Mois de décembre

L'intégration du porc dans les calendriers ne remonte pas au-delà des temps carolingiens, ce qui pourrait indiquer une origine gauloise pour ce thème. La mise à mort a lieu à la fin de l'automne quand la nourriture pour les bêtes devient rare et que la conservation de la viande est plus assurée. Le porc est égorgé à l'aide d'un couteau. Auparavant, il n'est pas rare que l'animal soit assommé avec le revers d'une hache, moins souvent avec un maillet. Ici, c'est la scène du sacrifice qui est figurée. Le porc, engraissé jusqu'à la dernière seconde, est sur le point d'être assommé à l'aide d'un énorme maillet de bois. Il sera ensuite égorgé, et c'est pourquoi le boucher a protégé ses habits d'un tablier. L'outillage du boucher (hache, coutelas, tranchet...) évoque la découpe consécutive au sacrifice, et la préparation des salaisons et des charcuteries qui se déroule à ce moment, en prévision des repas de fêtes. Si la scène est presque systématique, dans les calendriers des églises et des livres, il ne faudrait pas croire pour autant que tous les paysans possédaient un cochon, bon à sacrifier pour Noël, ni même que le cochon était la nourriture préférée. Au Moyen Âge, cette viande, jugée moins digeste que toute autre, n'arrive qu'en troisième position dans la consommation, après le bouf et le mouton.
Le médaillon du signe zodiacal (le Capricorne) figure une scène animalière très réaliste, toujours sur fond de fleurs sauvages : celle de la chèvre qui se dresse pour brouter les feuilles d'un arbre. On retrouve souvent ce motif dans les scènes de la Nativité, où l'animal figure la joie manifestée devant l'événement de la naissance du Christ.