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L’Enfant prodigue dans une maison de débauche (version découverte)

Série Histoire de l’Enfant prodigue, 2
L’Enfant prodigue dans une maison de débauche (version découverte)
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Dans la salle principale d’une maison citadine, qui porte pour enseigne un croissant de lune (ou une lune cornue), le Fils prodigue, assis sur une chaise, est entouré de femmes. Il serre contre lui l’une d’elles, assise sur la chaise voisine, et de la main gauche fourrage sous ses jupes. Une deuxième, un éventail à la main, se presse contre le dossier de son siège et lui parle ; elle masque ainsi une vieille femme, sans doute la maîtresse de maison, si l’on en croit le trousseau de clés pendant à sa ceinture, qui tend la main pour recueillir le fruit du larcin perpétré par une gamine, laquelle, agenouillée derrière la chaise du jeune homme, tire la bourse de sa poche. Une dernière femme, au second plan, lève un verre de vin. Sur la table, des mets préparés ; sur un tabouret, le feutre empanaché du gogo. Au premier plan à gauche, un rafraîchissoir à bouteilles. À droite, un petit chien est assis, placé là pour meubler un espace vide dans la composition plus que pour signifier quoi que ce soit. Au fond à droite, une porte s’ouvre sur la cuisine, chauffée par une cheminée. On y aperçoit les pieds d’un lit, sur lequel est étendue une femme dont on voit les jambes dans une disposition sans équivoque bien qu’anatomiquement peu vraisemblable, au-dessus de laquelle se présente un homme, culotte baissée et chemise en bannière.

En bas, au centre : ABosse inu. et fe ; à droite : excud.auec Priuilege. Dans la marge inférieure, 16 vers sur 4 colonnes : Dans ces lieux où Venus fait vn commerce infame, / Cét Esclaue des sens et de la Volupté, / Perd miserablement, et son corps, et son ame / Tant il est amoureux de sa brutalité. // Ses folles passions l’vne à l’autre attachées / Sont comme autant de flots, où son cour est plongé, / Et les embrassemens des femmes debauchées, / En quelque part qu’il soit, le tiennent assiegé. // Jl ne peut euiter leurs trompeurs artifices ; / Et quand il le pourroit, il ne le voudroit pas ; / Comme il est vicieux il se plaist à leurs vices, / Quelles scauent couurir de charmes et d’appas. / Leur ruse cependant de ces maux est la source ; / Elles l’ont beau flatter c’est vn deguisement ; / Tout ce qu’elles en font est pour auoir sa bourse ; / Car c’est le seul argent qu’elles ont pour amant.
Dans une bordure d’ornement avec des roses et des tiges de rosier.
La mention du premier éditeur est effacée sur les différentes planches de la suite ; sur cette pièce, la mention "du Roy" après "privilege" est également effacée, sans doute en raison de son caractère scabreux. La mention de l’éditeur effacée, autant que l’on puisse en juger à l’examen de diverses épreuves, était probablement (malgré ce que dit Blum) : Io. Blondus, c’est-à-dire : Jean Leblond, qui remettra par la suite son nom sur les autres planches de la suite, une fois qu’elle sera devenue présentable.

Bibliothèque nationale de France

  • Date
    Vers 1636
  • Lieu
    À Paris, chez Jean Le Blond (1635?-1709) 
  • Auteur(es)
    Abraham Bosse (1604-1676), graveur
  • Description technique
    Eau-forte avec rehauts de burin dans les ombres, 258 x 322 mm
  • Provenance

    BnF, département des Estampes et de la photographie, RESERVE QB-201 (29)-FOL

  • Lien permanent
    ark:/12148/mm8svchwzgjt