Un Coran égyptien en muhaqqaq




Ce Coran en un seul volume a été réalisé en Égypte sous le règne du sultan Qait Bay (1467-1496). Sa calligraphie est caractéristique de cette période : la copiste emploie deux styles différents, le muhaqqaq, qui sert à noter le texte, et le thuluth, utilisé pour le titre des sourates, écrites à l'or. Le décor des marges est particulièrement riche : vignettes, larmes, médaillons indiquent les grandes divisions du texte.
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La page-tapis
Le décor du champ de cette page-tapis est construit à partir d’un entrelacs d’arcs de cercle, construction dont on trouve quelques exemples dans des corans anciens, ainsi qu’aux 11e et 14e siècles. On ne connaît pas d’autre exemple connu de ce motif probablement triangulaire, au dessus de l’encadrement d’une page tapis et qui donne à l’ensemble l’aspect d’une tabula ansata. Dans les marges de corans pré-mamelouks, en revanche, on rencontre parfois ce thème décoratif. Une marque indique que ce coran a été constitué waqf par le sultan mamelouk Qâ’it Bäy qui régna au Caire de 1467 à 1496.
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© Bibliothèque nationale de France
Le cadre
Le cadre est un élément du décor qui, à la fin de l’époque mamelouke, devient de plus en plus fréquent dans les corans. Il ne saurait être compris comme une délimitation de l’espace dédié au texte sacré : celui-ci le déborde largement, des lettres en rompent la ligne, de même qu’un séparateur de versets, d’autres sont tracées à l’extérieur, puisqu’il n’est pas possible de couper les mots. Dans le cadre du centre, figure le titre de la sourate VIII, al-Anfâl (Le Butin), nombre de ses versets et indication de son origine médinoise. Les versets sont séparés par des motifs circulaires contenant le mot âya (verset) en caractères coufiques sur fond rouge. Les signes sont placés entre les lignes. Dans la marge, un motif en frorme de larme évoque la lettre hâ’, dont la valeur numérique est cinq, marquant ainsi un groupe de cinq versets. Certains passages du Coran imposent une inclination rituelle à la fin de leur récitation. Ils sont signalés en marge du texte par le mot sajda, ici dans un motif de forme allongée au lignes courbes.
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Groupe de versets
Fin d’un groupe de dix versets. Le nom de la dizaine (80) y est inscrit. Ce signe est placé en marge. Titre de la sourate XXXVII, Al-Sâfât, Ceux qui sont placés en rangs, nombre de ses versets et indication de son origine mekkoise.
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Titre de la sourate
Titre de la sourate XLIV, al-Dukhân (La fumée), avec le nombre de ses versets et l’indication de son origine mekkoise. Chacune des vignettes qui accompagnent les titres est différente des autres.
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