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Le Panthéon égyptien de Jean-François Champollion

Panthéon égyptien
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Panthéon égyptien

Panthéon égyptien

Panthéon égyptien
Panthéon égyptien de Champollion

Panthéon égyptien de Champollion

Panthéon égyptien de Champollion
Panthéon égyptien

Panthéon égyptien

Panthéon égyptien
Panthéon égyptien de Champollion

Panthéon égyptien de Champollion

Panthéon égyptien de Champollion
Panthéon égyptien

Panthéon égyptien

Panthéon égyptien
Amon
 

Amon

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«  AMON, AMON-RA OU AMON-RÉ

Ce dieu, de forme humaine, est ici représenté assis sur un trône, comme le sont pour l’ordinaire toutes les grandes divinités de l’Égypte. Sa carnation est bleue, couleur propre à ce personnage ; sa barbe est figurée par une appendice noire qui caractérise les divinités mâles […] ; le dieu tient dans la main gauche un sceptre terminé par la tête de cet oiseau qu’Horapollon nomme Koucoupha, sceptre commun à toutes les divinités mâles du Panthéon Égyptien, et qui était aussi le symbole de la bienfaisance des dieux ; dans sa main droite est la croix ansée, symbole de la vie divine ; sa tête est ornée d’une coiffure royale, surmontée de deux grandes plumes peintes de diverses couleurs ; de la partie postérieure de sa coiffure, descend une longue bandelette bleue ; son col est orné d’un collier, parfois très-richement décoré ; sa tunique, d’abord soutenue au-dessous du sein, au moyen de deux bretelles, est fixée vers les hanches par une ceinture bleue ; des bracelets ornent le haut de ses bras, et souvent aussi la naissance du poignet. »

 

Champollion identifie ici correctement le dieu Amon, roi des dieux, seigneur des temples de Karnak et Louxor, qui vers 2000 av. J.-C., supplante Montou comme maître de Thèbes. La parfaite correspondance entre la description de l’égyptologue et le dessin de Léon Jean Joseph Dubois témoigne de la complicité qui lie les deux hommes au cours de ce travail.

Amon
Panthéon égyptien

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Panthéon égyptien
Amon
 

Amon

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«  AMON, AMON-RA OU AMON-RÉ

Ce dieu, de forme humaine, est ici représenté assis sur un trône, comme le sont pour l’ordinaire toutes les grandes divinités de l’Égypte. Sa carnation est bleue, couleur propre à ce personnage ; sa barbe est figurée par une appendice noire qui caractérise les divinités mâles […] ; le dieu tient dans la main gauche un sceptre terminé par la tête de cet oiseau qu’Horapollon nomme Koucoupha, sceptre commun à toutes les divinités mâles du Panthéon Égyptien, et qui était aussi le symbole de la bienfaisance des dieux ; dans sa main droite est la croix ansée, symbole de la vie divine ; sa tête est ornée d’une coiffure royale, surmontée de deux grandes plumes peintes de diverses couleurs ; de la partie postérieure de sa coiffure, descend une longue bandelette bleue ; son col est orné d’un collier, parfois très-richement décoré ; sa tunique, d’abord soutenue au-dessous du sein, au moyen de deux bretelles, est fixée vers les hanches par une ceinture bleue ; des bracelets ornent le haut de ses bras, et souvent aussi la naissance du poignet. »

 

Champollion identifie ici correctement le dieu Amon, roi des dieux, seigneur des temples de Karnak et Louxor, qui vers 2000 av. J.-C., supplante Montou comme maître de Thèbes. La parfaite correspondance entre la description de l’égyptologue et le dessin de Léon Jean Joseph Dubois témoigne de la complicité qui lie les deux hommes au cours de ce travail.

Amon
Panthéon égyptien

Panthéon égyptien

Panthéon égyptien
Khnoum

Khnoum

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« NEF, NOUF (CNEPH, Cnouphis, Chnoubis, Ammon-Chnoubis)

Les noms hiéroglyphiques de ce Dieu varient souvent dans leur orthographe, et cela sur les mêmes monuments. On trouvera les diverses formes de ce nom sur la planche qui accompagne ce texte, et ces variations ont toutes été connues par les Grecs, qui les ont transcrites d’une manière plus ou moins exacte.

Le no2 se lit NEV ou NÉF, c’est le Cnèph d’Eusèbe ; les nos 3 et 4, NOUF ou NOUB, c’est le Cnouph-is de Strabon, et le Chnoub-is des inscriptions des Cataractes ; enfin, les nos 5, 6 et 1 se lisent sans difficulté NOUM, c’est le Chnoum-is des pierres basilidiennes. »

 

Pour créer son panthéon, Champollion réfléchit avant tout en linguiste. Ce sont les noms qui attirent son attention. Il en recense méticuleusement les variations et les relie, en bon héritier des Lumières, aux grands auteurs classiques. 

Il décrit ici le dieu Khnoum, à tête de bélier, dont le principal sanctuaire se trouve sur l’île d’Éléphantine. Dieu créateur, il façonne les dieux et les hommes sur son tour de potier et veille sur la crue du Nil.

Khnoum
Panthéon égyptien

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Khnoum

Khnoum

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« NEF, NOUF (CNEPH, Cnouphis, Chnoubis, Ammon-Chnoubis)

Les noms hiéroglyphiques de ce Dieu varient souvent dans leur orthographe, et cela sur les mêmes monuments. On trouvera les diverses formes de ce nom sur la planche qui accompagne ce texte, et ces variations ont toutes été connues par les Grecs, qui les ont transcrites d’une manière plus ou moins exacte.

Le no2 se lit NEV ou NÉF, c’est le Cnèph d’Eusèbe ; les nos 3 et 4, NOUF ou NOUB, c’est le Cnouph-is de Strabon, et le Chnoub-is des inscriptions des Cataractes ; enfin, les nos 5, 6 et 1 se lisent sans difficulté NOUM, c’est le Chnoum-is des pierres basilidiennes. »

 

Pour créer son panthéon, Champollion réfléchit avant tout en linguiste. Ce sont les noms qui attirent son attention. Il en recense méticuleusement les variations et les relie, en bon héritier des Lumières, aux grands auteurs classiques. 

Il décrit ici le dieu Khnoum, à tête de bélier, dont le principal sanctuaire se trouve sur l’île d’Éléphantine. Dieu créateur, il façonne les dieux et les hommes sur son tour de potier et veille sur la crue du Nil.

Khnoum
Panthéon égyptien

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Min ou Amon-Min

Min ou Amon-Min

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« AMON-GÉNÉRATEUR, MENDÈS ; (Pan, Priape)

L’image du dieu figuré dans cette planche, est très-multipliée sur les édifices religieux de Thèbes et du reste de l’Égypte. Elle occupe le sanctuaire de Karnak, le plus magnifique des monuments de l’ancienne capitale ; les hommages et les adorations dont cette image est l’objet, prouvent qu’elle représente une des plus grandes divinités Égyptiennes. […]

Étienne de Byzance parle en ces termes de la statue du dieu qu’on adorait à Panopolis : ‘Là, existe, dit-il, un grand simulacre du dieu, habens veretrum erectum. Il tient de la main droite un fouet pour simuler la Lune ; on dit que cette image est celle de Pan.’ C’est là une description exacte et très détaillée de l’Ammon-Générateur, figuré sur notre planche.

On voit donc ici l’image de la grande divinité que les Grecs confondirent avec leur Pan, parce que les Égyptiens avaient choisi pour son emblème le bouc, animal qui, d’après Horapollon, était le symbole de la génération et de la fécondité. Ce bouc sacré, nourri dans une des principales villes de la Basse-Égypte, portait le nom de Mendès, qu’on a attribué également au dieu lui-même. »

 

Manquant de textes égyptiens, Champollion reste encore très tributaire  des sources gréco-romaines, même s’il cherche souvent à prendre ses distances avec elles. Ici, il évoque l’identification du dieu Min ou Amon-Min, garant de la fertilité du pays, à Pan, divinité également liée à la fécondité, mais sans la reprendre à son compte.

Représenté sous la forme d’un homme momiforme en érection et vénéré surtout à Coptos et Akhmim, Min est le dieu de la procréation. Divinité d'origine archaïque, il a par la suite été identifié à Amon.

Min ou Amon-Min
Panthéon égyptien

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Min ou Amon-Min

Min ou Amon-Min

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« AMON-GÉNÉRATEUR, MENDÈS ; (Pan, Priape)

L’image du dieu figuré dans cette planche, est très-multipliée sur les édifices religieux de Thèbes et du reste de l’Égypte. Elle occupe le sanctuaire de Karnak, le plus magnifique des monuments de l’ancienne capitale ; les hommages et les adorations dont cette image est l’objet, prouvent qu’elle représente une des plus grandes divinités Égyptiennes. […]

Étienne de Byzance parle en ces termes de la statue du dieu qu’on adorait à Panopolis : ‘Là, existe, dit-il, un grand simulacre du dieu, habens veretrum erectum. Il tient de la main droite un fouet pour simuler la Lune ; on dit que cette image est celle de Pan.’ C’est là une description exacte et très détaillée de l’Ammon-Générateur, figuré sur notre planche.

On voit donc ici l’image de la grande divinité que les Grecs confondirent avec leur Pan, parce que les Égyptiens avaient choisi pour son emblème le bouc, animal qui, d’après Horapollon, était le symbole de la génération et de la fécondité. Ce bouc sacré, nourri dans une des principales villes de la Basse-Égypte, portait le nom de Mendès, qu’on a attribué également au dieu lui-même. »

 

Manquant de textes égyptiens, Champollion reste encore très tributaire  des sources gréco-romaines, même s’il cherche souvent à prendre ses distances avec elles. Ici, il évoque l’identification du dieu Min ou Amon-Min, garant de la fertilité du pays, à Pan, divinité également liée à la fécondité, mais sans la reprendre à son compte.

Représenté sous la forme d’un homme momiforme en érection et vénéré surtout à Coptos et Akhmim, Min est le dieu de la procréation. Divinité d'origine archaïque, il a par la suite été identifié à Amon.

Min ou Amon-Min
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Mout

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« NÈITH (L’Athène, ou la Minerve égyptienne)

La divinité qui porta les noms d’Amon, Amon-Ré, Cnèph ou Cnouphis fut, comme on a pu le voir, le principe générateur mâle de l’univers. Les Égyptiens symbolisèrent, dans le personnage de Nèith, le principe générateur femelle de la nature entière. […]

La légende ordinaire de Nèith est celle qui accompagne son image dans notre planche. Son nom est formé du segment de sphère, T, article féminin de la langue Égyptienne, et encore du vautour, emblème et première lettre du mot Mère (Mou ou Mout), en écriture hiéroglyphique. » 

 

Face à cette langue qu’il découvre et dont il ne maîtrise pas encore complètement le lexique, Champollion avance en découvreur, avec des documents en nombre limité, qui ne sont pas toujours fiables quant à la retranscription des inscriptions. Cela l’amène à des confusions, qu’il corrige parfois dans des livraisons ultérieures.  Plusieurs déesses se retrouvent ainsi affublées du nom de Neith.

Ici, il s’agit en réalité de Mout, dont le vautour est un emblème. Épouse d’Amon et mère de Khonsou, elle est vénérée dans toute la région thébaine. Comme le note Champollion lui-même, son nom signifie « Mère ».

Mout
Panthéon égyptien

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Mout

Mout

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« NÈITH (L’Athène, ou la Minerve égyptienne)

La divinité qui porta les noms d’Amon, Amon-Ré, Cnèph ou Cnouphis fut, comme on a pu le voir, le principe générateur mâle de l’univers. Les Égyptiens symbolisèrent, dans le personnage de Nèith, le principe générateur femelle de la nature entière. […]

La légende ordinaire de Nèith est celle qui accompagne son image dans notre planche. Son nom est formé du segment de sphère, T, article féminin de la langue Égyptienne, et encore du vautour, emblème et première lettre du mot Mère (Mou ou Mout), en écriture hiéroglyphique. » 

 

Face à cette langue qu’il découvre et dont il ne maîtrise pas encore complètement le lexique, Champollion avance en découvreur, avec des documents en nombre limité, qui ne sont pas toujours fiables quant à la retranscription des inscriptions. Cela l’amène à des confusions, qu’il corrige parfois dans des livraisons ultérieures.  Plusieurs déesses se retrouvent ainsi affublées du nom de Neith.

Ici, il s’agit en réalité de Mout, dont le vautour est un emblème. Épouse d’Amon et mère de Khonsou, elle est vénérée dans toute la région thébaine. Comme le note Champollion lui-même, son nom signifie « Mère ».

Mout
Panthéon égyptien

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Sekhmet

Sekhmet

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« NÉITH CASTIGATRICE

L’image de la déesse que présente la planche 6 sexies, a été calquée sur second cercueil d’une magnifique momie existant dans le Musée royal égyptien de Turin. Le naos qui renferme cette figure symbolique est entouré d’uræus dont le ventre est censé orné de plaques d’émaux bleus, rouges et verts, comme l’est réellement un très-bel uræus en bois doré et qui appartient au Musée Charles X au Louvre. La tête de lion et toutes les parties nues du corps de la déesse, sont de couleur verte. Dans l’une de ses mains est le signe de la vie divine, dans l’autre, le sceptre terminé par un calice de lotus uni à deux fleurs de lotus, emblème du monde matériel. La tête du crocodile symbole des eaux, est combinée avec la tête de lion qui caractérise spécialement cette grande divinité, en exprimant sa principale attribution, celle de gardienne vigilante. »

 

Soucieux d’exactitude historique, Champollion fonde ses analyses sur des œuvres d’art qu’il a directement vues, en Égypte, dans des musées, ou sur des reproductions, comme les planches de la Description de l’Égypte. La déesse qu’il appelle « Neith » bénéficie ainsi de huit planches pour elle seule, ajoutées entre 1823 et 1825, au gré des découvertes.

« Néith Castigratrice » est en réalité Sekhmet, déesse à tête de lionne aux fureurs redoutables. Elle combat chaque nuit le serpent Apophis, qui s’oppose à la marche du Soleil. La confusion que fait Champollion avec Mout s’explique sans mal par le grand nombre de déesses à tête de lion présentes en Égypte.

Sekhmet
Panthéon égyptien

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Sekhmet

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« NÉITH CASTIGATRICE

L’image de la déesse que présente la planche 6 sexies, a été calquée sur second cercueil d’une magnifique momie existant dans le Musée royal égyptien de Turin. Le naos qui renferme cette figure symbolique est entouré d’uræus dont le ventre est censé orné de plaques d’émaux bleus, rouges et verts, comme l’est réellement un très-bel uræus en bois doré et qui appartient au Musée Charles X au Louvre. La tête de lion et toutes les parties nues du corps de la déesse, sont de couleur verte. Dans l’une de ses mains est le signe de la vie divine, dans l’autre, le sceptre terminé par un calice de lotus uni à deux fleurs de lotus, emblème du monde matériel. La tête du crocodile symbole des eaux, est combinée avec la tête de lion qui caractérise spécialement cette grande divinité, en exprimant sa principale attribution, celle de gardienne vigilante. »

 

Soucieux d’exactitude historique, Champollion fonde ses analyses sur des œuvres d’art qu’il a directement vues, en Égypte, dans des musées, ou sur des reproductions, comme les planches de la Description de l’Égypte. La déesse qu’il appelle « Neith » bénéficie ainsi de huit planches pour elle seule, ajoutées entre 1823 et 1825, au gré des découvertes.

« Néith Castigratrice » est en réalité Sekhmet, déesse à tête de lionne aux fureurs redoutables. Elle combat chaque nuit le serpent Apophis, qui s’oppose à la marche du Soleil. La confusion que fait Champollion avec Mout s’explique sans mal par le grand nombre de déesses à tête de lion présentes en Égypte.

Sekhmet
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Maât

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« SATE, PRÉSIDANT À LA RÉGION INFÉRIEURE (La Junon égyptienne)

La divinité à laquelle nous donnons le nom de Saté, […], paraît avoir rempli une foule d’emplois dans l’organisation du monde mythique tel que les idées égyptiennes, exprimées sur les monuments, semblent nous le présenter. Fille du soleil, le roi du monde physique, Saté paraît avoir été la protectrice des souverains de l’Égypte : la signification évidente d’une foule de bas-reliefs décorant les temples, les palais et les tombeaux, ne laisse aucun doute à cet égard. Il y a plus : Saté fut celle des divinités pour laquelle les Pharaons de la dix-huitième dynastie montrèrent le plus de vénération, puisque son image même, devenue un caractère d’écriture figuratif-symbolique, entre dans l’expression de la plupart des prénoms ou noms mystiques des princes de cette antique famille dont le chef délivra sa patrie de la longue tyrannie des pasteurs : race illustre qui a produit les plus grands rois de l’Égypte, Mœris vainqueur des étrangers et protecteur de la caste agricole ; Aménophis II, qui éleva des monuments de sa grandeur jusques au fond de la Haute-Nubie ; Ousiréï, qui orna la ville d’Ammon d’obélisques et d’immenses constructions ; enfin Ramsès-Méiamoun, prince guerrier mais ami des arts, bisaïeul de Ramsès-Séthosis si connu des anciens sous le nom de Sésostris. »

 

La déesse que Champollion identifie ici a Saté est en réalisté Maât, fille de Rê, qui préside à l’ordre du monde et veille sur les tribunaux, notamment celui des morts. Elle est représentée coiffée d'une plume d'autruche, le signe hiéroglyphique de la vérité ou de la justice, et ses bras sont pourvus d’ailes.

Dans la suite du Panthéon, Champollion, attribue le nom « Saté » à une autre déesse, qui est en effet la Satis égyptienne. Ces incohérences de l’ouvrage  témoignent de la constance des recherches de l’égyptologue, qui fait évoluer ses connaissances au fil de ses découvertes.

Maât
Panthéon égyptien

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Maât

Maât

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« SATE, PRÉSIDANT À LA RÉGION INFÉRIEURE (La Junon égyptienne)

La divinité à laquelle nous donnons le nom de Saté, […], paraît avoir rempli une foule d’emplois dans l’organisation du monde mythique tel que les idées égyptiennes, exprimées sur les monuments, semblent nous le présenter. Fille du soleil, le roi du monde physique, Saté paraît avoir été la protectrice des souverains de l’Égypte : la signification évidente d’une foule de bas-reliefs décorant les temples, les palais et les tombeaux, ne laisse aucun doute à cet égard. Il y a plus : Saté fut celle des divinités pour laquelle les Pharaons de la dix-huitième dynastie montrèrent le plus de vénération, puisque son image même, devenue un caractère d’écriture figuratif-symbolique, entre dans l’expression de la plupart des prénoms ou noms mystiques des princes de cette antique famille dont le chef délivra sa patrie de la longue tyrannie des pasteurs : race illustre qui a produit les plus grands rois de l’Égypte, Mœris vainqueur des étrangers et protecteur de la caste agricole ; Aménophis II, qui éleva des monuments de sa grandeur jusques au fond de la Haute-Nubie ; Ousiréï, qui orna la ville d’Ammon d’obélisques et d’immenses constructions ; enfin Ramsès-Méiamoun, prince guerrier mais ami des arts, bisaïeul de Ramsès-Séthosis si connu des anciens sous le nom de Sésostris. »

 

La déesse que Champollion identifie ici a Saté est en réalisté Maât, fille de Rê, qui préside à l’ordre du monde et veille sur les tribunaux, notamment celui des morts. Elle est représentée coiffée d'une plume d'autruche, le signe hiéroglyphique de la vérité ou de la justice, et ses bras sont pourvus d’ailes.

Dans la suite du Panthéon, Champollion, attribue le nom « Saté » à une autre déesse, qui est en effet la Satis égyptienne. Ces incohérences de l’ouvrage  témoignent de la constance des recherches de l’égyptologue, qui fait évoluer ses connaissances au fil de ses découvertes.

Maât
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Panthéon égyptien

Panthéon égyptien
Ptah

Ptah

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« PHTHA ou PTHA (Phtha, Hephaistus, Vulcain.)

Ce personnage occupait la troisième place dans la nombreuse série des divinités de l’Égypte ; les Grecs, en l’assimilant à leur Héphaistos, le Vulcain des Romains, ont singulièrement rabaissé et son rang, et son importance ; ils ont réduit les hautes fonctions de ce grand être cosmogonique à celles d’un simple ouvrier.

Telle ne fut point l’opinion des Égyptiens sur leur Phtha ; selon leurs mythes sacrés, la puissance démiurgique, l’esprit de l’Univers, Cnèph ou Cnouphis, avait produit un œuf de sa bouche, et il en était sorti un dieu qui portait le nom de Phtha. Cet œuf était la matière dont se compose le monde visible ; il contenait l’agent, l’ouvrier qui devait en coordonner et en régulariser les diverses parties ; et Phtha est l’esprit créateur actif, l’intelligence divine qui, dès l’origine des choses, entra en action pour accomplir l’Univers, en toute vérité et avec un art suprême. »

 

Dépendant des sources antiques grecques et latines, Champollion en mesure progressivement les erreurs. Il les nuances en utilisant des textes mineurs, comme, ici, les Mystères d’Égypte de Jamblique. Rédigé par un auteur néoplatonicien du 3e siècle de notre ère, l’ouvrage, connu depuis la Renaissance, lui fournit la matière au récit de la naissance de Ptah.

Le dieu créateur, célébré à Memphis, est ici parfaitement identifié et représenté : peau verte, barbe droite et sceptre ouas en main, il est enveloppé dans un suaire, devant un pilier djed et dans un cadre architectural.

Ptah
Panthéon égyptien

Panthéon égyptien

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Ptah

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« PHTHA ou PTHA (Phtha, Hephaistus, Vulcain.)

Ce personnage occupait la troisième place dans la nombreuse série des divinités de l’Égypte ; les Grecs, en l’assimilant à leur Héphaistos, le Vulcain des Romains, ont singulièrement rabaissé et son rang, et son importance ; ils ont réduit les hautes fonctions de ce grand être cosmogonique à celles d’un simple ouvrier.

Telle ne fut point l’opinion des Égyptiens sur leur Phtha ; selon leurs mythes sacrés, la puissance démiurgique, l’esprit de l’Univers, Cnèph ou Cnouphis, avait produit un œuf de sa bouche, et il en était sorti un dieu qui portait le nom de Phtha. Cet œuf était la matière dont se compose le monde visible ; il contenait l’agent, l’ouvrier qui devait en coordonner et en régulariser les diverses parties ; et Phtha est l’esprit créateur actif, l’intelligence divine qui, dès l’origine des choses, entra en action pour accomplir l’Univers, en toute vérité et avec un art suprême. »

 

Dépendant des sources antiques grecques et latines, Champollion en mesure progressivement les erreurs. Il les nuances en utilisant des textes mineurs, comme, ici, les Mystères d’Égypte de Jamblique. Rédigé par un auteur néoplatonicien du 3e siècle de notre ère, l’ouvrage, connu depuis la Renaissance, lui fournit la matière au récit de la naissance de Ptah.

Le dieu créateur, célébré à Memphis, est ici parfaitement identifié et représenté : peau verte, barbe droite et sceptre ouas en main, il est enveloppé dans un suaire, devant un pilier djed et dans un cadre architectural.

Ptah
Panthéon égyptien

Panthéon égyptien

Panthéon égyptien
Ptah-Sokar

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« PTAH-SOKARI (Socharis)

[…] Cette incohérence et la confusion qui règne dans les dires des auteurs grecs et latins sur le culte de l’Égypte, démontraient assez la nécessité de suspendre toute opinion à cet égard, jusqu’à ce que de nouvelles lumières pussent éclairer ce point si ténébreux des recherches historiques. Les monuments seuls pouvaient les produire […].

Par la connaissance des noms hiéroglyphiques des divinités, et même par le moyen de ceux dont le nom nous serait encore inconnu, nous reconnaîtrons qu’une foule d’images divines, qui n’ont rien de commun dans leur forme ni dans leurs attributs, représentent cependant une seule et même divinité […]. Le personnage gravé sur cette planche nous offre un exemple de cette particularité. […]

Pthah-Socari à tête d’épervier n’est qu’une forme de Phtha considéré comme réglant les destinées des âmes qui abandonnent des corps terrestres, afin d’être réparties dans les 32 régions supérieures. C’est pour cela que l’image de ce Dieu se trouve toujours dans les grands rituels funéraires, les catacombes royales, et les peintures qui décorent les cercueils et les diverses enveloppes des momies. »

 

La notice consacrée à Sokar, dieu archaïque associé à Ptah et présidant aux cimetières, est pour Champollion l’occasion d’un véritable plaidoyer méthodologique en faveur d’une exploitation directe des sources égyptiennes. Seule l’étude des monuments permet de comprendre les liaisons complexes entre les dieux du Panthéon, construites sur un temps long dont ne peuvent pas rendre compte les sources grecques et latines.

Ptah-Sokar
Panthéon égyptien

Panthéon égyptien

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Ptah-Sokar

Ptah-Sokar

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« PTAH-SOKARI (Socharis)

[…] Cette incohérence et la confusion qui règne dans les dires des auteurs grecs et latins sur le culte de l’Égypte, démontraient assez la nécessité de suspendre toute opinion à cet égard, jusqu’à ce que de nouvelles lumières pussent éclairer ce point si ténébreux des recherches historiques. Les monuments seuls pouvaient les produire […].

Par la connaissance des noms hiéroglyphiques des divinités, et même par le moyen de ceux dont le nom nous serait encore inconnu, nous reconnaîtrons qu’une foule d’images divines, qui n’ont rien de commun dans leur forme ni dans leurs attributs, représentent cependant une seule et même divinité […]. Le personnage gravé sur cette planche nous offre un exemple de cette particularité. […]

Pthah-Socari à tête d’épervier n’est qu’une forme de Phtha considéré comme réglant les destinées des âmes qui abandonnent des corps terrestres, afin d’être réparties dans les 32 régions supérieures. C’est pour cela que l’image de ce Dieu se trouve toujours dans les grands rituels funéraires, les catacombes royales, et les peintures qui décorent les cercueils et les diverses enveloppes des momies. »

 

La notice consacrée à Sokar, dieu archaïque associé à Ptah et présidant aux cimetières, est pour Champollion l’occasion d’un véritable plaidoyer méthodologique en faveur d’une exploitation directe des sources égyptiennes. Seule l’étude des monuments permet de comprendre les liaisons complexes entre les dieux du Panthéon, construites sur un temps long dont ne peuvent pas rendre compte les sources grecques et latines.

Ptah-Sokar
Panthéon égyptien

Panthéon égyptien

Panthéon égyptien
Khepri

Khepri

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« TRE, THRÉ ou THORE (Une des formes de Phtah)

[…] Notre planche 12 présente l’image d’un Dieu égyptien très-rarement figuré soit dans les bas-reliefs, soit dans les peintures religieuses ; elle est copiée des précieux dessins que le courageux voyageur Belzoni a faits, à Thèbes, de toute la décoration du superbe tombeau royal qu’il y a lui-même découvert.

Dans le vestibule de la magnifique salle voûtée qui renfermait le sarcophage, sur la face d’un des six piliers qui soutiennent le plafond, est un grand bas-relief représentant le Pharaon défunt, décoré de ses insignes royaux, et accueilli par la Divinité gravée sur notre planche. Le corps du Dieu est de forme humaine ; ses chairs sont de couleur rouge, teinte que les Égyptiens se donnent toujours dans leurs peintures ; une riche tunique, soutenue par une ceinture émaillée, le recouvre jusqu’à la hauteur des genoux ; des bracelets ornent ses bras et ses poignets ; mais la coiffure, au lieu de s’ajuster sur une face humaine, pose sur Scarabée noir, qui remplace la tête du Dieu. »

 

Mieux connu sous sa forme de scarabée, Khepri est la manifestation du soleil matinal.

La description qu’en fait ici Champollion repose sur une représentation faite par Giovanni Battista Belzoni, l’un de ses contemporains. Originaire de Padoue, franc-maçon, ingénieur raté, Belzoni se fait connaître en tant que pourvoyeur d’antiquités pour les collections européennes. Aventurier plus que scientifique, il est notamment le découvreur de la tombe de Sethi Ier (KV 17) , d’où provient la représentation de Khepri utilisée ici (pilier B de la chambre J). L’image a depuis été presque entièrement détruite.

Khepri
Panthéon égyptien

Panthéon égyptien

Panthéon égyptien
Khepri

Khepri

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« TRE, THRÉ ou THORE (Une des formes de Phtah)

[…] Notre planche 12 présente l’image d’un Dieu égyptien très-rarement figuré soit dans les bas-reliefs, soit dans les peintures religieuses ; elle est copiée des précieux dessins que le courageux voyageur Belzoni a faits, à Thèbes, de toute la décoration du superbe tombeau royal qu’il y a lui-même découvert.

Dans le vestibule de la magnifique salle voûtée qui renfermait le sarcophage, sur la face d’un des six piliers qui soutiennent le plafond, est un grand bas-relief représentant le Pharaon défunt, décoré de ses insignes royaux, et accueilli par la Divinité gravée sur notre planche. Le corps du Dieu est de forme humaine ; ses chairs sont de couleur rouge, teinte que les Égyptiens se donnent toujours dans leurs peintures ; une riche tunique, soutenue par une ceinture émaillée, le recouvre jusqu’à la hauteur des genoux ; des bracelets ornent ses bras et ses poignets ; mais la coiffure, au lieu de s’ajuster sur une face humaine, pose sur Scarabée noir, qui remplace la tête du Dieu. »

 

Mieux connu sous sa forme de scarabée, Khepri est la manifestation du soleil matinal.

La description qu’en fait ici Champollion repose sur une représentation faite par Giovanni Battista Belzoni, l’un de ses contemporains. Originaire de Padoue, franc-maçon, ingénieur raté, Belzoni se fait connaître en tant que pourvoyeur d’antiquités pour les collections européennes. Aventurier plus que scientifique, il est notamment le découvreur de la tombe de Sethi Ier (KV 17) , d’où provient la représentation de Khepri utilisée ici (pilier B de la chambre J). L’image a depuis été presque entièrement détruite.

Khepri
Panthéon égyptien

Panthéon égyptien

Panthéon égyptien
Khonsou

Khonsou

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« POOH, PHOH, IOH (Lunus, le Dieu Lune, Selene)

La plupart des auteurs grecs ou latins et, à leur exemple, les savants modernes qui ont écrit sur la religion égyptienne, affirment, par cela seul que la Lune était une Déesse dans la mythologie grecque et romaine, qu’il en était de même chez les anciens égyptiens ; Jablonski, surtout, a prétendu prouver l’identité d’Isis et de la Lune, et d’établir que l’épouse d’Osiris n’était autre chose que la Lune personnifiée. […]

Mais selon la doctrine véritablement égyptienne, la Lune était un dieu, une essence mâle, et, par conséquent, une divinité forcément distincte d’Isis et de toute autre essence femelle. »

 

S’appuyant sur les textes antiques aussi bien que sur la grammaire égyptienne, Champollion est le premier à démontrer que la lune est de caractère masculin en Égypte, et qu’elle n’a rien à voir avec Isis. Le dieu Khonsou, coiffé traditionnellement de la mèche des enfants et du disque lunaire, est ici représenté avec toute une typologie de coiffes que Champollion décrit et commente à la fin de sa notice.

Au fil du temps, l’interprétation de son nom par Champollion s’affine. Ainsi, sur une autre notice, plus tardive, il le transcrit « Ohensou », ce qui est plus proche de la réalité.

Khonsou
Panthéon égyptien

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Khonsou

Khonsou

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« POOH, PHOH, IOH (Lunus, le Dieu Lune, Selene)

La plupart des auteurs grecs ou latins et, à leur exemple, les savants modernes qui ont écrit sur la religion égyptienne, affirment, par cela seul que la Lune était une Déesse dans la mythologie grecque et romaine, qu’il en était de même chez les anciens égyptiens ; Jablonski, surtout, a prétendu prouver l’identité d’Isis et de la Lune, et d’établir que l’épouse d’Osiris n’était autre chose que la Lune personnifiée. […]

Mais selon la doctrine véritablement égyptienne, la Lune était un dieu, une essence mâle, et, par conséquent, une divinité forcément distincte d’Isis et de toute autre essence femelle. »

 

S’appuyant sur les textes antiques aussi bien que sur la grammaire égyptienne, Champollion est le premier à démontrer que la lune est de caractère masculin en Égypte, et qu’elle n’a rien à voir avec Isis. Le dieu Khonsou, coiffé traditionnellement de la mèche des enfants et du disque lunaire, est ici représenté avec toute une typologie de coiffes que Champollion décrit et commente à la fin de sa notice.

Au fil du temps, l’interprétation de son nom par Champollion s’affine. Ainsi, sur une autre notice, plus tardive, il le transcrit « Ohensou », ce qui est plus proche de la réalité.

Khonsou
Panthéon égyptien

Panthéon égyptien

Panthéon égyptien
Toueris

Toueris

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« THUOÈRI, TOERI (Thoueris)

La déesse égyptienne figurée sur notre planche XVII (D) présente l’étrange assemblage d’une belle tête de femme placée sur le corps d’un hippopotame ; le front est orné de l’uraeus royal. Cet insigne de la souveraine puissance se rattache à une coiffure, fixée par un diadème et terminée par une chevelure factice, disposée par étages et peinte en bleu céleste pour indiquer que cet ornement est formé d’une réunion de grains d’émail coloré. La déesse tient en main l’emblème de la vie divine, et une tunique d’étoffe légère et transparente voile imparfaitement le corps du monstrueux quadrupède qui jadis habitait la partie inférieure du cours du Nil.

J’ai recueilli cette singulière personnification parmi les sculptures qui décorent l’une des chapelles creusées dans le roc, entre Edfou et Ombos, au point le plus resserré de la vallée, localité connue sous le nom de Sebel-Selséléh, l’ancienne Silsilis. »

 

Déesse de l’enfantement, du sommeil et de la santé, Toueris est une divinité protectrice malgré son aspect redoutable, qui mêle des caractères issus d’animaux dangereux comme l’hippopotame, le lion ou le crocodile.

Rigoureux et méthodique, Champollion prête une grande attention aux sources  des divinités qu’il réunit dans son Panthéon. Il y mentionne presque systématiquement leur origine. Son voyage en Égypte, en 1828-29, est pour lui une occasion de rassembler un matériel inédit, au lieu de se contenter des planches parfois inexactes publiées dans la Description de l’Égypte ou par des voyageurs.

Toueris
Panthéon égyptien

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Toueris

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« THUOÈRI, TOERI (Thoueris)

La déesse égyptienne figurée sur notre planche XVII (D) présente l’étrange assemblage d’une belle tête de femme placée sur le corps d’un hippopotame ; le front est orné de l’uraeus royal. Cet insigne de la souveraine puissance se rattache à une coiffure, fixée par un diadème et terminée par une chevelure factice, disposée par étages et peinte en bleu céleste pour indiquer que cet ornement est formé d’une réunion de grains d’émail coloré. La déesse tient en main l’emblème de la vie divine, et une tunique d’étoffe légère et transparente voile imparfaitement le corps du monstrueux quadrupède qui jadis habitait la partie inférieure du cours du Nil.

J’ai recueilli cette singulière personnification parmi les sculptures qui décorent l’une des chapelles creusées dans le roc, entre Edfou et Ombos, au point le plus resserré de la vallée, localité connue sous le nom de Sebel-Selséléh, l’ancienne Silsilis. »

 

Déesse de l’enfantement, du sommeil et de la santé, Toueris est une divinité protectrice malgré son aspect redoutable, qui mêle des caractères issus d’animaux dangereux comme l’hippopotame, le lion ou le crocodile.

Rigoureux et méthodique, Champollion prête une grande attention aux sources  des divinités qu’il réunit dans son Panthéon. Il y mentionne presque systématiquement leur origine. Son voyage en Égypte, en 1828-29, est pour lui une occasion de rassembler un matériel inédit, au lieu de se contenter des planches parfois inexactes publiées dans la Description de l’Égypte ou par des voyageurs.

Toueris
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Hathor

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« HATHOR (Athor, Athyr, Aphrodite, Vénus.)

[…] Notre planche 18 nous offre Hathôr, la Vénus Égyptienne, ayant pour tête celle d’une Vache ; la légende hiéroglyphique : Hathôr, dame du Ciel, fille du Soleil, qui est constamment placée à côté de cette singulière image, ne permet aucun doute à cet égard.

Cette représentation d’Hathôr est souvent reproduite sur les monuments d’ancien style égyptien. Elle existe, par exemple, semblable à celle que nous publions ici, sur un grand bas-relief qui appartient à M. Prunelle de Lierre, et dont je dois un dessin très-exact à l’amitié de M. Artaud, conservateur du Musée de Lyon. La Vénus Égyptienne à tête de Vache, est aussi sculptée à la suite de Phtha, son époux, sur un sarcophage de granit, dont la commission d’Égypte a donné la gravure très-détaillée. On la retrouve enfin sur un monument fort-curieux, envoyé tout récemment, de Memphis, à M. Saulnier qui l’a cédé à M. Durand. »

 

Protectrice de la nécropole de Thèbes, qui sort de la falaise occidentale pour accueillir les défunts, la déesse Hathor est une figure joyeuse, célébrée par la fête, la boisson et la musique.

Hathor peut prendre de nombreuses formes, bien que la plus courante soit celle d’une vache, comme ici. Cela mène Champollion à lui consacrer plusieurs notices, où il se livre à un travail comparatif.

Inclus dans les réseaux scientifiques de son temps, Champollion bénéficie de ses relations pour obtenir des reproductions plus ou moins exactes de pièces conservées dans des collections privées, ce qui lui facilite ce travail.

Hathor
Panthéon égyptien

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Hathor

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« HATHOR (Athor, Athyr, Aphrodite, Vénus.)

[…] Notre planche 18 nous offre Hathôr, la Vénus Égyptienne, ayant pour tête celle d’une Vache ; la légende hiéroglyphique : Hathôr, dame du Ciel, fille du Soleil, qui est constamment placée à côté de cette singulière image, ne permet aucun doute à cet égard.

Cette représentation d’Hathôr est souvent reproduite sur les monuments d’ancien style égyptien. Elle existe, par exemple, semblable à celle que nous publions ici, sur un grand bas-relief qui appartient à M. Prunelle de Lierre, et dont je dois un dessin très-exact à l’amitié de M. Artaud, conservateur du Musée de Lyon. La Vénus Égyptienne à tête de Vache, est aussi sculptée à la suite de Phtha, son époux, sur un sarcophage de granit, dont la commission d’Égypte a donné la gravure très-détaillée. On la retrouve enfin sur un monument fort-curieux, envoyé tout récemment, de Memphis, à M. Saulnier qui l’a cédé à M. Durand. »

 

Protectrice de la nécropole de Thèbes, qui sort de la falaise occidentale pour accueillir les défunts, la déesse Hathor est une figure joyeuse, célébrée par la fête, la boisson et la musique.

Hathor peut prendre de nombreuses formes, bien que la plus courante soit celle d’une vache, comme ici. Cela mène Champollion à lui consacrer plusieurs notices, où il se livre à un travail comparatif.

Inclus dans les réseaux scientifiques de son temps, Champollion bénéficie de ses relations pour obtenir des reproductions plus ou moins exactes de pièces conservées dans des collections privées, ce qui lui facilite ce travail.

Hathor
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Nout

Nout

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« TPE, TPHÉ ou TIPHÉ (Uranie, la déesse Ciel)

Les grands monuments de la Thébaïde nous offrent de nombreuses représentations de l’Uranie égyptienne ; et ces sculptures de très-grande proportion ne permettent point de méconnaître, dans la position habituelle du corps de cet être mythique, le Ciel même personnifié ; la Déesse, toujours reconnaissable à sa coiffure particulière, formée de plumes ou de feuilles, est figurée sous la forme d’une femme dont le corps, placé horizontalement et allongé hors de toute proportion, embrasse un très-grand espace, circonscrit par les bras et les jambes qui retombent perpendiculairement. […]

Cette Déesse embrasse des tableaux astronomiques sculptés au plafond de l’un des tombeaux des anciens rois à Thèbes ; la Déesse est nue ; le corps entier est de couleur bleue ; cinq disques sont dispersés sur son torse : ce sont cinq Planètes ; un sixième disque (la Lune), est placé vers la bouche, et un Scarabée tenant un septième disque (le Soleil), est figuré vers les parties sexuelles. Le Ciel, ou plutôt Tpé (la Ciel, comme disaient les Égyptiens), était une essence spécialement femelle, et qui ne produisait que par la force génératrice du Soleil, dont l’essence mâle est exprimée par le Scarabée. »

 

Bien que Plutarque rapporte des mythes liés à Nout, Champollion ne le cite pas ici : il préfère se concentrer sur les représentations égyptiennes pour évoquer la déesse du ciel, qui chaque soir avale le soleil pour lui donner à nouveau naissance le matin.

Ce faisant, Champollion se fait déchiffreur d’images, confrontant les différentes versions qu’il connaît et cherchant à interpréter chaque symbole. S’il comprend la fonction générale de la déesse, sa méconnaissance des mythes égyptiens, encore non-traduits, le pousse à émettre une hypothèse erronée : les disques sur son corps représentent les différents états du Soleil, et non différentes planètes.

Nout
Panthéon égyptien

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Nout

Nout

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« TPE, TPHÉ ou TIPHÉ (Uranie, la déesse Ciel)

Les grands monuments de la Thébaïde nous offrent de nombreuses représentations de l’Uranie égyptienne ; et ces sculptures de très-grande proportion ne permettent point de méconnaître, dans la position habituelle du corps de cet être mythique, le Ciel même personnifié ; la Déesse, toujours reconnaissable à sa coiffure particulière, formée de plumes ou de feuilles, est figurée sous la forme d’une femme dont le corps, placé horizontalement et allongé hors de toute proportion, embrasse un très-grand espace, circonscrit par les bras et les jambes qui retombent perpendiculairement. […]

Cette Déesse embrasse des tableaux astronomiques sculptés au plafond de l’un des tombeaux des anciens rois à Thèbes ; la Déesse est nue ; le corps entier est de couleur bleue ; cinq disques sont dispersés sur son torse : ce sont cinq Planètes ; un sixième disque (la Lune), est placé vers la bouche, et un Scarabée tenant un septième disque (le Soleil), est figuré vers les parties sexuelles. Le Ciel, ou plutôt Tpé (la Ciel, comme disaient les Égyptiens), était une essence spécialement femelle, et qui ne produisait que par la force génératrice du Soleil, dont l’essence mâle est exprimée par le Scarabée. »

 

Bien que Plutarque rapporte des mythes liés à Nout, Champollion ne le cite pas ici : il préfère se concentrer sur les représentations égyptiennes pour évoquer la déesse du ciel, qui chaque soir avale le soleil pour lui donner à nouveau naissance le matin.

Ce faisant, Champollion se fait déchiffreur d’images, confrontant les différentes versions qu’il connaît et cherchant à interpréter chaque symbole. S’il comprend la fonction générale de la déesse, sa méconnaissance des mythes égyptiens, encore non-traduits, le pousse à émettre une hypothèse erronée : les disques sur son corps représentent les différents états du Soleil, et non différentes planètes.

Nout
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Sobek

Sobek

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« SOVK (Suchus, Cronos, Saturne)

Le dieu Sovk qui, dans la planche no21, est totalement de forme humaine, se montre ici avec la tête de l’animal qui lui était spécialement consacré : c’est celle d’un crocodile, amphibie redoutable, qui peuple le grand fleuve auquel l’Égypte doit sa prospérité, et presque son existence. Les médailles grecques de l’Égypte, prouvent, en effet, que le crocodile fut l’emblème du Cronos Égyptien ; une médaille d’Antonin, frappé à Alexandrie, montre, à son revers, le dieu grec Cronos, la tête surmontée d’un disque, en sa qualité de planète, la harpè dans la main gauche, et un crocodile sur la main droite. »

 

Même si, au fil du temps et de ses voyages, Champollion a accès à de plus de plus d’images et de sources variées sur l’Égypte, sa documentation remonte souvent aux derniers siècles de l’Antiquité, à l’image des monnaies gréco-égyptiennes (alors appelée « médailles ») qu’il mentionne ici. Ce sont les fouilles ultérieures qui permettront le dégagement de tombeaux, de temples et même de villages plus anciens. L’expression « premier style », qu’il emploie ici en opposition à cette période, montre sa conscience d’une évolution chronologique qu’il n’est pas toujours en capacité de mesurer.

Il identifie cependant  avec acuité, dans la suite de la notice, le sanctuaire de Kom Ombo comme étant consacré au dieu crocodile Sobek, figure de fertilité.

Sobek
Panthéon égyptien

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Sobek

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« SOVK (Suchus, Cronos, Saturne)

Le dieu Sovk qui, dans la planche no21, est totalement de forme humaine, se montre ici avec la tête de l’animal qui lui était spécialement consacré : c’est celle d’un crocodile, amphibie redoutable, qui peuple le grand fleuve auquel l’Égypte doit sa prospérité, et presque son existence. Les médailles grecques de l’Égypte, prouvent, en effet, que le crocodile fut l’emblème du Cronos Égyptien ; une médaille d’Antonin, frappé à Alexandrie, montre, à son revers, le dieu grec Cronos, la tête surmontée d’un disque, en sa qualité de planète, la harpè dans la main gauche, et un crocodile sur la main droite. »

 

Même si, au fil du temps et de ses voyages, Champollion a accès à de plus de plus d’images et de sources variées sur l’Égypte, sa documentation remonte souvent aux derniers siècles de l’Antiquité, à l’image des monnaies gréco-égyptiennes (alors appelée « médailles ») qu’il mentionne ici. Ce sont les fouilles ultérieures qui permettront le dégagement de tombeaux, de temples et même de villages plus anciens. L’expression « premier style », qu’il emploie ici en opposition à cette période, montre sa conscience d’une évolution chronologique qu’il n’est pas toujours en capacité de mesurer.

Il identifie cependant  avec acuité, dans la suite de la notice, le sanctuaire de Kom Ombo comme étant consacré au dieu crocodile Sobek, figure de fertilité.

Sobek
Panthéon égyptien

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Rê

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« RÉ, RI, PRÉ, PHRÉ ou PHRI (Hélios, le Soleil)

Le Dieu suprême, Ammon-Cnouphis, et son fils, le Dieu Phtha, ou Phtah, occupaient les deux premiers rangs parmi les personnages mythiques de la théologie égyptienne ; car Neith, émanation d’Ammon, ne formait, au fond, qu’un seul Être avec le Premier Principe qui l’avait manifestée. Ammon  et Phtah régnaient dans le monde intellectuel et dans le monde supérieur ; un Être, moins ancien que les deux autres, gouvernait l’univers matériel, le monde physique : c’était PHRÉ, ou le Dieu-Soleil.

Cet Être divin, l’Œil du Monde et l’Ame de la Nature, était fils de Phtha, l’Intelligence active qui organisa l’Univers ; Phré régna après son père : c’est le second des Dynastes de l’Égypte. »

 

Au fil des planches et des livraisons, Champollion construit un véritable système religieux en créant des liens entre les dieux. Il crée ainsi trois « classes » ou « ordres » de dieux, qui contiennent chacune des entités multiples et multiformes, sur deux ou trois générations.

Dans ce système Rê, le dieu soleil à tête de faucon, est le petit-fils du démiurge suprême, Ammon-Cnouphis, le « père de tous les Dieux du second ordre et [l’]aieul de tous ceux du troisième. »

Panthéon égyptien

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Rê

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« RÉ, RI, PRÉ, PHRÉ ou PHRI (Hélios, le Soleil)

Le Dieu suprême, Ammon-Cnouphis, et son fils, le Dieu Phtha, ou Phtah, occupaient les deux premiers rangs parmi les personnages mythiques de la théologie égyptienne ; car Neith, émanation d’Ammon, ne formait, au fond, qu’un seul Être avec le Premier Principe qui l’avait manifestée. Ammon  et Phtah régnaient dans le monde intellectuel et dans le monde supérieur ; un Être, moins ancien que les deux autres, gouvernait l’univers matériel, le monde physique : c’était PHRÉ, ou le Dieu-Soleil.

Cet Être divin, l’Œil du Monde et l’Ame de la Nature, était fils de Phtha, l’Intelligence active qui organisa l’Univers ; Phré régna après son père : c’est le second des Dynastes de l’Égypte. »

 

Au fil des planches et des livraisons, Champollion construit un véritable système religieux en créant des liens entre les dieux. Il crée ainsi trois « classes » ou « ordres » de dieux, qui contiennent chacune des entités multiples et multiformes, sur deux ou trois générations.

Dans ce système Rê, le dieu soleil à tête de faucon, est le petit-fils du démiurge suprême, Ammon-Cnouphis, le « père de tous les Dieux du second ordre et [l’]aieul de tous ceux du troisième. »

Panthéon égyptien

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Panthéon égyptien
Atoum

Atoum

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« ATMOU, OTMOU, TMOU (Héron)

[…] Les monuments égyptiens font connaître une foule de personnages mythologiques et présentent une nombreuse série de noms divins dont on chercherait vainement la trace dans les écrivains classiques : cette observation s’applique très-particulièrement au dieu représenté sur les planches 26, 26a, 26b et 26c de ce recueil.

Que ce personnage ait occupé un rang distingué dans le Panthéon de l’ancienne Égypte, et qu’il ait appartenu à l’une des plus hautes classes de divinités, ce sont là des faits mis hors de toute discussion par la fréquence des images de ce dieu sur les monuments des divers ordres, et par celle des invocations qui lui sont adressées dans le Rituel des morts ou livre de la manifestations de la lumière, ainsi que dans les tableaux et les stèles d’adoration.

Le nom de ce dieu a été diversement orthographié dans les manuscrits hiéroglyphiques et hiératiques, comme dans les inscriptions gravées sur les temples et les monuments funéraires. On a recueilli toutes ses variations  […] »

 

Père des dieux, créateur de l’univers, Atoum s’est extrait par lui-même du chaos initial et a généré le premier couple divin en crachant ou en se masturbant.

Confronté à cette figure à l’origine très ancienne, qui, comme souvent, n’apparaît pas dans les textes gréco-romains, Champollion  l’identifie par un travail minutieux de recensement et de comparaison des noms, à la fois en écriture hiéroglyphique et hiératique, comme le montrent les quatre inscriptions au haut de cette page.

Son étude attentive lui permet de comprendre des concepts que l’égyptologie confirmera bien plus tard. Ainsi associe-t-il Atoum à Rê, car ils représentent « les deux points extrêmes de la course apparente du soleil, de l’Orient à l’Occident ».

Atoum
Panthéon égyptien

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Atoum

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« ATMOU, OTMOU, TMOU (Héron)

[…] Les monuments égyptiens font connaître une foule de personnages mythologiques et présentent une nombreuse série de noms divins dont on chercherait vainement la trace dans les écrivains classiques : cette observation s’applique très-particulièrement au dieu représenté sur les planches 26, 26a, 26b et 26c de ce recueil.

Que ce personnage ait occupé un rang distingué dans le Panthéon de l’ancienne Égypte, et qu’il ait appartenu à l’une des plus hautes classes de divinités, ce sont là des faits mis hors de toute discussion par la fréquence des images de ce dieu sur les monuments des divers ordres, et par celle des invocations qui lui sont adressées dans le Rituel des morts ou livre de la manifestations de la lumière, ainsi que dans les tableaux et les stèles d’adoration.

Le nom de ce dieu a été diversement orthographié dans les manuscrits hiéroglyphiques et hiératiques, comme dans les inscriptions gravées sur les temples et les monuments funéraires. On a recueilli toutes ses variations  […] »

 

Père des dieux, créateur de l’univers, Atoum s’est extrait par lui-même du chaos initial et a généré le premier couple divin en crachant ou en se masturbant.

Confronté à cette figure à l’origine très ancienne, qui, comme souvent, n’apparaît pas dans les textes gréco-romains, Champollion  l’identifie par un travail minutieux de recensement et de comparaison des noms, à la fois en écriture hiéroglyphique et hiératique, comme le montrent les quatre inscriptions au haut de cette page.

Son étude attentive lui permet de comprendre des concepts que l’égyptologie confirmera bien plus tard. Ainsi associe-t-il Atoum à Rê, car ils représentent « les deux points extrêmes de la course apparente du soleil, de l’Orient à l’Occident ».

Atoum
Panthéon égyptien

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Nekhbet

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« SEVEN, SAOVEN ou SOVAN (Ilithya, Junon-Lucine)

On trouvera sur notre planche 28 a (cette figure est tirée d’un cercueil de la collection de M. Thedenat) l’Ilithya égyptienne représentée, non avec une tête humaine comme sur la planche précédente, mais avec celle de son oiseau sacré, le vautour, signe perpétuel des idées mère et maternité dans les textes hiéroglyphiques et dans les anaglyphes ou bas-reliefs emblématiques. Les chairs de la déesse sont toujours vertes, et sa coiffure est ornée d’un diadème ou de longues bandelettes. Ainsi, cette divinité emprunte la tête de l’animal sous la forme duquel elle reçut un culte particulier dans le nome de la Thébaïde qui lui fut spécialement consacré, et dont la ville capitale porte chez les Anciens le nom même de la déesse. Il eût été important de vérifier si les bas-reliefs dont est décoré le temple existant encore dans les ruines d’El-Kab (la ville d’Ilithya), montrent aussi cette divinité Gypocéphale ; mais ni la Commission d’Égypte, ni les autres voyageurs n’ont dessiné jusqu’ici aucun de ces tableaux religieux : leur attention a toujours été absorbée par les peintures des grottes voisines. »

 

Déesse protectrice de la Haute-Égypte, dont elle porte souvent la couronne, Nekhbet est, comme l’indique Champollion, la maîtresse de la ville de Nekheb, actuelle el-Kalb.

La notice qui lui est consacrée, relativement longue et illustrée de quatre planches, est une illustration des limites que rencontre Champollion dans son travail : manque de reproductions, difficultés à vocaliser correctement, dépendance aux sources gréco-romaines qui ne rendent pas la complexité d’un panthéon où les dieux évoluent et prennent de nombreuses formes… S’il identifie correctement son rôle de patronne des accouchements, il ne perçoit pas sa fonction plus politique, ni son association à la déesse Ouadjet.

Nekhbet
Panthéon égyptien

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Nekhbet

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« SEVEN, SAOVEN ou SOVAN (Ilithya, Junon-Lucine)

On trouvera sur notre planche 28 a (cette figure est tirée d’un cercueil de la collection de M. Thedenat) l’Ilithya égyptienne représentée, non avec une tête humaine comme sur la planche précédente, mais avec celle de son oiseau sacré, le vautour, signe perpétuel des idées mère et maternité dans les textes hiéroglyphiques et dans les anaglyphes ou bas-reliefs emblématiques. Les chairs de la déesse sont toujours vertes, et sa coiffure est ornée d’un diadème ou de longues bandelettes. Ainsi, cette divinité emprunte la tête de l’animal sous la forme duquel elle reçut un culte particulier dans le nome de la Thébaïde qui lui fut spécialement consacré, et dont la ville capitale porte chez les Anciens le nom même de la déesse. Il eût été important de vérifier si les bas-reliefs dont est décoré le temple existant encore dans les ruines d’El-Kab (la ville d’Ilithya), montrent aussi cette divinité Gypocéphale ; mais ni la Commission d’Égypte, ni les autres voyageurs n’ont dessiné jusqu’ici aucun de ces tableaux religieux : leur attention a toujours été absorbée par les peintures des grottes voisines. »

 

Déesse protectrice de la Haute-Égypte, dont elle porte souvent la couronne, Nekhbet est, comme l’indique Champollion, la maîtresse de la ville de Nekheb, actuelle el-Kalb.

La notice qui lui est consacrée, relativement longue et illustrée de quatre planches, est une illustration des limites que rencontre Champollion dans son travail : manque de reproductions, difficultés à vocaliser correctement, dépendance aux sources gréco-romaines qui ne rendent pas la complexité d’un panthéon où les dieux évoluent et prennent de nombreuses formes… S’il identifie correctement son rôle de patronne des accouchements, il ne perçoit pas sa fonction plus politique, ni son association à la déesse Ouadjet.

Nekhbet
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Thot

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« THOTH PSYCHOPOMPE (Le second Hermès dans l’Amenté)

Le Thoth égyptien Ibiocéphale, compagnon fidèle d’Osiris tant que ce dieu resta dans le monde pour adoucir les mœurs des hommes, n’abandonna point ce lieu lorsque, ayant terminé sa mission sur la terre, il alla établir son tribunal et sa demeure dans l’Amenté (l’enfer des Égyptiens), lieu où se réunissaient les ames pour rendre compte de leur conduite, et d’après le résultat de cet examen, être réparties dans les diverses régions célestes, ou rentrer dans des corps matériels en expiation de leurs fautes. Thoth fut, après Osiris, le premier personnage de ce lieu terrible où les destinées des ames étaient réglées à chacune de leurs transmigrations sous forme humaine. Les peintures qui décorent les manuscrits funéraires, les cercueils et les enveloppes des momies, et les bas-reliefs des catacombes de l’Égypte ne permettent aucun doute à cet égard ; tout nous montre le dieu Thoth remplissant auprès des ames, diverses fonctions qui l’assimilent complètement à l’Hermès Psychopompe des Grecs. »

 

Inventeur de l’écriture, dieu de la parole et de la magie, patron des scribes et des bibliothèques, Thot tient une place importante dans le Panthéon égyptien, qui lui consacre pas moins de sept notices et en fait un des piliers du système religieux.

Champollion se trouvait-ils des points communs avec ce dieu maniant le stylet et concepteur des hiéroglyphes, qu’il mit tant de passion à déchiffrer ? Mort à 41 ans, avant d’avoir pu achever son Panthéon, nul doute que la divinité à tête d’ibis l’a mené dans les champs d’Amenté.

Thot
Panthéon égyptien

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Thot

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« THOTH PSYCHOPOMPE (Le second Hermès dans l’Amenté)

Le Thoth égyptien Ibiocéphale, compagnon fidèle d’Osiris tant que ce dieu resta dans le monde pour adoucir les mœurs des hommes, n’abandonna point ce lieu lorsque, ayant terminé sa mission sur la terre, il alla établir son tribunal et sa demeure dans l’Amenté (l’enfer des Égyptiens), lieu où se réunissaient les ames pour rendre compte de leur conduite, et d’après le résultat de cet examen, être réparties dans les diverses régions célestes, ou rentrer dans des corps matériels en expiation de leurs fautes. Thoth fut, après Osiris, le premier personnage de ce lieu terrible où les destinées des ames étaient réglées à chacune de leurs transmigrations sous forme humaine. Les peintures qui décorent les manuscrits funéraires, les cercueils et les enveloppes des momies, et les bas-reliefs des catacombes de l’Égypte ne permettent aucun doute à cet égard ; tout nous montre le dieu Thoth remplissant auprès des ames, diverses fonctions qui l’assimilent complètement à l’Hermès Psychopompe des Grecs. »

 

Inventeur de l’écriture, dieu de la parole et de la magie, patron des scribes et des bibliothèques, Thot tient une place importante dans le Panthéon égyptien, qui lui consacre pas moins de sept notices et en fait un des piliers du système religieux.

Champollion se trouvait-ils des points communs avec ce dieu maniant le stylet et concepteur des hiéroglyphes, qu’il mit tant de passion à déchiffrer ? Mort à 41 ans, avant d’avoir pu achever son Panthéon, nul doute que la divinité à tête d’ibis l’a mené dans les champs d’Amenté.

Thot
Panthéon égyptien de Champollion
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Déchiffrer une langue, ce n’est pas seulement comprendre le sens de quelques signes : c’est ouvrir une porte vers toute une culture, et en appréhender l’art, la pensée ou encore le fonctionnement social. Alors qu’il travaille au mystère des hiéroglyphes, Champollion est pleinement conscient de ce fait, et s’intéresse déjà de près à la religion des anciens Égyptiens. Après sa découverte, il se consacre pendant près d’une dizaine d’années à en recenser les dieux, en s’appuyant à la fois sur la littérature antique, sur les observations faites par les savants emmenés par Bonaparte et publiées dans la Description de l’Égypte, ainsi que sur les rares objets pharaoniques présents dans les collections européennes, qu’il visite au cours de ses voyages.  

Le Panthéon égyptien de Champollion est le fruit de ce travail titanesque. Constitué en étroite collaboration avec son ami, le dessinateur et archéologue Léon Jean Joseph Dubois, il propose une description des principaux dieux et de leurs représentations. En lisant les inscriptions qui les entourent, Champollion parvient à restituer pour la première fois leurs noms égyptiens, et décrit à la fois leurs fonctions, leurs iconographies et le contexte de leur adoration.  

Publié sur près de dix ans, de 1823 à 1831, en quinze livraisons, le Panthéon égyptien est resté inachevé du fait du décès prématuré de son auteur. Il témoigne des essais, des tâtonnements, des avancées progressives de Champollion pour comprendre la civilisation qui le passionne. Celui-ci prend parfaitement en compte le caractère polymorphe des dieux égyptiens, dont les images et le rôle changent selon les époques ou les contextes ; mais il se trompe parfois sur une lecture ou une identification. D’une livraison à l’autre, des erreurs sont corrigées, des lectures changent, des notices sont réécrites, témoignage touchant d’une science en train de naître.