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Caricature de Champfleury

Caricature de Champfleury
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Champfleury est le pseudonyme de Jules Félix François Husson, dit Fleury. Né le 10 septembre 1821 à Laon où il passa son enfance, il vint à Paris en 1838 où il fit la connaissance du peintre Chintreuil puis des « Buveurs d’eau ». À la fin de l’année 1840 ou au début 1841, il fut rappelé à Laon par son père qui lançait le Journal de l’Aisne. Cette vie provinciale où il s’ennuyait lui inspira par la suite plusieurs nouvelles (Les Souffrances du professeur Delteil, Les Trios des Chenizelles…). À l’été 1843, de retour à Paris, il habita avec Henry Murger rue de Vaugirard, puis avec sa compagne Mariette à l’hôtel Merciol où Murger et Mimi logeaient aussi. Champfleury fit ses débuts dans Le Tam-Tam puis entra à L’Artiste en mai 1844. En décembre, il se décida pour le pseudonyme de « Champfleury » et rejoignit le Corsaire-Satan. Il donna à ce journal des critiques d’art et plusieurs nouvelles dont certaines furent reprises ensuite en volume, mettant en scène le monde des peintres, de la bohème et des saltimbanques : Mariana la peintre, Les Treize, Chien-Caillou, Pauvre Trompette, Miette et la série Les Grands Hommes du ruisseau. En 1848, il fut de l’aventure de l’éphémère Salut public avec Baudelaire et Charles Toubin et prétendit avoir été l’un des premiers à s’asseoir sur le trône aux Tuileries. Il collabora ensuite à L’Événement de Victor Hugo et au Journal d’Alphonse Karr ainsi que dans de nombreux journaux. Il continua à écrire des pantomimes (Les Trois filles à Cassandre, 1849 ; Les Deux Pierrots, 1851) et rassembla ses diverses nouvelles en volumes, Les Excentriques (Paris, Michel Lévy, 1852) ainsi que les Contes et fantaisies, parmi lesquels Les Aventures de Mlle Mariette (Paris, V. Lecou, 1853) avec lesquelles il voulut concurrencer Murger et rappeler qu’il avait aussi sa part dans l’invention de la bohème. Cependant il ne tarda pas à devenir le représentant des réalistes. Son amitié avec Courbet dès 1848, ses divers articles réunis en 1857 sous le titre Le Réalisme, les soirées de la Brasserie Andler, les articles provocateurs du journal de Duranty mirent la question du réalisme au centre de la vie littéraire de ces années. Champfleury illustra son approche avec des romans, Les Bourgeois de Molinchart (1855), Monsieur de Boisdhyver (1857), essuyant beaucoup de sarcasmes et de moqueries dans la petite presse notamment en 1856, avec la tentative de La Gazette de Champfleury. Il fut un admirateur de Balzac qu’il rencontra en 1847 et sur lequel il écrivit plusieurs études. À la mort de l’auteur de La Comédie humaine, il fut chargé par Ève Hanska, dont il devint l’amant, de terminer les œuvres inachevées de son époux et de poursuivre l’édition de ses œuvres, projet qui n’eut pas de suite. Écrivain, historien de l’art, de la caricature, de la culture populaire, Champfleury fut nommé chef des collections du Musée de Sèvres en 1872. La même année il faisait paraître en volume ses Souvenirs et portraits de jeunesse qui restent une des sources de l’histoire de la bohème à l’époque de Murger.

Au moment où paraît le Panthéon-Nadar, le nom de Champfleury est dans l’actualité. Par sa volonté de réussir, exacerbé par son déclassement bohème, il s’est souvent heurté à Nadar. Néanmoins ce dernier lui a dédicacé quelques années plus tard ses Mémoires du Géant : « À mon vieux camarade Chien Fleury (dit Chien Caillou) ». Les relations entre Félix Nadar et Champfleury n’ont jamais été très cordiales : ils ont même manqué de se battre en duel en 1848. Tenant du réalisme en peinture et en littérature, Champfleury est représenté en chiffonnier, la hotte sur le dos et le crochet à la main, fouillant les déchets au pied d’une borne. Nadar illustre le reproche fait à l’école réaliste d’aller chercher ses sujets dans la boue et l’ordure en sacrifiant l’idéal et l’élévation morale.

Bibliothèque nationale de France

  • Date
    Vers 1850
  • Auteur(es)
    Nadar (1820-1910), dessinateur
  • Description technique
    Dessin au fusain sur papier brun rehaussé à la gouache blanche, 31 x 23,3 cm
  • Provenance

    BnF, département des Estampes et de la photographie, RESERVE BOITE ECU-NA-88

  • Lien permanent
    ark:/12148/mm132202828w