Benvenuto Cellini

Le manuscrit autographe de Benvenuto Cellini porte sous forme de collettes et d'ajouts les stigmates des modifications considérables apportées pour la version en trois actes des représentations de Weimar en 1852. Hormis le chant des ciseleurs annoncé pour un programme de concert en 1834, la composition de l'œuvre semble avoir commencé véritablement en juillet 1836. D'après sa correspondance, Berlioz l'aurait achevée à la fin de l'année 1836, sans toutefois terminer l'orchestration. À son habitude, Berlioz s'autorise quelques emprunts ponctuels à des œuvres antérieures. La première version de Paris est connue grâce au matériel d'exécution et à la partition conservés à la bibliothèque-musée de l'Opéra. Elle porte témoignage des modifications et coupures opérées pendant les répétitions de 1838, qui eurent surtout pour objet de réviser les airs attribués aux principaux rôles ou d'en ajouter, comme la romance de Cellini, La gloire était ma seule idole. Au contraire, Berlioz dut procéder à d'importantes coupures entre septembre 1838 et janvier 1839, notamment dans le quatrième tableau où disparut le combat entre Cellini et Fieramosca qui tente d'empêcher la fonte de la statue. Après le retrait de l'œuvre, Berlioz en dirige régulièrement des extraits dans ses concerts, notamment la cavatine de Teresa Entre l'amour et le devoir. Lorsque Liszt annonce son intention de monter Benvenuto à Weimar en août 1851, Berlioz lui envoie son manuscrit afin d'établir le matériel d'exécution et de faire la traduction en allemand. Les principaux changements intervinrent après les trois premières représentations de Weimar : les critiques, par exemple celle de Hans de Bülow, concernaient surtout le Finale, jugé trop long et trop compliqué.