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Affiche pour la comédie de Telaristus

Affiche pour la comédie de Telaristus
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À l’intérieur d’un cartouche en forme de cœur, entouré d’un complexe appareil à la fois décoratif et symbolique, est typographié l’argument de la comédie (au sens actuel d’histoire qui finit bien) intitulée Telaristus, appartenant à ces exercices théâtraux dont faisait grand cas la pédagogie des jésuites.
Il s’agit d’une variation sur le thème du Fils prodigue. Melissus, prince de Tyr, avait eu deux enfants de feu son épouse aimée : Charisius et Telaristus. Le fils aîné, Charisius, est sage et vertueux. Le cadet, en revanche, n’a que de mauvaises fréquentations. Il n’a de cesse d’obtenir de son père la part qui lui revient de l’héritage de sa mère. Malgré les objurgations de son père, de son parrain et de son frère, il quitte sa famille pour s’en aller à Chypre (vignette du haut à gauche). Il se livre au jeu et à la débauche, puis il est dépouillé de tous ses biens par ceux qu’il croyait ses amis. Réduit à la misère, il garde les cochons ; on le voit errer dans les bois, en haillons, dans la vignette du bas à gauche, tandis que ses anciens camarades s’amusent (vignette du bas à droite). Par un heureux hasard, il peut mettre fin au duel entre son ami (vrai) Clorigène et son cousin Critolaus, partis à sa recherche (vignette du haut à droite) ; ils le poussent à rentrer chez lui et se chargent de préparer son père. Il finit par rentrer chez son père, qui le reçoit à bras ouverts (vignette du haut au centre).
Outre les sujets directement tirés de la pièce, l’estampe comporte des devises convenant aux personnages, ainsi que, au bas de la planche, une allusion à Hercule gaulois qui enchaînait ses auditeurs par son éloquence.
Il semble que Bosse se soit inspiré, d’ailleurs avec quelque négligence, des planches de la suite qu’il venait de graver sur ce thème ; mais nous croirions plus volontiers le contraire, et que ce soit ce travail qui lui ait donné l’envie d’approfondir le thème. La datation de la pièce n’est pas facile. La seule chose que l’on puisse dire pour l’instant est qu’elle a été exécutée avant la fin de 1637, moment où l’éditeur Jean Messager vend son fonds à Pierre Ier Mariette et cesse ses activités.

En bas, sur le socle des monstrances, à gauche : Cum / Priuilegio / Regis, et à droite : ABosse in. et fecit. / Messager excudit.

Bibliothèque nationale de France   

  • Date
    Vers 1636
  • Lieu
    Paris
  • Auteur(es)
    Abraham Bosse (1604-1676), graveur
  • Description technique
    Eau-forte, 534 x 399 mm
  • Provenance

    BnF, département des Estampes et de la photographie, RESERVE ED-30 (12)-FOL

  • Lien permanent
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