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Les Femmes à table en l’absence de leurs maris

Les Femmes à table en l’absence de leurs maris
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Les estampes traitant avec humour des relations entre les hommes et les femmes sont particulièrement nombreuses au 17e siècle, ce sujet permettant aux artistes de développer avec malice une iconographie riche et variée. Certaines gravures de Bosse, Le Mari qui bat sa femme et La Femme qui bat son mari ou L’Homme fourré de malice mais aussi Les Femmes à table en l’absence de leurs maris, appartiennent à ce registre. Belle revanche pour les femmes, dont le rôle le plus souvent est d’être confinées au foyer, que de pouvoir se retrouver entre elles afin de se moquer des hommes. Ce signe d’émancipation, où la femme peut affirmer une sorte d’indépendance par la parole et par l’esprit, ne fera que s’amplifier quelques années plus tard avec la vie brillante des salons. Les quatrains qui commentent cette estampe nous mettent dans la confidence de la conversation, privilégiée au cours de ce repas.
Ce dîner a lieu dans la chambre où se trouve un lit légèrement décalé du mur, afin de laisser un espace suffisant pour y disposer des sièges. Cette pièce est l’épicentre de l’appartement. Il n’existe pas encore, dans ces premières années du 17e siècle, de pièce exclusivement réservée aux repas, la chambre pouvant donc être, tour à tour, lieu de réception ou d’intimité. Au premier plan à gauche, une petite fille mange dans une assiette et semble ne vouloir laisser que les restes au petit garçon assis auprès d’elle, tandis que le chat et le chien se disputent manifestement leur plat.
La composition de cette gravure est particulièrement élégante, Bosse a su disposer avec une belle harmonie cette assemblée de convives.

En bas, à gauche : le Blond excud auec Priuilege du Roy, et à droite : ABosse in et fe. Dans l’espace réservé au bas, 16 vers sur 4 colonnes : Tandis que nos Maris s’en vont donner carriere / Et prendre leurs plaisirs a la ville ou au champs, / Mes Dames banquetons sus faisons chere entiere / N’espargnons rien non plus que font nos bons marchans. // Choisissez dans ces plats quelque morceau qui puisse / Vous mettre en appetit, j’ayme le croupion, / De ce Cocq d’jnde froid pour vous leuez la cuisse / Beuuons mangeons jcy nest aucun espion. // Ie ne puis plus filer que premier je ne mouille, / Fille versez du vin, je vays boire d’autant. / Le vin seroit meilleur si j’auois une andouille / Goustons de tous ces metz vous faut il prescher tant. // Fille, a la S. t Laurens vous aurez vostre foire / Si vous ne dite mot de ce que nous faisons : / Ie ne scays si je dois a vos promesse croire, / Ie ne sors du logis et garde les tisons.
Dans une bordure de feuilles d’acanthe.

Bibliothèque nationale de France 

  • Date
    Vers 1636
  • Lieu
    Paris
  • Auteur(es)
    Abraham Bosse (1604-1676), graveur
  • Description technique
    Eau-forte, 261 x 340 mm
  • Provenance

    BnF, département des Estampes et de la photographie, RESERVE QB-201 (29)-FOL

  • Lien permanent
    ark:/12148/mm9jznzmhp35