Découvrir, comprendre, créer, partager

Image

« Les djinns »

Les Orientales
« Les djinns »
Le format de l'image est incompatible

Les djinns étaient, dans la croyance musulmane, des êtres de feu, doués d’intelligence, mais imperceptibles à nos sens. Victor Hugo travaille à l’expression de l’impalpable et de son invisible mouvement non seulement par les mots, mais aussi par le rythme. Dans ce manuscrit préparé pour l’impression, l’inscription des quadrats en marge illustre cette recherche en restituant l’image rythmique du poème. Après avoir ajouté une syllabe à chaque vers pour mimer l’apparition des djinns, à la fin du poème, Victor Hugo réduit progressivement le nombre de syllabes pour mimer leur disparition.

« Les Djinns funèbres,
Fils du trépas,
Dans les ténèbres
Pressent leurs pas ;
Leur essaim gronde :
Ainsi, profonde,
Murmure une onde
Qu’on ne voit pas.

Ce bruit vague
Qui s’endort,
C’est la vague
Sur le bord ;
C’est la plainte,
Presque éteinte,
D’une sainte
Pour un mort.

On doute
La nuit...
J’écoute :
Tout fuit,
Tout passe
L’espace
Efface
Le bruit. »

Victor Hugo, Les Orientales, « XXVIII. Les Djinns ».
>Texte intégral dans Gallica : Paris, Hetzel, 1880-1926.

Bibliothèque nationale de France

  • Date
    1828
  • Auteur(es)
    Victor Hugo (1802-1885), auteur
  • Description technique
    Manuscrit autographe. Papier vergé
  • Provenance

    BnF, département des Manuscrits, NAF 13359, fol. 54

  • Lien permanent
    ark:/12148/mm132202144w