Décoration de l’acte II de Mirame

Le cardinal de Richelieu fit inaugurer en 1641 le théâtre qu’il s’était fait construire dans son palais par Jacques Lemercier avec la pièce Mirame, écrite par Desmarets de Saint-Sorlin. Afin d’offrir un spectacle à la mesure de son théâtre, alors le plus luxueux de Paris, il fit venir de Rome des artistes chargés de concevoir les décors et les machines. La décoration était fixe, représentant une colonnade dans un jardin de palais avec au loin la mer. Le théâtre ne fut vraisemblablement équipé d’un système de châssis permettant un changement de décor à vue qu’à partir des modifications de Torelli en 1646. Mais pour Mirame, ce qui étonna les spectateurs fut la technique permettant de figurer la course du soleil, immortalisée dans une suite d’estampes.
Après un frontispice reproduisant le luxueux cadre de scène à l’antique et annonçant l’inauguration du théâtre, cinq estampes montrent, en leur centre, le début de chaque acte, et suggèrent par les changements du ciel, des ombres et des lumières, le coucher puis le lever du soleil. Cet effet naturel transposé dans une salle éclairée artificiellement était alors une prouesse et témoigne des compétences acquises, le ciel étant décrit comme changeant de couleur alors que les nuages se déplaçaient.