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Faust et Méphistophélès dans les montagnes du Harz

Illustrations du Faust de Gœthe par Eugène Delacroix
Faust et Méphistophélès dans les montagnes du Harz
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Dans la nuit de Walpurgis, Faust et Méphistophélès gravissent la montagne du Brocken pour assister au sabbat. Faust, sensible à la nature environnante, chemine avec lenteur, s'aidant d'un bâton. Méphistophélès, dans une pose contorsionnée, I'exhorte à se hâter. Delacroix s'est plu à représenter un bestiaire imaginaire et fantastique.

Texte de Goethe traduit par Gérard de Nerval

Montagne de Harz. (Vallée de Schirk, et désert)
Méphistophélès : N'aurais-tu pas besoin d'un manche à balai ? Quant à moi, je voudrais avoir le bouc le plus solide. dans ce chemin, nous sommes encore loin du but.
Faust : Tant que je sentirai ferme sur mes jambes, ce bâton noueux suffira. A quoi servirait-il de raccourcir le chemin ? car glisser dans le labyrinthe des vallées, ensuite gravir ce rocher du haut duquel une source se précipite en bouillonnant, c'est le seul plaisir qui puisse assaisonner une pareille route. Le printemps agit déjà sur les bouleaux, et les pins mêmes commencent à sentir son influence ; ne doit-il pas agir aussi sur nos membres ?
Méphistophélès : Je n'en sens vraiment rien, j'ai l'hiver dans le corps ; je désirerais sur mon chemin de la neige et de la gelée. Comme le disque épais de la lune rouge élève tristement son éclat tardif ! Il éclaire si mal, qu'on donne à chaque pas contre un arbre ou contre un rocher. Permets que j'appelle un feu follet : j'en vois un là-bas qui brûle assez drôlement. Holà l'ami ? oserais-je t'appeler vers nous ? Pourquoi flamber ainsi inutilement ? Aie donc la complaisance de nous éclaire jusque là haut.
Le follet : J'espère pouvoir, par honnêteté, parvenir à contraindre mon naturel léger, car notre course va habituellement en zigzag.
Méphistophélès : Hé ! hé ! il veut, je pense, singer les hommes. Qu'il marche donc droit au nom du diable, ou bien je souffle son étincelle de vie ?
Le follet : Je m'aperçois bien que vous êtes le maître d'ici, et je m'accommoderai à vous volontiers. Mais songez donc ! la montage est bien enchantée aujourd'hui, et si un feu follet doit vous montrer les chemin, vous ne pourrez le suivre exactement.

Bibliothèque nationale de France

  • Date
    1827
  • Lieu
    Paris
  • Auteur(es)
    Eugène Delacroix (1789-1863), lithographe
  • Description technique
    Lthographie, 43,8 x 31,2 cm
  • Provenance

    BnF, département des Estampes et de la photographie, DC-183 (A,3)-FOL

  • Lien permanent
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