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Pantagruel

Les horribles et epouvantables faits et prouesses du très renommé Pantagruel, roi des Dipsodes, fils du grand géant Gargantua
Pantagruel
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En 1532, l’ancien moine François Rabelais s’engageait apparemment dans une nouvelle carrière. Après des années de voyages et d’études, il était nommé médecin à l’Hôtel-Dieu de Lyon. La même année, il éditait un volume de Giovanni Manardo, un médecin de Ferrare, et publiait des commentaires sur Galien et Hippocrate. Rien ne laissait supposer que ce médecin érudit se confondait avec l’Alcofrybas Nasier dont le nom figurait au titre de Pantagruel, un roman d’aspect populaire, qui fut sans doute mis en vente lors de la foire de Lyon à l’automne 1532. Ce texte connut un succès immédiat et fut à plusieurs reprises réédité à Lyon et à Paris, mais l’étude précise des circonstances de parution et le classement des premières éditions sont rendus difficiles par le très petit nombre d’exemplaires conservés.
Le volume présenté est le seul qui subsiste de l’édition de Claude Nourry, un imprimeur lyonnais spécialisé dans les livrets populaires et la littérature romanesque. C’est actuellement la plus ancienne version du texte dont on dispose, même si des chercheurs ont avancé l’hypothèse d’une édition antérieure, chez François Juste, aujourd’hui totalement disparue.

L’ouvrage raconte les enfances, les apprentissages et les exploits d’un héros, Pantagruel, selon le schéma des romans médiévaux. De multiples thèmes s’entremêlent. L’origine semble être Les grandes et inestimables cronicques du grant et enorme geant Gargantua, une plaquette populaire de médiocre qualité, dont le succès à la foire d’été incita Rabelais à reprendre le thème du gigantisme en inventant le fils de Gargantua, Pantagruel. Le personnage même de Pantagruel sort des mystères du 15e siècle : c’est le génie de la soif qui pousse les gens à boire en leur jetant du sel. Toute l’œuvre célèbre le vin, l’amour et le plaisir de vivre. Les contemporains ne s’y trompèrent pas : en octobre 1533, c’est pour obscénité qu’un théologien le dénonça devant la Faculté de théologie de Paris et sur notre exemplaire, tous les passages « crus » ont été barrés à l’encre au 16e siècle. Mais le texte est aussi imprégné de l’enthousiasme des humanistes du temps et le passage aujourd’hui le plus célèbre est la lettre de Gargantua à Pantagruel, qui traduit la passion pour la redécouverte de la culture antique.
Devant le succès, Rabelais composa en 1534 La vie inestimable du grand Gargantua, père de pantagruel, qui constitua donc le premier livre du cycle, puis, en 1546, le Tiers Livre et, en 1548, le Quart Livre. Remaniés, Pantagruel et Gargantua firent l’objet d’une édition définitive en 1542. Ils figurèrent sur le premier index de la Faculté de théologie de Paris en 1543.

Bibliothèque nationale de France

  • Date
    1532
  • Lieu
    Lyon
  • Auteur(es)
    François Rabelais (1494?-1553) auteur ; Claude Nourry (1470?-1533), imprimeur
  • Description technique
    128 pages, titre gravé, caractères gothiques ; in-4
    Écrit en français moyen
  • Provenance

    BnF, Réserve des livres rares, RES-Y2-2146, page de titre

  • Lien permanent
    ark:/12148/mm1212004952