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Versets du Coran en style coufique

Coran, sourate XLVIII, 20.
Versets du Coran en style coufique
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Donné par les premiers paléographes, le terme de « coufique », traditionnellement appliqué aux écritures coraniques en usage de la fin du 8e au 11e siècle désigne des styles d’une grande variété répandus dans l’ensemble du monde musulman du Maghreb à l’Iran.

Sur ce feuillet de parchemin, quelques mots du verset 16 de la sourate XLVIII, al-fath (la Victoire), se déploient majestueusement sur quatre lignes. Une grande harmonie règne entre format, nombre de lignes et taille des caractères. Les lettres, tracées d’une main ferme, semblent s’aligner selon des règles de construction inconnues. Les points rouges, s’opposant au blanc du parchemin et au noir des caractères, n’indiquent pas les points diacritiques, comme ce sera ensuite l’usage, mais la vocalisation. Le calligraphe, à des fins esthétiques, joue sur l’allongement de certaines consonnes, coupe les mots et utilise toutes les ressources plastiques de l’écriture, ce qui ne sera plus admis dans les écritures postérieures.

Magnifique exemple de l’un des styles les plus achevés de l’époque abbasside, l’écriture du Coran s’éloigne ici de la pratique courante pour viser la perfection esthétique. Le texte de la recension n’étant pas vocalisé, ce serait al-Hajjâj (694-714) gouverneur d’Irak qui aurait introduit les signes vocaliques. Enfin, au 10e siècle, sous l’impulsion d’ibn Mujâhid, spécialiste de lecture coranique, on établit sept systèmes canoniques de lecture, incluant les variantes admises. À l’époque contemporaine, seules deux lectures sont d’un usage courant, le warsh pour le margreb et le hafs pour le Machreq.

Bibliothèque nationale de France

  • Date
    9e - 10e siècles
  • Description technique
    Parchemin
  • Provenance

    BnF, département des Manuscrits, Arabe 350, fol. 226r

  • Lien permanent
    ark:/12148/mm103200032p