Pierre Carlet de Marivaux

On ne sait pas grand-chose de la vie de Marivaux. Né en 1688 à Paris, fils d'un fonctionnaire nommé en Auvergne, le jeune homme semble destiné à une carrière de petit noble. Son goût et son talent littéraire en décident autrement. Publiant dès 1712 sa première pièce, Le Père prudent et équitable, il se fait rapidement l'auteur par excellence de la comédie galante. Les titres en eux-même appellent les quiproquos et les intrigues amoureuses : La Surprise de l'Amour (1722), La Fausse Suivante (1724), Le Jeu de l'Amour et du hasard (1730)... Observateur fin et sensible, Marivaux ne se lasse de décrire les délicatesse du coeur féminin et les mille petits travers amoureux.

Réduire la carrière artistique de Marivaux à la comédie serait toutefois ignorer tout un pan de son oeuvre : romans, feuilles de journaux, parodies d'Homère ou de Fénelon notamment. Souvent décrié pour son style, ses jeux de mots et ses nombreux néologismes, il entre néanmoins à l'Académie française en 1742, grâce au soutien de Mme de Tencin dont il fréquente régulièrement le salon. Une reconnaissance qui bride beintôt sa fertilité littéraire, l'entraînant à écrire de petites pièces en un acte. Mort d'une pleurésie en 1763, Marivaux, l'amoureux des mots, a marqué durablement la langue française, contribuant à diffuser des expressions comme « tomber amoureux » ou « mettre en valeur ».