Les ateliers des peintres : Rosa Bonheur

Parue dans l'ouvrage d'Edmond Texier, Tableau de Paris, cette gravue est accompagnée de ce commentaire :

« Suivez-moi rue de l'Ouest ; traversons ensemble une cour fermée par une grille, ouvrons cette porte. Mais, me direz-vous, ce n'est pas dans un atelier que nous me conduisez, nous venons d'entrer dans une écurie. Regardez mieux : où avez-vous jamais vu des écuries disposées de cet air coquet ? Portez vos regards plus loin, et inclinez-vous avec respect : vous avez devant vous une femme et un artiste éminent : nous sommes dans l'atelier de mademoiselle Rosa Bonheur. C'est là que l'auteur du Labourage nivernais passe tout le temps qu'elle n'emploie pas à courir les campagnes du Limousin, de l'Auvergne, du Morvan, des environs de Paris, ou au marché aux chevaux, pour y trouver ces modèles à quatre pieds, avec ou sans cornes, dont quelques-uns lui tiennent compagnie, comme vous pouvez vous en apercevoir. Tout le monde connaît, au moins de réputation, le talent de mademoiselle Rosa Bonheur. Ce que tout le monde ne sait pas, mais ce qu'un connaisseur a deviné du premier coup à l'aspect de ses tableaux, c'est sa vie laborieuse, ce sont ses études consciencieuses et intelligentes en face de la nature. La nature a en effet été le seul maître de mademoiselle Rosa Bonheur, après son père. [...] ».