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Atala panse la blessure de Chactas

Illustrations de Scènes et tableaux tirés d’Atala
Atala panse la blessure de Chactas
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Atala de Chateaubriand a été abondamment illustrée, et même résumée en saynètes à la manière des images d’Épinal.
Atala, fille du chef, délivre Chactas et s’enfuit avec lui. Commence alors un long périple dans la nature tour à tour hostile et enchanteresse de l’Amérique.
« Quand l’aurore se leva sur les Apalaches, nous étions déjà loin. Quelle fut ma félicité, lorsque je me trouvai encore une fois dans la solitude avec Atala, avec Atala ma libératrice, avec Atala qui se donnait à moi pour toujours ! Les paroles manquèrent à ma langue, je tombai à genoux, et je dis à la fille de Simaghan : « Les hommes sont bien peu de chose ; mais quand les Génies les visitent, alors ils ne sont rien du tout. Vous êtes un Génie, vous m’avez visité, et je ne puis parler devant vous. » Atala me tendit la main avec un sourire : « Il faut bien, dit-elle, que je vous suive, puisque vous ne voulez pas fuir sans moi. Cette nuit, j’ai séduit le jongleur par des présents, j’ai enivré vos bourreaux avec de l’essence de feu, et j’ai dû hasarder ma vie pour vous, puisque vous aviez donné la vôtre pour moi. Oui, jeune idolâtre, ajouta-t-elle avec un accent qui m’effraya, le sacrifice sera réciproque. »
Atala me remit les armes qu’elle avait eu soin d’apporter ; ensuite elle pansa ma blessure. En l’essuyant avec une feuille de papaya, elle la mouillait de ses larmes. « C’est un baume, lui dis-je, que tu répands sur ma plaie. » — « Je crains plutôt que ce ne soit un poison, répondit-elle. » Elle déchira un des voiles de son sein, dont elle fit une première compresse, qu’elle attacha avec une boucle de ses cheveux.
L’ivresse qui dure longtemps chez les Sauvages, et qui est pour eux une espèce de maladie, les empêcha sans doute de nous poursuivre durant les premières journées. S’ils nous cherchèrent ensuite, il est probable que ce fut du côté du couchant, persuadés que nous aurions essayé de nous rendre au Meschacebé ; mais nous avions pris notre route vers l’étoile immobile, en nous dirigeant sur la mousse du tronc des arbres. »

Bibliothèque nationale de France

  • Date
    1814
  • Lieu
    Paris, Ed. Ostervald
  • Auteur(es)
    François-René de Chateaubriand (1768-1848), auteur ; Bosselman, graveur
  • Provenance

    BnF, Réserve des livres rares, RES M-Y2-867

  • Lien permanent
    ark:/12148/mm1322017556