvert le continent et n'a disparu des usages que plus tard. 

Danse de natifs

Brésil

Cette image est issue du recueil Voyage pittoresque et historique au Brésil, ou Séjour d'un artiste français au Brésil, depuis 1816 jusqu'en 1831 inclusivement réalisé par le peintre Jean-Baptiste Debret dans le cadre d'une mission artistique au Brésil commanditée par Jean VI de Portugal. Si l’artiste manifeste la volonté de documenter de façon réaliste ce qu’il observe lors de son voyage, il ne faut pas oublier que cette représentation ayant été exécutée dans un contexte colonial, il est extrêmement difficile de déterminer de quelle discipline il s'agit exactement et à quel peuple appartiennent les « danseurs ». Il est possible que l'artiste ait superposé les attributs et pratiques de différentes cultures amazoniennes au sein de la même œuvre. Il aurait rencontré durant son séjour plusieurs natifs issus de différents peuples forcés par les colons de se rendre à Rio. Ici, la pratique sportive et le folklore qui l’entoure viennent nourrir les clichés et représentations de l'imaginaire colonial. 

Le gorodki

Russie

Le gorodki est un jeu sportif dont le nom signifie :  « le jeu des petites villes ». On ne saurait dater l’origine de sa pratique qui puise ses racines dans le folkore russe. On trouve toutefois l’une de ses premières descriptions détaillées dans le Règlement ecclésiastique (1721) de Théophane Prokopovitch, proche de Pierre le Grand.  Ses règles ne s’uniformisent qu’au début du 19e siècle et ce n’est qu’en 1936 que des compétitions nationales annuelles voient le jour en URSS.

En Europe, l'intérêt pour la pratique va croissant au cours du 19e siècle. On retrouve de nombreuses descriptions du jeu dans les albums de voyageurs donnant un aperçu des traditions russes. En 1918, L’Intermède : littéraire, sportif et musical dirigé par Pierre Saint-Lanne, fait même état de la pratique du gorodki dans un camp de prisonniers français situé à Würzburg en Bavière. C’est l’occasion pour le lecteur d’en apprendre davantage sur les règles du jeu. Rappelons toutefois que ce texte laisse entrevoir certains préjugés de l’auteur à l’égard des « slaves » :

« […] au moyen de quilles disposées dans une petite enceinte de forme carrée, on forme diverses figures successives qui, dans l’esprit naïf des joueurs slaves, représentent quelque chose de ressemblant à des maisons ou aux rues d’un village. […] il suffit de voir les joueurs au travail pour se rendre compte qu’ils ne cherchent qu’un résultat : celui de faire voltiger le plus vigoureusement possible les quilles qui se dressent devant eux. Les joueurs se partagent en 2 camps égaux et sont armés chacun de deux bâtons, deux bonnes triques pesant leur bon poids, et tantôt de près ils s’évertuent, en lançant leurs bâtons à faire sauter les quilles hors de l’enceinte carrée. »