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Le Mariage à la campagne : Charivari du marié ou le chaudeau

Le Mariage à la campagne : Charivari du marié ou le chaudeau
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Si dans la suite du Mariage à la ville Bosse représente une société bourgeoise, enserrée dans ses conventions un peu guindées, Le Mariage à la campagne illustre en revanche des coutumes villageoises qui témoignent d’une vie joyeuse et animée par une population qui aime faire la fête en toute liberté.
Cette suite comprend trois estampes : Les Présents offerts à la mariée, La Danse sur la place du village et Le Charivari du marié, gravure intitulée également Le Chaudeau. En effet, cette scène représente la coutume très répandue en France, sous différents noms, dont celui du “chaudeau”, d’apporter aux mariés, au lendemain des noces, une soupe au vin sucré. A. van Gennep, qui fait remonter cette coutume au Moyen Âge, indique que le terme est essentiellement employé dans la région de Saint-Omer et en Mantois.
Dans un encadrement orné, tout à fait à propos, de pampres de vigne et de grappes de raisin, Bosse représente deux hommes qui portent le “chaudeau” contenu dans un récipient passé dans un bâton. Le vin chaud est protégé par une serviette. Un troisième jeune homme verse à boire à ses compagnons, tandis que deux autres amis déguisés donnent l’aubade avec force fracas, pour réveiller les mariés et annoncer la venue des perturbateurs.
Les quatrains qui commentent la scène manient la grivoiserie avec humour, le texte étant tout à fait dans l’esprit de cette tradition en rapport avec les noces campagnardes.

En bas à droite : ABosse jn. et fe ; sous le texte au centre : Ioan le Blond excud auec Priuilege. Dans la partie inférieure, 16 vers sur 4 colonnes : Le Marié fera du bruit / Si ie vay fluster a sa porte / Mais ie m’asseure que la nuict / Il a flusté d’vne autre sorte // Ie suis deuenu plus scavant / Que n’est un Ballieur de classe / Et gaigne tousiours le deuant / Quand il faut nettoyer la place. // Cette coustume est bien aysee / De boire plus de vin que d’eau / A la sante de l’Espouzee / Quand on luy porte se chaudeau // Au lieu de parler d’yvrongner / Prens bien garde a ne rien respendre / Car cest a quoy tu dois soigner / Autrement va te faire pendre.
Dans une bordure de grappes de raisins, feuilles de vigne et rinceaux.

Bibliothèque nationale de France  

  • Date
    Vers 1633
  • Lieu
    À Paris, chez le Blond
  • Auteur(es)
    Abraham Bosse (1604-1676), graveur
  • Description technique
    Eau-forte reprise au burin, 206 x 303 mm
  • Provenance

    BnF, département  de la Musique, VM PHOT MIRI-17 (125)

  • Lien permanent
    ark:/12148/mmx74rb27q5fh