Mois d'avril

Au Moyen Âge, avril est le roi des mois, celui chanté par excellence par les poètes. Devant le charme du renouveau, les paysans des calendriers cèdent la place à de jeunes nobles qui symbolisent le printemps. Ils se promènent au milieu d'une nature fleurie ou tiennent un bouquet dans chaque main. Le jardinage, évoqué par le pot de fleur qui surmonte la scène, est en effet une activité appréciée de la noblesse. La fleur ou le rameau, qu'on appelle un "mai", peuvent être remplacés par un ou deux arbres qui représentent, comme dans l'art païen, la terre et la fécondité.
La tête du jeune homme est parfois couronnée de fleurs, rappelant ainsi la coutume populaire de l'élection du prince de la jeunesse. Ici, ce sont des marguerites, emblème de la destinataire, qui poussent sur le sol herbu, tandis qu'un semis d'hermine noire sur fond d'argent sont les symboles héraldiques de la Bretagne, et donc de l'époux de la destinataire, Richard d'Etampes.
Cette symbolique végétale, déjà bien établie dans les cycles carolingiens, évoluera durant le Moyen Âge pour aboutir parfois au XV^e siècle à une apologie de l'amour : jeunes gens et jeunes filles se promenant ensemble dans un jardin ou bien jeunes femmes cueillant des roses pour en faire des couronnes.
Une scène de chasse, loisir par excellence des nobles au Moyen Âge, complète dans les marges cette souriante évocation du mois d'avril.
Dans le médaillon inférieur, le taureau, puissant mais placide, lève les yeux vers le soleil astrologique.