René Viviani (1863-1925)

Avocat engagé à gauche, député, orateur éloquent, Viviani s’éloigne du mouvement socialiste quand il devient, en 1906, le premier ministre du Travail et de la Prévoyance sociale. En juillet 1913, il se montre défavorable à la loi des trois ans (qui allonge d’un an la durée du service militaire). Après la victoire des gauches aux élections d’avril-mai 1914, le président de la République Poincaré le nomme, le 13 juin, président du Conseil. Il prend alors le portefeuille des Affaires étrangères, domaine dont il n’est pas spécialiste. Dans ces fonctions, Viviani accompagne Poincaré lors de son voyage en Russie durant la deuxième quinzaine de juillet. Selon la tradition républicaine, le président du Conseil, plus que le président de la République, est alors le véritable chef de l’exécutif, mais Viviani semble, aux yeux des observateurs, à la remorque d’un Poincaré très actif.

De retour en France, Viviani doit réagir à l’aggravation de la crise internationale. Il se résigne le 30 juillet à autoriser des préparatifs militaires français, non sans prescrire aux troupes de rester à 10 kilomètres en retrait des frontières afin d’éviter tout incident intempestif.

Dans l’atmosphère d’ « union sacrée » qui suit l’entrée en guerre, il lance le 7 août un appel aux femmes françaises et à leurs enfants : « Remplacez sur le champ de travail ceux qui sont sur le champ de bataille. »