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Le bois

Le Horla
Le bois
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Le Horla, conte fantastique de Maupassant (1887), donne à lire la confession du narrateur, dont la vie est troublée par des micro-événements inattendus et inexplicables. Tout l’art de Maupassant consiste à plonger le lecteur dans le doute et à lui faire ressentir la peur éprouvée par le personnage.

« 2 juin. Mon état s’est encore aggravé. Qu’ai-je donc ? Le bromure n’y fait rien ; les douches n’y font rien. Tantôt, pour fatiguer mon corps, si las pourtant, j’allai faire un tour dans la forêt de Roumare. Je crus d’abord que l’air frais, léger et doux, plein d’odeur d’herbes et de feuilles, me versait aux veines un sang nouveau, au cœur une énergie nouvelle. Je pris une grande avenue de chasse, puis je tournai vers la Bouille, par une allée étroite, entre deux armées d’arbres démesurément hauts qui mettaient un toit vert, épais, presque noir, entre le ciel et moi.
Un frisson me saisit soudain, non pas un frisson de froid, mais un étrange frisson d’angoisse.
Je hâtai le pas, inquiet d’être seul dans ce bois, apeuré sans raison, stupidement par la profonde solitude. Tout à coup, il me sembla que j’étais suivi, qu’on marchait sur mes talons, tout près, tout près, à me toucher.
Je me retournai brusquement. J’étais seul. »

Bibliothèque nationale de France

  • Date
    1928
  • Lieu
    Paris
  • Auteur(es)
    Guy de Maupassant (1850-1893), auteur ; Frans Masereel (1889-1972), illustrateur
  • Description technique
    Gravure
  • Provenance

    BnF, Réserve des livres rares, RES P-Y2-1312

  • Lien permanent
    ark:/12148/mm132202888z