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Champavert, contes immoraux

Pétrus Borel
Champavert, contes immoraux, page de titre
Champavert, contes immoraux, page de titre

Bibliothèque nationale de France

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Écrit par Pétrus Borel, Champavert est un recueil de sept contes cruels dont les histoires sont empreintes de violence et de cruauté mais aussi d’humour noir et de burlesque.

Atrocités sanglantes

Sous-titré Contes immoraux (en référence aux Contes moraux de Marmontel, grand succès du 18e siècle), le recueil paraît en 1833 chez l’éditeur Renduel. Ces sept contes relatent des histoires variées mais toutes ancrées dans la barbarie et l’injustice : un séducteur amène sa belle à l’échafaud, un mari trompé finit pas disséquer le corps de sa femme et de ses amants, un sorcier jamaïquain est exécuté, une juive est violée et assassinée, un poète tue son amante par-dessus la tombe de son enfant mort-né qu’il vient de déterrer, etc. Ces récits traversent différents pays et villes  ̶  Paris, Lyon, Madrid, Cuba, Jamaïque  ̶  et survolent les époques  ̶  Moyen-Âge, Renaissance, Premier Empire ou époque contemporaine.

Champavert, contes immoraux, frontispice
Champavert, contes immoraux, frontispice |

Bibliothèque nationale de France

Malgré cette diversité, on retrouve les mêmes thématiques : l’adultère, le crime, la femme violée ou assassinée, le suicide. Car ces Contes immoraux empruntent beaucoup à la « littérature frénétique », genre en vogue à cette époque, qui recherche le hideux, le sanglant, l’atroce. Ces histoires démontrent que la violence et la cruauté engendrées par les passions humaines restent inchangées quels que soient le temps et le lieu.

Et, toujours en toile de fond, le suicide, rêvé ou effectué, est présenté comme l’un des rares moyens d’échapper à la chape sociale qui lie et avilit. Dans sa préface, Pétrus Borel affirme d’ailleurs qu’il est en fait Champavert le Lycanthrope, héros d’un de ses contes, qui s’est déjà donné la mort : l’auteur devient ainsi un personnage de fiction dans sa propre fiction.

Un style inclassable

Borel utilise beaucoup l’humour noir, en mélangeant les niveaux de langage, jusqu’au grotesque (telle la demande de Passereau l’étudiant : « Je désirerais ardemment que vous me guillotinassiez »), en utilisant des répliques de mélodrames (juste avant d’être tuée par son amant, Flava s’exclame : « Frappe moi, que je meure la première !… Tiens, frappe-là, c’est mon cœur ! »), et des termes bizarres (des latinismes et anglicismes, des épigraphes obscures et des références cryptiques). L’ensemble casse les conformismes littéraires, rendant ce livre difficile à inscrire dans un genre précis.

Édité trois fois au 19e siècle, Champavert a connu un (relatif) succès à notre époque, tant par ce qu’il annonce (le roman criminel, le fantastique et l’horreur, le récit parodique) que par sa singularité.

Sélection d’extraits

Monsieur de l’Argentière, l’accusateur

Pétrus Borel, Champavert, contes immoraux, « Monsieur de l’Argentière, l’accusateur », 1833
Son procès s’instruisit longuement ; et, après quatre mois de détention et de contact avec tout ce qu’il...
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Don Andréa Vésalius, l’anatomiste

Pétrus Borel, Champavert, contes immoraux, « Don Andréa Vésalius, l’anatomiste », 1833
V. Opificina Nous voici dans l’ouvroir ou laboratoire de Vésalius : une grande salle...
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Passereau, l’écolier

Pétrus Borel, Champavert, contes immoraux, « Passereau, l’écolier », 1833
Là-dessus, se dirigèrent vers la rue de Rivoli, notre écolier et notre soldat, ou notre soldat et notre...
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Champavert, le lycanthrope

Pétrus Borel, Champavert, contes immoraux, « Champavert, le lycanthrope », 1833
Or, voici pour le serment que tu m’avais fait et que tu trahis.
Et voici pour le mien que je parjure...
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Provenance

Cet article provient du site Les Essentiels de la littérature (2017).

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