Maniere universelle de M. Desargues, pour pratiquer la perspective par petit-pied...

Cette planche est la dernière d’une série de quinze planches où Bosse donne, par petites étapes, tous les éléments du repérage géométral d’un point quelconque de l’espace.
Dans le plan d’assiette, Bosse a représenté (en bas de la planche) une échelle fondamentale de mesure de trois “thoises”. La division de cette toise en six donne la longueur du pied ou plus exactement du petit pied (que nous noterons pp) C’est cette unité de longueur qui est utilisée “en tous sens d’un bout à l’autre”. Le plan de l’assiette du sujet est repéré par deux conduites, l’une de front (zsx) et l’autre fuyante (hs), qui sont graduées avec cette unité.
Le point de station a de l’observateur (cf. planche 4) est repéré à 13 pp derrière la conduite de front et à 3 pp à gauche de la conduite fuyante. oa est l’élévation de l’œil. Elle mesure environ 41 /2 pp (si un petit pied représente le pied usuel de 32,5 cm de l’époque, on peut évaluer cette élévation à 146 cm, et donc la taille de l’observateur est voisine de 1,60 m).
Les points du carré bcdf, dans le plan d’assiette, sont repérés de la même manière. Par exemple, f est à 13 pp devant la de front et à 3 pp à dextre de la fuyante.
Mais le point t, par exemple, n’est pas un point du plan d’assiette. (cp), (dr), (bq) et (ft) représentent des droites d’élévation, c’est-à-dire des parallèles à l’intervalle de l’œil (généralement perpendiculaire au plan d’assiette). Pour donner l’élévation du point t, Bosse indique qu’il utilise l’échelle frontale y qui est associée au point f, pied du segment [ft]. On peut donc lire que t a une élévation de 5 pp.
Il peut sembler totalement inutile d’associer aux pieds des segments [cp], [dr], [bq] et [ft] des échelles régulières frontales égales à l’échelle fondamentale donnée au départ. Cette invention de Bosse a pour objet de préparer le passage du géométral au perspectif. En effet, ces mêmes échelles régulières frontales ne sont plus égales entre elles dans le dessin perspectif et deviennent dès lors indispensables pour donner les élévations des points de l’espace.