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Album illustré de dessins en cheveux

Album illustré de dessins en cheveux
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Les bijoux en cheveux sont particulièrement à la mode au 19e siècle. Sous la Restauration et la Monarchie de Juillet, bercée par la vague romantique, ce type de bijoux pousse la tendresse et l’attachement pour une personne à son paroxysme puisque l’on porte sur soi une partie d’un être cher à notre cœur. Les bijoux en cheveux sont travaillés (tressés, tissés et collés en mèches) par des spécialistes à l’instar du célèbre Charles Lemonnier, bijoutier et dessinateur en cheveux pour l’impératrice Eugénie ou l’Empereur du Brésil. On en fait alors des bracelets, des médaillons et des bagues comme celles que s’échangent en gage d’affection Stephen et Magdeleine dans Sous les Tilleuls (1832) du journaliste et auteur français Alphonse Karr (1808-1890). Dans ce roman, un jeune homme romantique, Stephen, quitte le foyer familial à la suite d’une dispute avec son père qui veut lui imposer un mariage. À la campagne où il se réfugie, il rencontre et tombe amoureux de Magdeleine. Afin de sceller leur passion, les amants s’offrent des anneaux avec leurs cheveux respectifs : « Je t'envoie, en échange de ta bague, que j'ai baisée mille fois, une bague semblable, faite de mes cheveux ». Cette preuve d’amour sera malheureusement mise à mal à plusieurs reprises au sein du récit : manquant d’argent pour se rendre au Théâtre, Stephen se voit dans l’obligation de mettre le bijou en gage tandis que Magdeleine, sur les recommandations d’une amie, se sépare de la bague pour ne pas exposer son amour secret à la société. 

« Il chercha sur lui, et ses yeux s'arrêtèrent sur la bague de Magdeleine : cette bague était en or et paraissait avoir quelque valeur ; il se souvint qu'il y avait dans la ville une vieille femme qui prêtait sur gages ; il y avait quelque chose qui lui serrait le cœur à penser qu'il allait se séparer de cette petite bague.​ Les cheveux de Magdeleine, un don de son amour, une partie d'elle allait passer aux mains d'une étrangère, pour de l'argent ! Mais il songea aussi que, si Magdeleine ne le voyait pas au théâtre, elle pourrait craindre un accident ou soupçonner de l’indifférence ; la vieille femme lui donna le florin dont il avait besoin. » 

Bibliothèque nationale de France

  • Date
    1888
  • Auteur(es)
    J. Marcellin (?-?), dessinateur en cheveux
  • Description technique
    Lithographies
  • Provenance

    BnF, département Estampes et photographie, 4-LC-10 (A)

  • Lien permanent
    ark:/12148/mmr736gp4n3bt