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Les voyages du Dieu soleil : mort et renaissance

Papyrus mythologique égyptien
Les voyages du Dieu soleil : mort et renaissance
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L’Égypte antique a largement influencé les cultures du Proche-Orient par le culte rendu au Soleil, Rê – adoré sous une triple forme, souffle vital, pensée, verbe / parole – dont la disparition et la renaissance de chaque jour restaient un mystère lié au renouvellement permanent du temps. La déesse Maat évite au monde un retour au chaos en faisant régner l’harmonie fondée sur la justice, la victoire sur les ennemis, la crue du Nil fécondante. Les défunts sont invités à partager trois éternités, nocturne, solaire, stellaire.

Se rapportant à la tradition de la ville d’Héliopolis (« Ville du soleil », aujourd’hui Aîn-esh-Shams), ce papyrus, extrait d’un « Livre du ciel », raconte le voyage du dieu Soleil pendant sa navigation sur « le fleuve d’en bas », sa mort et sa renaissance à travers épreuves et métamorphoses dans un monde inconnu que les Égyptiens ont décrit par des images de leur univers sensible, avec l’idée que cet espace inaccessible, s’il donne la mort, est aussi un espace régénérateur puisque le soleil revient avec vigueur au matin. Entre les bras du démiurge qui créa l’univers par la parole après l’avoir imaginé dans son esprit, surgissant des profondeurs, le soleil se lève sur la butte primordiale qui évoque à la fois la tombe et le tertre primitif à partir duquel le monde fut créé ; déesses du Nord et du Sud, Nephtys et Isis irriguent la terre, tandis que les quatre couples des forces élémentaires de l’Ogdoade (eau, infini, ténèbres, vide) munis de leurs herminettes commencent à la cultiver. Symbolisé par le babouin, Thot, dieu lunaire de la sagesse, de la science et des lettres, doué de la connaissance des articulations créatrices du langage, responsable du calendrier, règne sur les eaux. La déesse Nout, se confondant avec la voûte céleste pleine d’étoiles, soutenue par son père Chou, dieu de l’air, qui la sépare de son frère et amant Geb allongé sur la terre, crée l’espace indispensable à la vie ; elle avale chaque soir le soleil pour lui redonner naissance au matin, elle absorbe les étoiles à l’aurore pour les faire renaître au crépuscule. Une végétation synonyme de vie retrouvée accueille le défunt dans l’au-delà, souvent symbolisée comme ici par un sycomore dont le tronc se confond avec le corps d’une déesse qui l’abreuve, personnifiant la mère qui rend la vie.

Bibliothèque nationale de France

  • Date
    Vers 1000 av. J.-C.
  • Lieu
    Égypte
  • Description technique
    Encre et pigments sur papyrus, 20,5 x 102 cm
  • Provenance

    BnF, département des Manuscrits, Égyptien 172

  • Lien permanent
    ark:/12148/mm507200284w