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Personnalité

Rodolphe Bresdin

Graveur français du 19e siècle
1882-1885
Portrait de Rodolphe Bresdin
© Bibliothèque nationale de France 
Cet art est le fruit d’une vie précaire, de déboires, de souffrances d’un être pur, illusionné, brisé par les duretés du sort. Comprenez-en l’esprit, voyez, sur ces minuscules surfaces, l’expression d’une ingénue bonhomie, de la naïveté, quelque chose d’une humanité lointaine, humble, confuse, attristée.
Odilon Redon, Salon d’Automne, 1908

Figure-type de l’artiste maudit du siècle des romantiques, Rodolphe Bresdin n’a pas été un inconnu de son vivant, même si sa renommée était due à sa figure pittoresque plutôt qu’à ses œuvres. Fils d’un tanneur de l’ouest de la France, autodidacte, il passa toute son existence dans la misère et la maladie, entre cabanes et poulaillers. Son rêve d’une vie en autarcie dans un paysage lointain prenait appui sur l’image de Robinson Crusoé, auquel il s’identifie souvent. Entre 1873 et 1877, son aspiration au lointain se concrétisa dans un voyage au Canada, mais il mourut à Sèvres, en 1885.

Rodolphe Bresdin est l’auteur d’environ 160 eaux-fortes et lithographies, auxquelles s’ajoutent plusieurs centaines de dessins, d’un style toujours unique. Dans la pleine veine romantique, ses paysages de forêts tourmentées, foisonnantes et fantasmagoriques, abritent parfois des saintes familles ou d’épiques batailles. Parfois, il quitte ce cadre naturel pour entasser des baraques médiévales ou des objets dans des intérieurs.

Pris comme modèle par Champfleury dans sa nouvelle Le Chien caillou, Rodolphe Bresdin a initié Odilon Redon à la gravure et à la lithographie. Le symboliste a toujours voué une profonde admiration à son maître, dont il a contribué à faire connaître l’œuvre. 

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