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Tarot dit de Charles VI : la culture populaire

Le Bateleur (manquante), L’Amoureux, La Roue de Fortune (manquante), L’Ermite, Le Pendu
Tarot dit de Charles VI : la culture populaire
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L'Amoureux
Inspirée de la tradition médiévale de l'amour courtois, cette scène de genre présente trois couples d'amoureux élégamment parés en promenade. Deux Amours sur des nuages leur décochent des flèches, attisant le désir d'un des couples qui s'embrasse, alors que les deux autres s'entretiennent galamment. Le baiser sensuel qui se distingue du baiser plus chaste dans la poésie de la Renaissance, suggère des plaisirs érotiques. Il est le plus souvent réservé aux dieux antiques, dont les amours se prêtent à de nombreuses libertés.
Les costumes des personnages, la coiffure de la figure féminine centrale s'apparente à une gravure de l'école florentine, de Baccio Baldini, Rencontre de chasseurs et d'une famille de sauvages, réalisée par cet orfèvre et graveur vers 1475 (Hind, I, A, II, 4).

L'Ermite

Vieillard à longue barbe, revêtu d'une cape, l'Ermite désigne d'une main un sablier qu'il tient de l'autre. Cette iconographie est semblable à celle de L'Ermite des tarots peints pour la famille Visconti-Sforza. Le sablier est l'emblème du temps qui s'écoule et celui de la durée de l'existence terrestre. L'Ermite est une représentation du temps destructeur, en relation avec la mort. Celle-ci est souvent figurée brandissant le même attribut, auprès d'une jeune fille, d'un couple d'amoureux, d'un chevalier. Le temps, la mort, sont des thèmes très prisés aux 15e et au 16e siècles. La société exprime ainsi son angoisse devant l'inexorabilité du sort, les guerres, les épidémies, les famines qui déciment alors la population. Le sablier apparut dans l'art lorsque les artistes eurent à illustrer Les Triomphes de Pétrarque où le Temps triomphe de la Renommée. En Allemagne, il fut utilisé dans des thèmes divers. Dürer en fit l'un de ses symboles en l'associant à ses trois œuvres majeures, testament spirituel de l'artiste : Saint Jérôme dans sa cellule, Le Chevalier, la Mort et le diable, et Mélancolia.



Le Pendu

Le personnage est pendu par un pied à un portique constitué de branches d'arbre. La corde s'enroule autour de sa cheville. L'une de ses jambes est repliée. Il tient dans chaque main une bourse débordant de pièces d'or, sans doute butin d'une trahison et cause de sa punition. Ce châtiment était infligé au chevalier parjure, qui était pendu et battu. S'il survivait, il était représenté dans cette posture. Cette sanction existait en Italie, en Allemagne et en Écosse. Dans le tarot florentin, ll minchiate, Le Pendu est figuré également avec deux sacs de monnaie dans les mains.

Bibliothèque nationale de France

  • Date
    Fin du 15siècle
  • Lieu
    Italie du Nord
  • Description technique
    Peinture a tempera à l'œuf, sur un dessin préparatoire à l'encre noire de type sépia ; décor de rinceaux estampés, après fixation de feuille d'or et d'argent sur une couche d'assiette, déposée sur un support de papier ; dos blancs unis. Papier en plusieurs couches avec rabats à l'italienne dont certains sont rognés. La partie du dessin dissimulée par les rabats réalisés après, a été redessinée.
    Dix-sept cartes : 180/185 x 90/95 mm.
  • Provenance

    Paris, BNF, Estampes, Rés. Kh 24

  • Lien permanent
    ark:/12148/mmq8wv2hspvcg