Frontispice d’Amphitrion, de Molière

En janvier 1668, Molière créa Amphitryon, dans le théâtre du Palais-Royal. Si toute l’action de la pièce se déroule dans le même lieu et donc dans le même décor de scène, des machines étaient employées pour faire apparaître et disparaître les divinités. Ainsi, le prologue fait dialoguer Mercure et la Nuit dans les airs : le premier dans une nue (machine servant au vol, entourée de nuages) et la seconde dans son char traversant le haut de la scène. Au dernier acte, alors que Mercure et Jupiter avaient emprunté des traits humains dans les précédents actes, ils dévoilent leur identité à ceux qu’ils avaient trompés. Mercure disparait alors en s’envolant dans le ciel, tandis que dans la scène suivante Jupiter descend sur son aigle avant de repartir dans les nues.
Le frontispice de la pièce accompagnant l’édition de 1682 représente les personnages principaux : Mercure et Jupiter volant au-dessus d’Alcmène, Amphitryon et Sosie. Même si elle ne rend pas compte d’un moment précis du spectacle, cette gravure est précieuse car de tous les frontispices des pièces de Molière, elle est la seule à véritablement montrer l’emploi des machines dans son théâtre.