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Le banquet de noces

Histoire d'Olivier de Castille et d'Artus d'Algarbe
 
Le banquet de noces
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La nappe de la table principale
 
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La table des époux
 
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Les tables des invités
 
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Le marié
 
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La mariée
 
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La demoiselle d’honneur
 
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Les invités
 
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Les deux écuyers tranchants
 
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Les serviteurs
 
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L'échanson

 
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Les musiciens
 
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Le panetier
 
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Le dressoir
 
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Le pavement ornemental
 
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Le dais
 
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Aiguières et gourdes
 
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Les gobelets
 
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Couteaux et tranchoirs
 
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La nourriture
 
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Les deux chiens
 
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Le banquet de noces est le repas central des cérémonies qui entourent le mariage, cérémonies ponctuées par une série de repas qui s’échelonne tout au long d’une semaine. Déjà les fiançailles s’étaient scellées par un festin, qui a rendu publiquement l’engagement, au même titre que l’échange d’un anneau ou d’une parole écrite. De même, le repas de noces n’est pas simple occasion de festivité. Son caractère public en fait la première des « consommations » du mariage, et c’est une raison pour lesquelles l’héroïne de la fête reste immobile, hiératique : elle est en représentation.
Le spectacle n’est pas seulement dans l’ordonnancement du repas, mais dans l’exhibition de l’épousée, au cœur de l’action et par conséquent au centre de l’image.

L’image du mariage aristocratique ici explorée, extraire de l’Histoire d'Olivier de Castille et d'Artus d'Algarbe est une représentation stéréotypée ; elle ne figure ni un château ni un repas réel ;  d’autres enluminures contemporaines illustrant la même scène dans d’autres romans sont construites à l’identique et présentent, à quelques détails près, outre la même composition, les mêmes costumes, les mêmes postures et les mêmes meubles destinés à embellir ou à enrichir l’image.
Toutefois afin de plaire aux nobles lecteurs de manuscrits, l’image doit rester fidèle à l’évènement, et être immédiatement perçue comme une scène de repas de mariage.

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Le banquet de noces

Histoire d'Olivier de Castille et d'Artus d'Algarbe

Cette enluminure représente un repas de noces, cérémonie qui célèbre l'officialisation du mariage. Au centre, les époux sont assis à la table d'honneur, isolée sous un dais, tandis que le gros des convives se répartit le long d'une table, dont ils n'occupent qu'un côté. Le ballet des serviteurs est mené par le maître d'hôtel, tandis qu'au buffet et près du prince veillent d'autres officiers de bouche, prêts à répondre à ses moindres désirs. Des musiciens égayent le repas.

La nappe de la table principale
 

La table principale, celle des mariés, est faite d'une simple planche sur tréteaux. Elle est adossée à la cheminée, ce qui constitue la place d'honneur.

La table des époux
 

La table principale, celle des mariés, est faite d'une simple planche sur tréteaux. Elle est adossée à la cheminée, ce qui constitue la place d'honneur.

Les tables des invités
 

Les invités sont généralement assis à des tables disposées en U autour des mariés. Ici l'enlumineur n'a représenté qu'un seul rang d'invités afin de disposer de plus de place pour le ballet des serviteurs.

Le marié
 

L’époux arbore une mince couronne en or posée sur son bonnet, signe de rang royal. Il porte un manteau de soie d’or doublée et bordée de fourrure brune. Contrairement aux femmes, dont tout poil est soigneusement masqué ou épilé, sa coiffure laisse apparaître sa chevelure mi longue. Sous le manteau, il porte un pourpoint rouge à haut col, lacé sur la poitrine, dévoilant une chemise de fine toile - les meilleures de ce temps provenaient de la ville de Reims. Le pourpoint, court, est porté avec des chausses noires, sortes de collants taillés sur mesure ; des poulaines de cuir noir, au bout pointu bourré de mousse, complètent sa vêture.

La mariée
 

La mariée porte une robe rouge, couleur alors en usage pour les noces. Elle affiche une attitude modeste et pudique, les yeux baissés, et ne mange pas. Elle est en exposition, joue un rôle convenu qui l’empêche de prendre part physiquement à la fête. Ses sourcils et ses cheveux sont épilés haut sur le front, car on associe alors toute pilosité à la virilité.

La demoiselle d’honneur
 

Soumise à des exigences de modestie, comme toute femme de la haute noblesse, la demoiselle d’honneur tient ses mains posées sur ses genoux et ne cherche pas à se nourrir. Comme l’époux, elle regarde la mariée, un imperceptible sourire sur le visage. Moins décolletée que l’épouse, elle a cependant mis sa poitrine en valeur en la soutenant d’une large ceinture de tissu cloutée d’or portée haut, sous les seins. Sa vêture rend compte d’un rang légèrement inférieur, les bordures de fourrure sont moins larges, sa coiffure moins élaborée et elle ne porte pas de bijoux. Elle aussi s’est fait épiler la tête haut sur le front et la nuque.

Les invités
 

Les invités sont assis selon leur rang social, du haut bout au bas bout de la table ; l’homme placé au premier plan est donc le plus noble d’entre eux.  Qu’il s’agisse des personnalités honorées ou des invités à la fête, les convives ne sont installés que d’un seul côté de la table, pour faciliter le service et permettre à tous d’assister aux spectacles qui viennent ponctuer le service.

Les deux écuyers tranchants
 

Les plats sont servis aux mariés et aux convives par deux écuyers tranchants, qui se distinguent des autres serviteurs par l’élégance de leur tenue et leur position à proximité des tables. Le pourpoint ajusté, aux épaules rembourrées, à la mode du temps, les manches fendues pour donner de l’aisance, une dague à la ceinture, ils découpent les viandes pour les invités. L’écuyer tranchant commis à la table royale est le plus élégamment vêtu : son pourpoint gris et noir profond, teinture au prix exorbitant, est cousu de fil d’or, c’est le « premier écuyer tranchant », un proche, un intime du roi, avec qui il a le droit de partager viande et vin.

Les serviteurs
 

L’habit des trois derniers serviteurs pénétrant dans la salle traduit leur place dans la hiérarchie. En bas de l’échelle, les jeunes pages, vêtus de rouge et de vert, couleurs de la jeunesse ; plus haut, un serviteur vêtu de gris et de noir. Tous arborent des bijoux ou des broderies d’or, témoignant de leur extraction sociale élevée.

L'échanson

 

L'échanson sert le vin à la table du seigneur, et surveille la nef de table remplie des précieuses épices.

Les musiciens
 

Trois musiciens jouant de la trompette agrémentent le repas et sonnent l’arrivée des plats, ranimant ainsi l’attention des convives. Contrairement aux troubadours qui sont à la fois auteurs et compositeurs de pièces musicales, les ménestrels ne sont que des interprètes.

Le panetier
 

En tête de file des serveurs, ce personnage en longue robe rouge apparaît comme le second officier en importance derrière l’échanson. Coiffé à la dernière mode du temps, d’un haut bonnet, il est le seul à porter une dague à la ceinture. La serviette qu’il porte sur l’épaule le désigne comme le panetier, officier de bouche chargé du service du pain.

Le dressoir
 

Le dressoir est un meuble approprié aux circonstances, sur lequel l’artiste attire délibérément l’attention : dressé du côté du roi, il exhibe une vaisselle de luxe, dont la précieuse nef de table. Le plateau du dressoir, recouvert d’un napperon orné du même motif que la nappe des invités et que le manteau de cheminée, supporte trois types de vaisselles : d’or, d’argent et de verre. Muni d’étagères, c’est l’ancêtre du vaisselier.

Le pavement ornemental
 

Le carrelage qui orne le sol évoque par son dessin le jeu d'échecs, loisir noble par excellence. 

Le dais
 

Le dais a pour fonction de désigner les convives à l’honneur, ici les mariés : c’est pourquoi le tissu est une précieuse soierie d’or orientale. Pour cette raison aussi, la demoiselle d’honneur, comme le damoiseau au service du roi, ne sont pas inscrits dans l’espace textile délimité par la soierie.

Aiguières et gourdes
 

Vaisselle d’apparat, aiguières et gourdes sont fabriquées pour la circonstance et portent les blasons héraldiques des époux. D’ordinaire rangés sur la tablette inférieure du dressoir, elles ont été ostensiblement disposées sur le pavage, dans l’angle inférieur droit de l’image, afin d’équilibrer la composition de la scène : à la file des serviteurs qui entrent dans la pièce répond l’alignement des ustensiles. En d’autres circonstances, comme en été, dans les jardins, elles sont plutôt disposées dans un rafraîchissoir, le vin étant apprécié frais. La froideur du carrelage et le courant d’air de la porte suffisent ici à les rafraîchir.

Les gobelets
 

Deux types de gobelets à boire sont représentés : des timbales de métal et des verres d’Allemagne. S’il n’y a presque pas de gobelets sur cette table de festin, c’est que les serviteurs ne les disposent pas à l’avance, contrairement à aujourd’hui. Qui veut boire fait signe à l’un d’eux et on lui apporte aussitôt un verre plein, desservi aussitôt vidé. Le rythme devait être rapide, les verres médiévaux sont de fort petite contenance.

Couteaux et tranchoirs
 

Il n'y a pas d'assiette ni de cuiller sur les tables. Les invités utilisent un couteau pour piquer les aliments déjà tranchés, et un « tranchoir » dont la nature peut varier : tranche de pain rassis pour les repas simples, ou plaquette d'étain ou d'argent, ancêtre des assiettes. Les petits couteaux, disposés sur la table le manche tourné vers le convive, servent à piquer les morceaux de la pointe.

La nourriture
 

Outre les boissons, largement suggérées par les aiguières, la gourde et les gobelets à boire, la seule nourriture figurée est la viande, et plus exactement la volaille.  Ce sont en effet de petits oiseaux, sans doute du gibier, cailles ou grives, dressés dans des bassins à la manière d’oisillons dans un nid, et présentés entiers aux convives, avec les becs.

Les deux chiens
 

Symboles de fidélité, assis face aux mariés, ils évoquent le nouveau couple. Le lévrier blanc au poil ras renvoie à la jeune épousée, tandis que le chien brun poilu et robuste rappelle le marié.