-
Vidéo
Le Roman de Renart
-
Album
Les épisodes du Roman de Renart en images
-
Article
La satire animale
-
Article
Le Roman de Renart et ses branches
-
Article
Oyez, oyez ! Sept histoires du Roman de Renart
-
Album
Les enluminures du Roman de Renart
-
Article
Un manuscrit illustré du Roman de Renart
-
Article
Le Roman de Fauvel
-
Livre à feuilleter
Roman de Renart
La satire animale

Bibliothèque nationale de France
Le loup et l’agneau ; le rat et la grenouille
Julien Macho est un humaniste français de la fin du 15e siècle, docteur en théologie appartenant à l'ordre des Ermites de Saint-Augustin. Il a travaillé sur le corpus des Fables d'Ésope d'après une édition latino-allemande. L'Ésope de Macho connut un certain succès : il parut à Lyon en 1480 et fut réimprimé une douzaine de fois.
Bibliothèque nationale de France
La tradition fait d’Ésope le créateur du genre littéraire des fables.
Sa vie est mal connue. Grec d’origine phrygienne, Esope aurait vécu au 6e siècle avant J.-C. On dit de lui qu’il était bègue et bossu. Esclave au service de plusieurs maîtres, il aurait été affranchi par Xanthus, avant de voyager en Afrique et en Orient. Il serait mort à Delphes, précipité du haut d’un rocher, pour avoir dénoncé les fautes commises par les prêtres d’Apollon.
Esope est l’héritier d’une tradition orale : des fables étaient connues bien avant lui. Quelque 240 fables qui lui sont attribuées, mais il est impossible de savoir quelle est la part de l’inventeur de celle du compilateur.

Le Grand combat des rats et des grenouilles
La Batrachomyomachie, c’est-à-dire le Combat des rats et des grenouilles est une parodie de l’Iliade, écrit à l’imitation d’Homère, avec son style. Les rats sont les Grecs, Rongecroûte le Ménélas, Rognerapine l’Achille ; les grenouilles sont les Troyens et Maxigoître le Pâris. Beaucoup de pensées et d’expressions qu’Homère applique aux choses les plus sérieuses y sont tournées en dérision. Les descriptions se répondent d’un texte à l’autre. Ainsi les armures des grenouilles et des rats correspondent-elles à celles des héros homériques. Les dieux mêmes sont parodiés : Zeus lance la foudre pour sauver les grenouilles comme il le fait au chant VIII de l’Iliade pour sauver les Troyens.
© Bibliothèque nationale de France
© Bibliothèque nationale de France
Etait aussi célèbre une parodie de l’Iliade – la Batrachomyomachie, c’est-à-dire le Combat des rats et des grenouilles – longtemps attribuée à Homère mais sans doute écrite au 5e siècle av. J.-C. par Pigrès d’Halicarnasse, si l’on en croit Plutarque.

Le Renard et le Chien
De nombreuses fables inspirées d’Ésope circulent au Moyen Âge. Elles sont écrites en latin par Phèdre (1er siècle), Babrius (2e siècle) et Avianus (fin du 4e siècle). Les fables d’Avianus sont étudiées par tous les écoliers. Celles de Phèdre, largement recopiées dans les monastères, font l’objet, vers 1175, de deux adaptations en vers latins, qu’on appelle le Romulus.
Ces fables, familières aujourd’hui encore grâce à La Fontaine, mettent en scène un monde animal pour un enseignement moral qui se double souvent d’une satire sociale et politique. C’est sur ce modèle qu’au milieu du 12e siècle un moine de Gand, appelé Nivard, rédige un poème en latin de 6500 vers, Ysengrimus, où apparaissent le personnage de Reinardus et ses premières aventures.
Bibliothèque nationale de France
Bibliothèque nationale de France
Les poètes latins reprennent le corpus des Fables d’Esope : Phèdre au 1er siècle après J.-C. ; Babrius, au 2e siècle, qui versifie en grec dans une métrique latine (le vers "iambique") ; Avianus à la fin du 4e siècle après J.-C. De leurs trois collections dérivent les fables en latin qui circulent au Moyen Âge.
La tradition orientale

Les deux chacals Kalîla et Dimna
Le recueil d’apologues, destiné à l’éducation morale des princes, doit son titre aux héros, deux chacals nommés Kalîla et Dimna. Riche de 98 miniatures, ce manuscrit, le plus ancien conservé, constitue un bel exemple de l’esthétique classique de la peinture arabe alliant stylisation (particulièrement dans le dessin des végétaux) et précision du détail (expressivité des animaux). Le peintre utilise une palette très étendue de couleurs.
Bibliothèque nationale de France
Bibliothèque nationale de France
Le texte indien du Panchatantra, un recueil de contes et d’apologues sanskrits attribués au sage Bipdaï, est à l’origine de la tradition orientale des fables. Des préceptes y sont illustrés par des fables qui mettent en scène tout un bestiaire parlant à comportement humain. Ces fables indiennes sont traduites vers 750 par Ibn al-Muqaffa’ dans une version arabe destinée à l’éducation morale des princes, le Livre de Kalîla et Dimna, du nom des deux chacals héros du livre.
Les fables médiévales
En Occident, les fables latines d’Avianus sont étudiées par les écoliers du Moyen Âge. Celles de Phèdre sont largement recopiées dans les monastères et font l’objet, vers 1175, de deux adaptations en vers latins, qu’on appelle Romulus.

La fable du corbeau et du renard
Cette enluminure, qui illustre le chapitre intitulé « De flaterie ou adulation », représente la célèbre fable du corbeau et du renard.
Bibliothèque nationale de France
Bibliothèque nationale de France

Frontispice des fables
Les recueils de fables en français tirent leur nom d’Isopets du célèbre esclave grec Esope, même si leur source principale est le Romulus en latin. Il en existe quatre versions principales : deux découlent de Walter l’Anglais, les deux autres d’Alexandre Nequam. Quelques manuscrits ajoutent 18 fables d’Avianus (l’Avionnet) à la traduction du Romulus de Walter l’Anglais. Bien avant La Fontaine, le bestiaire des fables est déjà bien installé dans la culture française. Ici sont représentés « Le loup et l’agnelet », « Le corbeau et le renard », « La cigogne et la grenouille », « Le renard et la cigogne ».
© Bibliothèque municipale de Besançon
© Bibliothèque municipale de Besançon
La première, qui compte 60 fables, a été rédigée par le chapelain du roi d’Angleterre Henri II Plantagenêt, Walter l’Anglais, pour l’éducation du jeune roi de Sicile Guillaume II. Des moralités à portée générale viennent conclure chaque fable sur un ton sentencieux.
La seconde est l’œuvre de l’Anglais Alexandre Nequam : ses 42 fables animalières sont avant tout un outil d’enseignement, destiné à fournir des exemples moraux pour les sermons.
Marie de France
Vers 1180, la grande poétesse Marie de France écrit le premier recueil de fables en français à partir du Romulus. Elle est la première à concevoir la fable en tant que genre littéraire à part entière, autonome et vivant, où il est possible de faire œuvre créatrice. Dans ses 103 fables, dont un quart est nouveau, Marie de France met davantage en avant la morale que le récit lui-même.

Recueil de pièces versifiées en ancien français comprenant les Fables de Marie de France
Active en 1160 et 1190, Marie de France est la première femme écrivain française, mais on ne sait quasiment rien d’elle, si ce n’est ce qu’elle écrit elle-même dans l’épilogue de ses Fables : « Marie ai num, si sui de France » (J’ai pour nom Marie et je suis de France). Vivant probablement en Angleterre, liée à la cour d’Henri II Plantagenêt et d’Aliénor d’Aquitaine (ses Lais sont dédiés à un roi, sans doute Henri II), elle devait être originaire d’Île-de-France. Son œuvre manifestant une grande culture, on la suppose abbesse d’un monastère (peut-être celle de Reading, demi-sœur illégitime d’Henri II). On a conservé d’elle trois œuvres, d’inspiration assez différente :
- les Lais (ca. 1160-1175), recueil de douze courts récits en octosyllabes à rimes plates, de dimensions variables (de 100 à 1000 vers). Marie dit avoir écrit et « assemblés » ses textes à partir de « lais bretons ». Un seul de ses lais est à proprement parler arthurien, le Lai de Lanval. L’amour, le plus souvent en marge de la société (neuf des douze lais racontent des amours adultérines), est le sujet principal du recueil : le plus court mais peut-être le plus beau de ces textes, le Lai du chèvrefeuille, se rapporte ainsi à l’histoire de Tristan et Iseut.
- un recueil de Fables (entre 1167 et 1189) qui est la première adaptation en français des fables ésopiques connue.
- Le purgatoire de saint Patrice (après 1189), qui propose une évocation détaillée des souffrances du Purgatoire, et s’inscrit dans la tradition des voyages vers l’Au-delà.
Bibliothèque nationale de France
Bibliothèque nationale de France

La cigale et la fourmi
Bibliothèque nationale de France
Bibliothèque nationale de France
À sa suite, plusieurs recueils de fables en français sont rédigés et diffusés sous les noms d’isopets et d’avionnets, adaptations populaires françaises d’après Ésope et Avianus.
Le bestiaire médiéval
Dans le bestiaire médiéval, les mœurs des animaux renvoient à l’Écriture. Les fables utilisent l’animal comme miroir de l’homme, le mettent en scène dans des histoires qui reflètent la société de manière critique et satirique, et en tirent une morale.

Fables d’Ésope
Le Loup et le Chien : fable contre ceux qui vendent leur liberté
Le loup et le chien vont ensemble. Comment se fait-il que tu sois si gras, dit le loup au chien ?
- C’est que je garde la maison de mon maître, répond le chien. Mais le loup voit à son cou un collier...
Le Lion et l’Âne : fables contre ceux qui épouvantent les autres et contre ceux qui entrent sans réfléchir dans la maison des puissants
Au sommet de la colline, l’âne brait le plus fort qu’il peut pour épouvanter les animaux, mais le lion le connaît, il n’a pas peur.
Le Renard et le Lion qui feint d’être malade : le lion fait semblant d’être souffrant et, lorsque les animaux viennent le visiter dans son antre, il les mange. Arrive le renard... Au vu des traces de pattes qui entrent mais ne sortent pas, il comprend la ruse.
Bibliothèque nationale de France
Bibliothèque nationale de France

Bestiaire divin
Le goupil ne vit que de vol et de tricherie. Quand la faim le presse, il se roule sur de la terre rouge et il semble être tout ensanglanté : alors il s’étend dans un lieu découvert, retenant son souffle et tirant la langue, les yeux fermés et rechignant les dents, comme s’il était mort. Les oiseaux viennent tout près de lui sans défiance, et il les dévore. Ainsi le démon dévore l’imprudent qui ne se défie pas de ses ruses. Mais les hommes sages qui savent apprécier les moyens qu’il emploie, c’est à dire les buveries, les ivresses et les lécheries, pour surprendre les insensés, n’ont garde de se laisser prendre dans ses pièges.
Bibliothèque nationale de France
Bibliothèque nationale de France
On retrouve une trentaine de fables dans le Miroir historial, une des trois parties du Grand Miroir de Vincent de Beauvais traduit en français par Jean de Vignay en 1332. Certaines, comme « Le corbeau et le renard », sont diffusées par le Roman de Renart, ensemble de textes composés entre 1170 et 1250, inspirés de fables antiques, récits folkloriques et textes latins tel l’Ysengrinus du moine Nivard (1148).
Le Roman de Renart
Cette véritable épopée animale, parodiant les chansons de geste, raconte les aventures d’un goupil (à l’époque, nom commun du renard) appelé Renart (nom propre qui deviendra nom commun, témoignant du succès de l’œuvre). L’animal rusé passe son temps à imaginer des tours pour trouver sa nourriture et à chercher querelle aux bêtes de la ferme et de la forêt : le coq Chanteclerc, le corbeau Tiécelin, le chat sauvage Tibert, l’ours Brun… et surtout le loup Ysengrin qu’il ridiculise.

Le roman de Renart
Bibliothèque nationale de France
Bibliothèque nationale de France

Renart le nouvel
À genoux, Renart demande pardon au roi Noble, assis sur son trône avec son sceptre à la main, à Hardi le léopard, qui fait office de chancelier, et à Ysengrin, le loup. Ils sont vêtus comme des hommes.
Bibliothèque nationale de France
Bibliothèque nationale de France
Si la partie la plus ancienne adopte l’ironie d’un conte animalier comique, les branches plus récentes ont une tonalité complètement anthropomorphique : la société animale est structurée et fonctionne comme la société médiévale, avec son roi (Noble, le lion) et sa reine (Fière, la lionne), les barons, les courtisans, le connétable Ysengrin, les seigneurs qui s’affrontent et les vassaux qui subissent. Noble est un roi idéal, juste, indulgent et recherchant la paix.
Le Roman de Fauvel
À la même époque (1310-1314), Gervais du Bus écrit le roman de Fauvel, qui raconte l’histoire d’un âne devenu roi. Véritable pamphlet contre l’ordre établi et contre le roi Philippe le Bel, il décrit un « monde à l’envers » où les hommes se conduisent comme des bêtes, où le pape se soumet au roi, où les prêtres et les moines sont riches et corrompus, et où toutes les couches de la société viennent « torcher Fauvel ».

Maître de Fauvel
Philippe IV le Bel, roi de France de 1285 à 1314, est ici caricaturé sous la forme d’un âne méchant et pervers dont les six lettres du nom, Fauvel, sont les initiales de six vices : Flatterie, Avarice, Vilenie, Variété (Velléité), Envie, Lâcheté.
Au Moyen Âge la lettre U équivaut à la lettre V. Des scandales privés ou politiques ont fait de lui un roi indécis, cible de la caricature.
Bibliothèque nationale de France
Bibliothèque nationale de France
La Fontaine et Orwell
Avec Jean de La Fontaine (1621-1695) se poursuit la tradition qui consiste à s’abriter ainsi derrière des animaux pour faire passer une critique du pouvoir et de la société ou énoncer une morale. Dans son introduction aux Fables, il s’inscrit dans cette longue tradition en se réclamant d’Ésope.

Le Corbeau et le Renard
En 1894, les éditions Flammarion publient deux précieux petits volumes de Fables de La Fontaine, imprimées sur du papier de soie et illustrées de vingt-huit estampes sur double page, œuvre de cinq artistes japonais. C’est la plus ou moins grande difficulté à traduire le sens des fables aux artistes Japonais qui a déterminé le choix des fables. La nouveauté de l’inspiration tient à l’influence de l’art animal japonais traditionnel, bien que chaque artiste ait livré une illustration selon le style de l’Ecole à laquelle il appartient. Cette illustration de la fable « Le Corbeau et le Renard » est un bel exemple de l’art de l’estampe japonaise : le monde est flottant, sans sol, les dessins sont délicats, les touches de couleurs sont subtilement réparties, les traits peu nombreux mais expressifs. Cette fable a un caractère universel et peut donc être replacée comme ici dans un univers japonais. On remarque surtout la belle couleur orange du renard qui, la patte levée, semble être déjà en train d’utiliser sa ruse, en flattant le corbeau, afin de récupérer son fromage.
© Bibliothèque nationale de France
© Bibliothèque nationale de France
La Fontaine avait en effet une grande culture classique grecque et latine. Il connaissait Ésope aussi bien que Kalîla et Dimna. Bien que ses fables étaient dédiées à l’éducation du Dauphin, le futur roi, La Fontaine a surtout critiqué la société dans laquelle il vivait : « Je me sers des animaux pour instruire les hommes ».

Jean de La Fontaine
La Fontaine est sans doute l’auteur du 17e siècle le plus souvent représenté. Paradoxe pour un homme dont le manque d’éclat et la modestie sont presque légendaires.
Le portrait de Hyacinthe Rigaud est probablement daté de 1684, année où le poète entre à l’Académie française. Il a alors 63 ans et est auréolé de la gloire des Fables.
Il ne nous regarde pas, séduit par un ailleurs qui aimante la vivacité aigue de son regard. Les lourdes paupières ne laissent rien passer de sa perçante lucidité, ni les lèvres trop minces de son redoutable appétit pour les plaisirs du siècle… « Il a le nez fureteur et long, le nez des cousins créanciers Pidoux, auxquels il aimerait bien ne devoir que son nez. Il a une large bouche. Mais la taille est haute, le buste est noble. » Ainsi le décrira en 1936 Giraudoux dans les Cinq tentations de La Fontaine.
© Bibliothèque nationale de France
© Bibliothèque nationale de France

Le chat et le vieux rat
« J’ai lu chez un conteur de fables,
Qu’un second Rodilard, l’Alexandre des chats,
L’Attila, le fléau des rats,
Rendait ces derniers misérables :
J’ai lu, dis-je, en certain auteur,
Que ce chat exterminateur,
Vrai Cerbère, était craint une lieue à la ronde :
Il voulait de souris dépeupler tout le monde.
Les planches qu’on suspend sur un léger appui,
La mort aux rats, les souricières,
N’étaient que jeux au prix de lui.
Comme il voit que dans leurs tanières
Les souris étaient prisonnières,
Qu’elles n’osaient sortir, qu’il avait beau chercher,
Le galant fait le mort, et du haut d’un plancher
Se pend la tête en bas. La bête scélérate
À de certains cordons se tenait par la patte.
Le peuple des souris croit que c’est châtiment,
Qu’il a fait un larcin de rôt ou de fromage,
Égratigné quelqu’un, causé quelque dommage,
Enfin qu’on a pendu le mauvais garnement.
Toutes, dis-je, unanimement
Se promettent de rire à son enterrement,
Mettent le nez à l’air, montrent un peu la tête,
Puis rentrent dans leurs nids à rats,
Puis, ressortant, font quatre pas,
Puis enfin se mettent en quête.
Mais voici bien une autre fête :
Le pendu ressuscite, et sur ses pieds tombant,
Attrape les plus paresseuses.
"Nous en savons plus d’un, dit-il en les gobant :
C’est tour de vieille guerre, et vos cavernes creuses
Ne vous sauveront pas, je vous en avertis ;
Vous viendrez toutes au logis."
Il prophétisait vrai : notre maître Mitis
Pour la seconde fois les trompe et les affine,
Blanchit sa robe et s’enfarine,
Et de la sorte déguisé,
Se niche et se blottit dans une huche ouverte.
Ce fut à lui bien avisé :
La gent trotte-menu s’en vient chercher sa perte.
Un rat sans plus s’abstient d’aller flairer autour :
C’était un vieux routier : il savait plus d’un tour ;
Même il avait perdu sa queue à la bataille.
"Ce bloc enfariné ne me dit rien qui vaille,
S’écria-t-il de loin au général des chats.
Je soupçonne dessous encor quelque machine.
Rien ne te sert d’être farine ;
Car quand tu serais sac, je n’approcherais pas."
C’était bien dit à lui ; j’approuve sa prudence :
Il était expérimenté,
Et savait que la méfiance
Est mère de la sûreté. »
© Bibliothèque nationale de France
© Bibliothèque nationale de France
La fable du Corbeau et du Renard parle ainsi avant tout de la cour du roi Louis XIV où les courtisans vivaient de flatterie. Tout comme dans le Roman de Renart, les animaux chez La Fontaine sont un moyen déguisé de critiquer les travers d’une société des hommes.
George Orwell (1903-1950) prend lui aussi le masque de l’animal pour dénoncer les utopies du 20e siècle : paru au lendemain de la Seconde guerre mondiale, La ferme des animaux (1945) brosse le tableau d’une république des animaux, sorte de communauté égalitaire, qui vire à la dictature et l’esclavage.
On trouve aujourd’hui le même procédé dans les bandes dessinées, notamment Maus d’Art Spiegelman.
Lien permanent
ark:/12148/mm7r0s9tkr5r1