Les Fables et la vie d’Ésope Phrigien

Fabuliste grec dont la biographie est riche de légendes, Ésope aurait vécu au 6^e siècle avant notre ère. Son nom reste attaché à un corpus de fables, dites « ésopiques », stratifié par plusieurs siècles de transmission orale et écrite et estimé aujourd’hui à quelques centaines d’apologues. De forme brève, ces récits en prose ou en vers mettent en scène des animaux symbolisant la comédie humaine
Mises pour la première fois par écrit vers 300 avant J.-C., enrichies au Moyen-Âge par les ysopets, compilées au nombre de 127 par Maxime Planude au 14^e siècle, les fables d’Ésope furent traduites en français par Julien Macho en 1480 puis mises en vers par le poète et imprimeur Gilles Corrozet en 1542. Abondamment réédité (pas moins de douze éditions en 45 ans), le fablier de Corrozet fait l’objet en 1587 d’une édition « en faveur et utilité de la jeunesse ». Pour autant, point d’adaptation spécifique tant dans la forme que dans le contenu (les gravures sur bois sont pour la plupart grossièrement reprises de l’édition de 1542 de même que les fables, à l’exception de quatre) mais sans doute ce simple constat évident que la fable est l’un des plus agréables instruments d’éducation. Cette première édition des fables d’Ésope adressée au jeune âge fait cependant figure d’épiphénomène et ce n’est qu’à partir de la dernière décennie du 18^e siècle que prospère la fortune éditoriale d’un Ésope destiné à la jeunesse. (C. P.)