Facétie : La vraye femme

Même si la diabolisation des femmes n’est pas nouvelle au 17^e siècle, elle continue à exister. Contrairement à ce qu’on imagine, ce n’est pas au Moyen Âge, mais au début de l’époque moderne que les « chasses aux sorcières » ont exercé leur ravage. Si les bûchers ont été moins nombreux en France qu’en Allemagne par exemple, il n’empêche que les procès pour sorcellerie et possession diabolique ont existé, dans la première moitié du siècle en particulier. Les historiens les interprètent parfois aujourd’hui comme le signe de l’affrontement entre un rationalisme moderne masculin en train d’éradiquer les cultures traditionnelles dont les femmes étaient les gardiennes dans les campagnes. Qui est alors la « vraie femme » que prétend dévoiler cette gravure ? Il est clair que l’auteur veut mettre en garde les hommes contre la nature diabolique des femmes, cachée derrière une apparence charmante (l’éventail et la belle robe côté droit), et même pieuse (la femme à l’église au fond). Chaque femme, comme fille d’Ève, perpétue le Péché Originel, incarne la tentation diabolique qui menace de séduire les hommes.