Fables

Domaine prospère, les livres d’étrennes rivalisent d’attraits dans leur aspect extérieur. À côté des cartonnages recouverts de papier, apparaît vers 1835 pour se développer à partir de 1840 le cartonnage habillé de toile sur lequel est frappé à l’or un décor en relation avec le texte. Pour séduire davantage une clientèle bourgeoise, les éditeurs combinent or et couleurs au moyen de mosaïques de papier. Inaugurée par le relieur Lenègre en 1845, la formule s’impose rapidement, les trois quarts des cartonnages toilés étant mosaïqués dans les années 1850. Sur un décor frappé à froid sont collées des pièces de papier de différentes couleurs avant que l’or ne soit frappé à chaud en repérage. Comme nombre de ses confrères, l’éditeur catholique Lehuby propose des volumes richement cartonnés pour sa « Bibliothèque illustrée pour la jeunesse » approuvée par l’archevêque de Rouen et dans laquelle sont publiés nombre de classiques corrigés par l’abbé Lejeune (Don Quichotte, Gil Blas, Mille et une nuits, Gulliver) ainsi que les Fables de La Fontaine puis de Florian présentées par Amable Tastu. Principal illustrateur de cette bibliothèque, Frédéric Bouchot compose pour ces Fables des scènes animalières dans le style de Grandville. Le cartonnage est spécialement conçu pour le livre ; de percaline bleue, il est signé Lenègre pour la reliure et Haarhaus pour la gravure des plaques reprenant les dessins de Bouchot pour « Le Lapin et la sarcelle » (plat supérieur) et « L’Écureuil, le chien et le renard » (dos). (C. P.)