Le monde connu au 12^e siècle

Savant arabe vivant à la cour chrétienne de Sicile, al-Idrîsî propose une exploration du monde au milieu du 12^e siècle. Sa Géographie décrit les pays, leurs villes principales, leurs routes et leurs frontières, les mers, les fleuves, les montagnes, et donne aussi des informations de toutes natures, géographiques bien sûr, mais également économiques et commerciales, historiques et religieuses.

Cette version est une copie maghrébine datable du 13^e siècle de l’original réalisé en Sicile, désormais perdu. Les différentes pages du manuscrit sont posées les unes à côté des autres, permettant de voir dans son entier la carte de la Méditerranée, orientée nord en haut, et non sud, comme il est d’usage dans les cartes islamiques.

Aux extrémités Nord de la partie occidentale, on reconnaît les îles britanniques, le Danemark, l’Islande, la Scandinavie, les Pays baltes.

Aux extrémités Nord de la partie orientale, on distingue la Russie et la Sibérie.

À l’Ouest, l’océan Ténébreux, ici l’océan Atlantique, baigne les côtes de la Normandie et de la Bretagne, du Sud-ouest de la France et de la péninsule ibérique. Plus loin au-delà des Gibraltar se dessinent les côtes marocaines.

Le bassin méditerranéen, théâtre d’affrontements et d’échanges commerciaux entre monde chrétien et monde musulman est particulièrement bien connu et détaillé. On peut reconnaître en Europe l’Espagne, la France, l’Italie, la Sicile, la Grèce et ses nombreuses îles, la Turquie, la Syrie et la Palestine au Proche-Orient et pour la partie africaine l’Égypte, la Libye, la Tunisie, l’Algérie et le Maroc.

Caspienne et Moyen Orient

Au Nord de la Chine, se trouve le pays légendaire de Gog et Magog selon la tradition rapportée par de nombreux auteurs arabes.

À l’extrémité orientale du monde connu, on voit la Chine et des îles qui semblent être le Japon.

Les terres connues le plus loin au Sud sur le continent africain sont situées autour d’un fleuve nommé le Nil du Soudan qui confond en un même cours les fleuves Niger et Sénégal. Idrîsî décrit ici l’Afrique noire, la Nubie et l’Éthiopie.

Idrîsî nous montre de l’océan Indien les côtes du Yémen, d’Oman, du Pakistan et de l’Inde ainsi que l’île de Ceylan et un archipel d’îles qu’on peut identifier avec la Malaisie et l’Indonésie.