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Les dessins de Nicolas Claude Fabri de Peiresc

Modèle pour le casque de l’armure d’Alexandre Farnèse
Modèle pour le casque de l’armure d’Alexandre Farnèse

Bibliothèque nationale de France

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Humaniste, passionné par les antiquités, Nicolas Claude Fabri de Peiresc transforma sa demeure en véritable cabinet de curiosité. Parmi ses collections, les dessins de vases antiques d’orfèvrerie Renaissance fournissent quelques exemples remarquables d’ornements.

Un humaniste de la Renaissance

La collection Peiresc

Modèle pour le casque de l’armure d’Alexandre Farnèse
Modèle pour le casque de l’armure d’Alexandre Farnèse |

Bibliothèque nationale de France

Juriste de profession, conseiller au parlement de Provence, Nicolas Claude Fabri de Peiresc (1580-1637) était un humaniste et un savant à la curiosité universelle : antiquaire, collectionneur d’antiquités, numismate, philologue, naturaliste, passionné d’astronomie, il étendit ses centres d’intérêt à presque toutes les branches de la connaissance humaine. Ami de Galilée et de Gassendi, il compte parmi les premiers utilisateurs de la lunette astronomique en France ; il se livra à de nombreuses observations du soleil, des planètes, de la lune, dont il fit graver les premières cartes par Claude Mellan. Il s’intéressait aussi aux sciences naturelles, à la botanique, à la zoologie. Il acclimata, en France, diverses plantes, dont le papyrus.
Il séjourna en Italie de 1600 à 1602, nouant des liens avec les principaux humanistes et érudits de l’époque ; il se rendit notamment à Gênes, Pise, Florence, Bologne, Ferrare, Padoue, Venise, Naples et Rome. Lors de son séjour à Rome en octobre 1602, « il parcourut la ville à la recherche des débris antiques, visitant les galeries publiques et privées, le Capitole, le Vatican, les jardins célèbres parsemés de statues, menant avec lui des peintres chargés de dessiner les fragments et les ruines ». Il voyagea ensuite en Angleterre, en Hollande et dans les Flandres. Il forma ainsi un réseau de relations et d’amis, et se constitua un cabinet de curiosités.

Projet pour un hanap
Projet pour un hanap |

Bibliothèque nationale de France

Les dessins du cabinet Peiresc

Peiresc fit de sa maison d’Aix-en-Provence le foyer de tous les grands travaux d’érudition ; manuscrits, livres rares, objets d’art, plantes, animaux peu connus y affluaient. Il alimenta une abondante correspondance et donna l’impulsion à une multitude de travaux savants, d’expériences scientifiques, de publications sur des sujets très divers.
Peiresc fut par ailleurs l’un des premiers à s’intéresser à l’Égypte antique. Il effectua de précieuses recherches sur des papyrus égyptiens et coptes, et réunit une collection d’objets provenant d’Égypte : momie, sculptures et bas-reliefs couverts de hiéroglyphes, statuettes d’Isis et Osiris, vases canopes, poteries, amulettes.

La Sphinge
La Sphinge |

Bibliothèque nationale de France

Il les fit dessiner, ainsi que des vases antiques et divers objets précieux de l’Antiquité gréco-romaine, du Moyen Âge et de la Renaissance. Exécutés suivant des techniques diverses, à la plume et à l’encre, à la pierre noire, au lavis ou à l’aquarelle, ces dessins représentent soit des objets qui se trouvaient dans son cabinet de curiosités, soit des objets provenant d’autres collections, qui ne lui avaient jamais appartenu, mais qu’il fit dessiner grâce à son réseau de correspondants. Claude Menestrier, son pourvoyeur d’objets archéologiques, lui permit d’enrichir sa collection d’antiquités romaines. Certains des modèles d’orfèvrerie du 16e siècle qu’il recueillit permettent d’illustrer les emprunts des artistes maniéristes au répertoire ornemental antique. Ces dessins sont conservés dans deux albums du département des Estampes.

> Consulter l’inventaire illustré des dessins du cabinet Peiresc au Cabinet des estampes de la Bibliothèque nationale