La Parabole du mauvais riche et de Lazare

La parabole du riche et de Lazare se trouve dans l’évangile de Luc, au chapitre XVI (versets 19 à 31). Un riche dont on ignore le nom menait joyeuse vie. Un pauvre nommé Lazare vivait à sa porte de ses restes ; des chiens, les animaux les plus méprisables dans la Bible, venaient lécher ses ulcères. Tous deux moururent et tandis que le riche se retrouvait au séjour des morts, Lazare fut porté par les anges dans le sein d’Abraham. Ce thème des renversements de situation dans l’au-delà est d’origine égyptienne.
La parabole se poursuit par un dialogue entre le riche et Abraham qui est un appel à la conversion. Abraham Bosse n’a traité que la première partie de la parabole en trois gravures. Sur la première, Lazare se fait chasser par un valet, la deuxième représente la mort du riche et la troisième celle de Lazare.
Lazare gît dans une masure sur un lit de paille, veillé par une femme en haillons. Au pied de son lit, un chien a trouvé de quoi boire ou manger. Mais le ciel s’ouvre et un ange apporte à Lazare la couronne de vie de la part d’Abraham ; deux autres anges sont déjà à ses côtés pour lui annoncer la bonne nouvelle.
Cette mort de Lazare n’est pas exempte d’un certain lyrisme qui tranche sur de nombreuses gravures de Bosse.

En bas au centre : ABosse jn et fe. Dans la marge inférieure, 5 colonnes de 6 vers : Tu vois comme vne bonne vie, / D’vne bonne mort est suiuie, / Et le Lazare te l’apprend ; / Qui trouue enfin apres l’orage / Le port ou son Ame se rend, / Sans plus auoir peur du naufrage. // Exempt de toutes les tristesses, / Qu’on a de quitter les Richesses, / Et couché dans vn pauure lieu ; / Des maux du Corps il se deliure ; / Et dans la Gloire de son Dieu / A iamais il s’en va reuiure. // Raui des diuines louanges, / Jl s’entretient avec les Anges, / Et dans le Ciel va triompher ; / Au lieu qu’en ce peril extreme, / Parmi les Demons de l’Enfer, / Le Riche forcenne, et blaspheme. // Heureux Lazare à qui les peines, / Ny les afflictions humaines, / Ne peuuent nuire desormais ; / Tu monstres au Monde a sa honte, / Que ceux ne prosperent iamais, / Qui des Pauures ne tiennent conte. // Sus donc Mondain que la Fortune, / De ses caresses importune, / Sois secourable à l’indigent ; / Car l’Aumosne a des recompenses, / Qui valent bien plus que largent, / Qu’invtilement tu despenses. ; sous les vers, à gauche : le Blond excud auec Priuilege du Roy.