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« Je crois qu’un Toscan peut plus facilement écrire en beau langage poétique qu’un Italien d’une autre province, puisqu’il possède déjà dès sa naissance la belle langue, et celle qu’on parle à Sienne est mignarde, plus abondante, plus gracieuse et plus énergique de la Florentine malgré qu’elle prétende la préférence, et qu’elle la possède effectivement à cause de sa pureté, qu’elle doit à son académie comme elle lui doit la richesse, d’où vient que nous traitons les matières beaucoup plus éloquemment que les français, ayant à notre choix une quantité de synonymes ; tandis que difficilement on en trouverait une douzaine dans la langue de Voltaire, qui riait de ceux entre ses compatriotes qui disaient qu’il n’était pas vrai que la langue française fût pauvre puisqu’elle avait tous les mots qui lui étaient nécessaires. Celui qui n’a que ce qui lui est nécessaire est pauvre ; et l’obstination de l’Académie Française à ne point vouloir adopter des mots étrangers ne démontre autre chose ; sinon que l’orgueil va avec la pauvreté. Nous poursuivons à prendre des langues étrangères tous les mots qui nous plaisent ; nous aimons devenir toujours plus riches ; nous trouvons même du plaisir à voler le pauvre : c’est le caractère du riche. » (Histoire de ma vie, III, p. 763-764.)

Bibliothèque nationale de France

  • Date
    Vers 1736
  • Auteur(es)
    Dom Loyau, auteur
  • Provenance

    BnF, Hémiclycle 93

  • Lien permanent
    ark:/12148/mm126200218p