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Trois vaisseaux hollandais et plusieurs canots au levant des îles des Larrons

Détail du globe terrestre de Coronelli : de Guam aux îles Mariannes
Trois vaisseaux hollandais et plusieurs canots au levant des îles des Larrons
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Olivier du Nort étant parti de Hollande en 1598 avec plusieurs vaisseaux hollandais, entra dans la mer du Sud par le détroit de Magellan. En l’année 1600, ils arrivèrent aux îles des Larrons où ils furent abordés d’un grand nombre des habitants de ces îles qui vinrent à eux dans des canots où il y avait 5 ou 6 personnes dans chacun. Ces peuples criaient de toutes leurs forces aux Hollandais, « hiero, hiero », ce qui signifie du fer en espagnol. Les vaisseaux hollandais traversant cette foule de canots qui s’empressaient trop de les approcher, en enfoncèrent plusieurs dans l’eau, mais ces insulaires qui sont très exercés à nager ne s’embarrassaient guère de cela. Ils avaient dans leur canot du poisson, des noix, des cocos, des bananas, des cannes de sucre et du riz qu’ils échangèrent avec les Hollandais contre de vieilles ferrailles. Ces peuples qui font beaucoup de cas du fer qui est fort rare dans leurs îles et ceux qui entrèrent dans les vaisseaux en dérobèrent autant qu’ils en purent attraper malgré la vigilance des Hollandais. Un entre autre ayant pris un sabre de la main d’un matelot, s’enfuit aussitôt en se plongeant dans la mer, nageant entre deux eaux.

« Ces peuples adorent des idoles et le Diable auquel ils sacrifient ceux qu’ils prennent à la guerre. Ils n’ont ni rois, ni seigneurs et chacun vit comme il lui plaît, ce qui leur attire souvent de cruelles guerres les uns contre les autres. Leurs armes sont les frondes et quelques javelots dont les pointes sont durcies au feu. Ils s’appliquent ordinairement à la chasse ou à la pêche. Ils font des nattes qu’ils travaillent avec beaucoup d’adresse et qu’ils portent aux Tartares pour les échanger contre du fer. Tous ces insulaires tant les hommes que les femmes nagent et plongent parfaitement, ce que les Hollandais ont expérimenté plusieurs fois en jetant dans la mer des morceaux de fer qu’ils allaient quérir au fond de l’eau.
Leurs canots ont une voile faite de roseaux nattés, ils sont longs et droits, ce qui les rend propre pour aller bord sur bord quand ils sont entre le vent. Ils sont faits d’un tronc d’arbre comme la plupart des canots des Indes, leur longueur est de 19 à 20 pieds et leur largeur de 18 pouces seulement. »

Bibliothèque nationale de France

  • Date
    1681-1683
  • Lieu
    Paris
  • Auteur(es)
    Vincenzo Maria Coronelli (1650-1718), cartographe et cosmographe
  • Description technique
    Charpente en bois, armatures métalliques, peintures
    Diamètre : 3,85 m. 2,3 tonnes
  • Provenance

    BnF, département des Cartes et plans, GE A 500 RÉS

  • Lien permanent
    ark:/12148/mm5022005737