Le noir et blanc dans les collections de la BnF

Si la photographie en couleur est exposée dès les années 1950 par le Cabinet des Estampes (actuel département des Estampes et de la photographie) et conservée depuis les années 1970 à la Bibliothèque nationale, celle-ci reste le conservatoire privilégié des procédés en noir et blanc, qu’ils soient appliqués à la photographie d'art ou au reportage.

Cette dominante peut d’abord s’expliquer par des problématiques de budget et de modes de conservation : de conception moins coûteuse et moins sophistiquée, la photographie en noir et blanc a d’abord échappé à l’envolée des prix et des formats connue par la photographie couleur dans les années 1980 ; elle est aussi à l’époque moins instable que les procédés couleur. Tout ceci la rend plus accessible et propre à la conservation.

Mais au-delà de ces questions pratiques, la dominante noire et blanche des collections photographiques de la BnF s’inscrit dans la tradition du clair-obscur de la gravure artistique et de la neutralité de ton de l’iconographie documentaire, qui furent deux piliers historiques des fonds de l’ancien Cabinet des Estampes.

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Yvette Troispoux, Jean-Claude Lemagny devant son portrait exposé à la galerie Agathe Gaillard à Paris

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Bibliothèque nationale de France

Cette tendance tient aussi beaucoup aux préférences esthétiques et prises de position critiques du conservateur en charge des enrichissements photographiques contemporains entre 1968 et 1996.

Promouvant la dimension artisanale et sensible de la photographie, sa force graphique et sa portée poétique, Jean-Claude Lemagny a non seulement défendu mais également encouragé l’expression en noir et blanc auprès de toute une génération de photographes, de la France aux Etats-Unis, en passant par l’Europe de l’Est, l’Amérique latine et le Japon.