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L’univers infini de Giordano Bruno

Articuli centum et sexaginta adversus hujus tempestatis mathematicos atque philosophos...
L’univers infini de Giordano Bruno
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Dès le Quattrocento, grâce à l’invention de la perspective, l’infini devient pensable, ainsi que l’infinité de l’univers. Mais l’époque n’est pas mûre pour de tels changements conceptuels. Même l’abandon du géocentrisme par Copernic change peu de chose : le monde reste fini, et même petit : « La sphère des étoiles fixes [...] contient tout, se contient elle-même » (De revolutionibus).

Le philosophe italien Giordano Bruno met un zèle acharné défendre l’infini. Sans proposer un système du monde précis, il se distingue par ses idées avant-gardistes. Tirant du système copernicien ses ultimes conséquences, il postule l’infinité du monde dans une œuvre foisonnante. Dans Le Banquet des Cendres, rédigé à Londres entre 1584 et 1586, il critique la physique et la cosmologie aristotéliciennes, et propose sa conception d’un Univers infini par son extension et par le nombre des astres qui le composent. Adepte du copernicanismne en ce qui concerne la position centrale du Soleil, il en rejette le finitisme, le culte de la sphéricité et les sphères cristallines.
Son objectif est en fait d’étendre les idées de Copernic aux domaines théologiques et politiques. Dans De la cause, du principe et de l’unité et De l’infini, de l’Univers et des mondes, il développe son système d’infinitisation de l’Univers physique et de Dieu. L’infinitisation implique la relativité des points de vue, des idées et des doctrines. En particulier, la philosophie de l’infini doit entraîner une réunification théologique entre protestants et catholiques.
Bruno défend ses thèses avec un fanatisme de révolutionnaire qui le conduit à un inévitable conflit avec les autorités religieuses. Transféré à Rome en 1592 sur ordre de l’Inquisition, il subit huit ans d’incarcération, de procès et de tortures. Il n’accepte aucune concession. Il meurt brûlé en place publique à Rome (Campo dei Fiori) le 17 février 1600, après avoir eu la langue arrachée pour les affreuses paroles qu’il avait proférées.

Bibliothèque nationale de France

  • Date
    1588
  • Lieu
    Prague, typographia G. Dacziceni 
  • Auteur(es)
    Giordano Bruno (1548-1600), auteur
  • Description technique
    Articuli centum et sexaginta adversus hujus tempestatis mathematicos atque philosophos. Centum item et octoginta praxes, ad totidem problemata, caeteris quaedam ardua, quaedam vero impossibilia, possibili et faciliore negotio persequenda... ; in-8
  • Provenance

    BnF, Réserve des livres rares, D2-5278 (1)

  • Lien permanent
    ark:/12148/mmcvgr52mfhgq