La cartographie arabe développe une démarche scientifique

L’étude de la Géographie de Ptolémée, copiée et commentée à Bagdad dès le 9^e siècle, influence la cartographie arabe. Une géographie scientifique émerge. Avec l’expansion musulmane vers l’Europe et l’Asie, de nombreux ouvrages indiens, grecs et persans sont rassemblés et traduits sous l’impulsion des premiers califes abbassides. L’empire musulman devient l’héritier des savoirs antiques. La géographie arabe est à son apogée au 11^e siècle : cette science s’est constituée une place particulière dans la littérature en intégrant récits de voyages, descriptions du monde et considérations philosophiques. Les géographies ultérieures seront des ouvrages de compilation traitant une information de seconde main. Celle d’al-Idrîsî, la plus remarquable, est la seule géographie arabe à pénétrer par la Sicile en Occident.
La Géographie d’al-Idrîsî propose, au milieu du 12^e siècle, une exploration du monde par un savant arabe vivant à la cour cosmopolite du roi normand Roger II de Sicile. C’est un atlas qui décrit de manière très codifiée les pays, leurs villes principales, leurs routes et leurs frontières, les mers, les fleuves et les montagnes. Al-Idrîsî commente ces cartes en suivant des itinéraires, comme un véritable guide. Il livre des informations de toute nature, géographiques bien sûr, mais également économiques et commerciales, historiques et religieuses. Outre la compilation des connaissances déjà faite par ses prédécesseurs, al-Idrîsî s’est doté d’une méthode pour compléter et vérifier ses informations. Un certain nombre de manuscrits présentent en début d’ouvrage une carte circulaire figurant le monde. Comme les cartes latines de la même époque, cette mappemonde très schématique montre le monde connu, entouré par un océan circulaire. Mais la carte est centrée sur l’Arabie, cœur du monde musulman. La Méditerranée et l’océan Indien, bordent de chaque côté l’empire de l’Islam.